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les collections aristophil
8 septembre
. L’éducation maternelle se fit
plutôt par l’action que par la bouche, d’où
ses embarras de parole, sa nature sauvage :
« je sens plus que jamais mes défauts, à
mesure que le christianisme pénètre dans
mon âme »…
11 octobre
. Sur ses visites aux
environs de Rome, ses fréquentations, les
lectures qui le fortifient : les dogmes théolo-
giques du P. Pétau, un ouvrage sur les anti-
quités ecclésiastiques, la
Sainte Élisabeth
de
Montalembert… Il s’inquiète que Lamennais.
prépare une relation de leur voyage à Rome
en 1832 : « Montal. n’a pu obtenir qu’il se
désistât de ce projet. C’est une affaire grave
[…]. Montal. pense qu’il faudra nous séparer
de ce
compte-rendu
par un désaveu public.
Envoyez-moi aussi le
factum
dont je suis
menacé, s’il voit le jour »…
26 novembre
.
Demande d’une audience papale ; tristesse
ressentie à la lecture d’
Affaires de Rome
de LAMENNAIS : « je ne m’attendais pas
à trouver ce mépris sourd et continu du
malheur de l’église, cette habileté impla-
cable qui dépouille l’épouse divine de tous
ses restes de gloire pour la montrer à tout
l’univers nue, pauvre, souillée de plaies, et
toute crucifiée comme son maître. Il y a
là un triomphe sur la misère, et sur quelle
misère ! qui fait frissonner d’un bout à l’autre.
Ensuite une cessation de foi si sensible à
chaque phrase, et un souvenir si présent de
ce que fut la foi dans ce cœur, que l’âme
en est consternée […] Voilà la première fois
depuis dix-huit cents ans, qu’un homme,
par suite d’une désobéissance à l’église, a
passé de la foi à l’incrédulité »…
15 décembre
.
Il a écrit une lettre sur le Saint-Siège qui
fera quelque 100 pages, « un chant » et
non une polémique dont les jésuites sont
contents et dont il soumettra le manuscrit à
M
gr
CAPACCINI : « il le mettra sous les yeux
du Pape, quoique sans me le dire et sans
que je puisse m’en prévaloir autrement que
pour ma conscience ; s’il me dit d’aller en
avant, je puis croire que j’obéis directement
au S
t
Père, et que je suis, pour ainsi dire, le
défenseur agréé du Saint Père cruellement
outragé »… Instructions pour la réception et
la transmission du manuscrit, et la fabrication
de l’imprimé…
21 décembre
. Citation d’un
extrait d’une lettre du chargé d’affaires de
Belgique : le cardinal Lambruschini et M
gr
Capaccini sont satisfaits du manuscrit confié
à la secrétairerie d’État : « Ce qui surtout a fait
plaisir, c’est la démonstration à la fois claire,
ingénieuse et logique, que la guerre n’est plus
qu’entre
le rationalisme et le catholicisme
,
etc. »… Il remercie Dieu d’avoir pu, « dans une
occasion douloureuse », défendre le Saint-
Siège à sa satisfaction…
29 décembre
. « Le
Saint Père a été très satisfait de ma lettre, et
il a dit :
Je le reconnais bien là
»… Cependant
la stratégie consistera à laisser le pape en
dehors, et à défendre le Saint-Siège dans
« un mouvement tout spontané de ma foi »…
1837
.
5 janvier
. Il vient d’écrire à Mgr de
QUÉLEN : « Je le laisse libre de jeter mon
manuscrit au feu, mais non d’y faire des
retranchements et des changements ou
d’en ajourner la publication. M
gr
Capaccini
m’a dit : je vais voir le pape, il saura que
si la brochure ne paraît pas, ce sera par
suite de votre obéissance à votre évêque, et
vous aurez accompli de tous les côtés votre
devoir tout entier »…
28 mars
. Il n’espère
plus rien de l’archevêque, « qui n’eût eu
qu’un seul moyen de ramener mon cœur
vers lui par une démarche spontanée, et en
ce cas même ma raison n’eût pas accédé
à ce que la reconnaissance m’eût arraché.
J’aurais admiré sa générosité ; je n’aurais
pas été convaincu, je n’aurais pas même
pu admettre mon retour comme un devoir
de ma reconnaissance »…
4 mai
. « J’aurais
beaucoup à vous dire sur vos observations
au sujet de M. l’archevêque, dont les torts
personnels à mon égard sont inexcusables, et
qui d’ailleurs représente avec M. de Genoude
des ruines trop peu dignes d’estime pour
que désormais je songe à laisser mon nom à
côté du leur en quelque manière que ce soit.
[…] il est impossible à mon cœur de revenir
du coup dont il a été frappé »…
Frascati 4
juillet
. Mgr de Quélen aurait l’intention de
lui donner un canonicat, si Lacordaire lui
adresse « une lettre explicative du
malen-
tendu
de cet hyver », mais le retour à Paris
lui paraît « trop plein de dangers, et la pro-
tection […] trop peu solide », et il évoque
d’autres propositions venues de M. Affre, du
chargé d’affaires de France, M. de Lurde, et
du cardinal vicaire… Il livre ses réflexions sur
la monarchie de droit divin, « malheureuse
idolâtrie royale qui a perdu la maison de
Bourbon […], et l’histoire des Bourbons dont
la puissance a mis l’église à deux doigts de
sa perte, m’explique suffisamment l’anathème
dont ils semblent chargés. Je viens de lire
l’histoire des papes des derniers siècles,
écrite par un homme qui déteste cordia-
lement les révolutions : c’est l’histoire de
la conjuration de la maison de Bourbon
contre la papauté. Aujourd’hui encore […], la
cause du légitimisme et celle du gallicanisme
sont abominablement unies, et j’ai su sur les
projets de M. de Genoude des choses dont
la folie égale l’impiété »…
8 août
. D’autres
propositions lui arrivent d’ecclésiastiques
de Metz, Lyon, Aix et Bordeaux…
Dijon 8
novembre
. Il n’a pas encore reçu la lettre
de l’archevêque, mais il confie sous le secret
sa propre pensée : « Je désire que la chaire
de N.D. soit définitivement créée, sous le
titre déjà connu de
chaire d’exposition des
vérités fondamentales de la religion
; qu’un
traitement fixe y soit attaché, ou un canonicat
avec exemption du chœur, ce qui, d’après
le concile de Trente, est de droit pour celui
qui tient l’école de la cathédrale ; que l’en-
seignement ait lieu dans cette chaire du
premier dimanche de l’avent à Pâques ; que
la chaire soit transportée de N.D. dans une
église moins vaste, moins apparente, moins
écrasante, où les hommes seuls seront reçus,
telle que l’église de la Sorbonne, ou
la S
te
Chapelle
[…] et qu’enfin je sois investi de cette
chaire »… Rien d’autre à Paris ne lui convient ;
à défaut, il établira sa chaire en province.
« Toute mon ambition est de créer en France
un enseignement qui y manque. Toute église
cathédrale devrait avoir une chaire comme
celle que j’indique. C’est un besoin d’une
époque où la jeunesse n’apprend nulle part
sa religion et a néanmoins un désir immense
de la connaître. Je m’estimerai heureux si je
consacre ma vie à cette création »…
Metz 4
décembre
. Il a parlé hier pour la première
fois dans la cathédrale de Metz ; l’accueil
qu’on lui a fait ici et dans les quatre diocèses
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