TAJAN - Paris. LIVRES et MANUSCRITS

TAJAN - 20 fait une Médée fort belle. Tous les samedis nous passons la nuit jusqu'à 5 h. chez M. le Cte Cini, beaux appts, jeune femme de 18 ans et tout le monde. Votre paresse s'est-elle occupée du procès ? Je ne vous écris pas plus long de peur que vous ne puissiez me lire. Mille respects à Madame Enrichetta [Enrichetta Torrigiani Peruzzi, une amie de Salvagnoli]". Il cherche à avoir des nouvelles de Giulia Rinieri, qui se mariera bientôt avec son cousin Giulio Martini. Il signe d'un pseudonyme nouveau, "Albert de M", puis "rouvre" sa lettre pour indiquer qu'il cherche un emploi de domestique pour "un pauvre garçon" ("votre ancien domestique ce joli jeune homme d'Empoli je crois, est sans place sur le pavé de Rome. Son maître l'a laissé en lui donnant un bon de 30 écus payable à Florence"). Stendhal, récemment nommé consul à Civitavecchia (en 1831, poste qu'il gardera jusqu'en 1841, année de sa mort), sillonna la Toscane. À Florence, fréquentant le cabinet Vieusseux (société littéraire fondée par l'éditeur Giovan Pietro Vieusseux), il devint l'ami du jeune avocat Vincenzo Salvagnoli (1802-1861). Salvagnoli fut directeur de La Patria à Florence en 1847, membre du Conseil général d'Empoli en 1848 ; il dut un temps s'exiler d'Italie pour ses opinions libérales, avant de devenir Ministre des cultes en 1858. Lettre publiée par Jacques Houbert dans L'Année stendhalienne, n° 10, 2011, p. 325-331 ; voir aussi p. 332. Plis marqués, qq légères rousseurs, manque de papier sans atteinte au texte 2 000/3 000 € 69 STENDHAL. Lettre autographe signée du pseudonyme "Champagne", à son ami l'avocat florentin, Vincenzo Salvagnoli, datée [Rome] 11 juin [1833]. 1 page in-4, adresse au verso, marque postale "Livorno 20 giugno", trace de cachet (avec petit trou atteignant quelques lettres). Stendhal évoque une soirée chez le marquis Lodovico Potenziani, gouverneur de la Banca Romana, et son épouse Angelica, à Rome. "On a beaucoup parlé de vous hier soir chez Me la M. P. On m'a dit qu'on a de vous un paquet de lettres énorme, j'ai vu des larmes briller en souvenir de la maladie de M. votre frère. On vous désire ici. Souvenez-vous de m'envoyer mille détails sur Me Speroni, son mari, le degré de leur amour & c, & c. J'étudierai chaque mot de votre lettre. Soyez à la faire longue. Mille amitiés". Stendhal, récemment nommé consul à Civitavecchia (en 1831, poste qu'il gardera jusqu'en 1841, année de sa mort), sillonna la Toscane. À Florence, fréquentant le cabinet Vieusseux, société littéraire fondée par l'éditeur Giovan Pietro Vieusseux, il devint l'ami du jeune avocat Vincenzo Salvagnoli (1802-1861). Salvagnoli fut directeur de La Patria à Florence en 1847, membre du Conseil général d'Empoli en 1848 ; il dut un temps d'exiler d'Italie pour ses opinions libérales, avant de devenir Ministre des cultes en 1858. Plis marqués. 1 500/2 000 € 70 STENDHAL et Abraham CONSTANTIN. Idées italiennes sur quelques tableaux célèbres. Florence, Cabinet scientifique-littéraire de J. P. Vieusseux, 1840. In-8, demi-cuir de Russie fauve, dos lisse orné de fers à froid (Rel. de l'époque). Édition originale, illustrée d'un frontispice gravé, d'après de Constantin, figurant la maison de la Fornarina, l'amante et muse de Raphaël, et dont il est question pp. 148-151. L'ouvrage est un recueil de critiques d'histoire de l'art italien, évoquant 17 tableaux (une grande partie concerne Raphaël), églises et palais romains. Dernier ouvrage imprimé de Stendhal, il fut composé à quatre mains : Abraham Constantin rédigea les notices critiques, sous la direction de Stendhal. Peintre sur porcelaine originaire de Genève, ami d'Ingres et de Gérard, Constantin résida à Florence entre 1820 et 1840. Frottements aux dos, manques aux coiffes, petites retouches de couleurs sur les plats. 500/600 € 71 STENDHAL. Lettre autographe signée "Alb. Gentili" [à son ami l'avocat Vincenzo Salvagnoli]. Datée "Civitavecchia le 12 mai" [1841]. 4 pages in-8 (double feuillet à son chiffre à froid). Stendhal, qui revient de Rome, félicite Salvagnoli de ses succès et lui demande des nouvelles de Madame Martini, nom d'épouse de Giulia Rinieri que Stendhal avait rencontrée à Paris en 1827 : de 18 ans son aîné, il avait subi un refus lors de sa demande en mariage par son tuteur. Ils entretinrent néanmoins une amitié amoureuse jusqu'à la mort de Stendhal. "La renommée dit que vous faites des miracles non seulement d'esprit, mais encore d'argent chose que les envieux ne peuvent pas nier. Un jour que le hasard vous conduira du côté de Santa Croce soyez assez bon pour monter au Palais Martini. Demandez des nouvelles de Madame Berlinghieri Martini. Comment vont ses enfants, quelle place occupe M. Martini, Madame est-elle à Sienne ou à Florence ? Je voudrais écrire à Me Mart[ini]. Je me reproche de n'avoir pas écrit depuis neuf mois, et ne voudrais pas être ignorant de ce qui peut intéresser cette aimable famille. Rome a eu trois bals par semaine, tout ce carnaval, mais cet excès de société n'est pas la société. Pas de maison où l'on trouve 15 personnes passables, tous les mardis. Voilà ce qui fait la supériorité de Paris, et encore les femmes de Paris exigeant les toilettes, et qu'on ne se moque pas de 20 choses moquables, les hommes un peu bien vont passer leurs soirées dans les Cercles. L'Italie manque à la fois de mardis et de Cercles. Les arts sont morts à Rome mais l'on trouve des statues, par exemple 11 à Cerveteri desquelles on offre 54 000 f au propriétaire. Adieu homme d'esprit et bien plus d'esprit amusant". Lettre publiée par Jacques Houbert dans L'Année stendhalienne, n° 11, 2012, p. 329-334. Pliures légères, trace de cachet. 1 500/2 000 € 72 STENDHAL. Le Rouge et le Noir. Chronique du XIXe siècle. Paris, Charpentier, 1846. In-12, demi-maroquin vert, dos à nerfs orné (Rel. moderne). Une des premières éditions in-12 (citée par Cordier, 90-5). 200/300 € 73 STENDHAL. Armance ou Quelques scènes d'un salon de Paris. Avec une préface par Charles Monselet. Paris, D. Giraud, 1853. In-12, demi-chagrin vert, dos à nerfs (Rel. de l'époque). Deuxième édition. Bon exemplaire ayant appartenu au stendhalien Adolphe Paupe, avec son ex-libris "Stendhal for ever" et son cachet humide - accompagné de la mention autographe "Exemplaire acheté en 1882 - lavé et encollé. A.P.", et un long article copié au crayon de sa main sur les gardes. Petits frottements. Cordier 71-2. 800/1 000 €

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