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205

Histoire

qu’il a traversés prouve que son voyage de

Rome n’a pas été sans fruit…

18 décembre

.

Sa

Lettre sur le Saint-Siège

est sous presse,

allégée des pages relatives à Lamennais, qui

aujourd’hui seraient intempestives. « L’affaire

de Cologne et les préventions que j’ai ren-

contrées dans plusieurs esprits distingués

contre le S

t

-Siège, m’ont déterminé à cette

publication »…

1849

.

Paris 9 avril

. Il a répondu non à l’abbé

Serres : « Si j’avais une prédication lisible,

je la devrais à M. le curé de S

t

-Séverin […],

qui avait affiché mon discours dans tout

Paris, et qui cependant a dû y renoncer par

suite des ordres de M. l’archevêque, celui-ci

m’ayant retenu d’autorité pour lui-même »…

Il est d’ailleurs insensible au motif personnel

de son amie : « Le P. Senaillard a tout ce

qu’il faut pour se concilier la paroisse de

S

t

Thomas d’Aquin, et s’il n’y réussit pas, la

chose m’est parfaitement égale. Il en sera

ce qu’il plaira à Dieu. Je ne méprise pas le

moins du monde le faubourg S

t

Germain ; j’y

ai quelques amis, et si jamais une occasion

naturelle et prévue d’y annoncer la parole

de Dieu se présente à moi, je la saisirai de

grand cœur »…

Flavigny 12 mai

. Consternation

à propos de l’expédition de Rome : « Voilà

donc, à moins d’une transaction inespérée, le

Saint Père qui ne rentrera à Rome que der-

rière les baïonettes françaises, autrichiennes,

napolitaines, et peut-être après beaucoup

de sang versé ! L’Italien ne semble trouver

un peu de courage que pour lutter contre le

règne du meilleur des pontifes. Tandis que

Florence, par un mouvement spontané, a

rappelé son Grand Duc, Rome laisse ses

rues et ses portes se couvrir de moyens de

défense contre une armée française, parce

que cette armée a pour but de ramener PIE

IX en souverain temporel de Rome. Quelle

triste victoire, et quelles suites ! Voilà où

nous ont amené ceux qui ont refusé leur

concours à Pie IX pour les réformes que

toute l’Europe réclamait. Pie IX était le salut

de Rome ; on l’a méconnu ; on l’a laissé

vaincre par la démagogie ; et maintenant la

démagogie vaincue laisse voir derrière elle

des difficultés qu’une réintégration violente

ne diminuera certainement pas. Bien des

esprits vont s’accoutumer à la pensée que

le

gouvernement clérical

, selon l’expression

du général Oudinot, est désormais impos-

sible à Rome »…

4 juillet

. « Tout, à Rome, en

France, en Allemagne, semble tendre à une

restauration qui ne restaure rien, et où tout au

plus la religion obtiendra des gouvernements

quelque légère diminution de l’horrible ser-

vitude qui pèse sur elle. Pie IX sera relégué

dans un couvent ; nous aurons un pape

autrichien, qui fera des Encycliques contre

toutes les tendances modernes ; les rois

repousseront les branches de l’absolutisme,

comme l’unique contrepoids aux fureurs de

la démagogie ; les bourgeois applaudiront

par peur, le clergé par espérance. On tirera

le canon des Invalides et du Kremlin pour

annoncer au monde l’ère de l’ordre, de la

paix, de la religion, une ère éternelle, d’autant

mieux assise qu’il y aura eu dislocation de

tous les vieux partis suivie du mépris pour

tous »… Pourtant, telle ne sera pas la solution :

Dieu a donné aux sages, aux rois et aux partis

la démonstration de leur impuissance, « pré-

lude d’un coup d’État divin »… Et d’envisager,

dans des termes violents, un Pie IX détrôné,

« agneau de cette Pâques nouvelle », et les

conséquences de l’antichristianisme pour

l’Italie, l’Autriche, la Prusse et la France…

Nancy 10 août

. Sur le projet, encore secret,

d’établir leur ordre dans l’ancienne maison

des Carmes…

30 août

. « Ce qui manque à

notre pauvre église de France, c’est l’unité :

dès qu’on entreprend quelque chose qui

dépasse la limite des forces d’un diocèse, on

patauge dans la chimère et le néant. C’est un

singulier état. Il paraît cependant que nous

allons avoir quelques conseils provinciaux,

et il est grand temps »…

10 octobre

. « L’af-

faire des Carmes est terminée. Il n’y a plus

que des préparatifs à faire pour la prise de

possession. La divine Providence a fait les

choses encore mieux que je ne comptais »…

On joint

10 L.A.S. à Alfred de FALLOUX [qui

procura la première édition de la corres-

pondance entre Lacordaire et Swetchine],

1849-1861 (10 p. in-4 ou in-8, qqs adresses),

et 5 L.A. (2 signées, une incomplète) de Mme

SWETCHINE à Lacordaire, 1837-1856 (4 p.

in-4 ou in-8 chaque). Plus un « Petit cordon

de soie qui attachait les lettres du P. Lacor-

daire à M

e

Swetchine » (enveloppe étiquetée).