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193

Histoire

chargé de dire au ministre de la guerre que la nomination de M.

Arago lui seroit très agréable. Il avoit cru qu’il s’agissoit d’une place

d’

examinateur de l’Ecole polytechnique

et même dans ce cas, a dit

le Prince, il auroit voulu rester à peu près neutre “ne desirant jamais

peiner M. Arago” »… – « Je mets d’autant plus de prix aux procédés

nobles et généreux de Mr le Duc de

RICHELIEU

que c’est à vous

seule que j’en suis redevable […] Quelque soit le resultat de demarches

faites avec tant de bienveillance et dans un moment où les interets

publics absorbent tous les momens de Mr le President du Conseil,

Mr

ARAGO

et moi, nous n’en conserverons pas moins la plus vive

reconnoissance. Mr Arago avoit ecrit à Mgr le Duc d’Angouleme, et

l’a meme vu a son audience et n’auroit guere deviné que le prince

desiroit que la place fut donnée à Mr BIOT »… Etc.

Weimar 13 décembre 1826

. De retour dans son pays, il se trouve

« embrassé à chaque instant dans la rue par des gens qui se disent

mes parents. Je trouve partout des amis intimes dont j’ignore le

nom. […] Ce que je prevoyois en partant, est exactement arrivé. Le

Roi veut que je sois rendu à ma patrie, je lui reste personnellement

attaché pour lui faire des rapports sur des objets de sciences, des

arts, des mines, du commerce et sur tout ce que j’ignore le moins.

C’est plutôt une position, qu’une place. Ma situation pecuniaire (car

il y a de la prose meme dans la vie d’un homme de lettres) a été

considerablement ameliorée. J’aurai la permission de passer tous

les ans 3 à 4 mois à Paris pour y terminer mon interminable ouvrage

dont il manque un volume […] Vous ne croyez pas à la sensibilité des

voyageurs, pas plus qu’à cette candeur germanique dont j’aime à

me vanter comme d’un tresor du cœur. J’ai passé ma vie avec mon

Roi à Berlin, à Potsdam, à l’île des Paons : on sait à chaque heure

du jour ce que l’on fera. Cela forme le caractère ». Il a retrouvé sa

belle-sœur. « J’ai vu la Gallerie de Dresde, les ruines de Freiberg,

cette cour spirituelle et aimable, la belle Princesse Marie, fille de la

Grande Duchesse de Russie qui épouse le Prince Charles de Prusse,

le flambeau du génie de

GOETHE

qui ne s’éteint point encore »…