TAJAN - Paris. LIVRES et MANUSCRITS

TAJAN - 18 63 STENDHAL. [Rome, Naples et Florence]. Manuscrit autographe, 6 et 12 mai 1827. 2 pp. sur un f. in-12, sans doute un feuillet de garde d'un volume (pliures légères). Très intéressantes notes de travail. Stendhal analyse la dernière édition de Rome, Naples et Florence, imprimée en 1826 par Delaunay et mise en vente en février 1827. "Ces livres-ci sont faits pour peu de gens, il faut de l'âme, l'amour du beau". Stendhal, préparant une nouvelle édition corrigée, rapporte les opinions sur son style et ses idées, de ses connaissances et amis : le magistrat Achille Duparquet ("Duquetparc") est enthousiaste, Prosper Mérimée ("Clara G[azul]") ne l'est pas, Pierre-Antoine Lebrun (auteur de la pièce Marie Stuart) salue le style poli… Stendhal cite aussi Domenico Fiore, Adolphe de Mareste ("Besançon") ou encore le critique d'art Étienne Delécluze. Transcription complète : Recto : "6 mai 1827. J'ai la faiblesse d'avoir de l'humeur pendant deux heures parce que cet exemplaire est indignement maculé. Je noterai 1° les corrections de sens et de stile à introduire dans le texte s'il y avait une 4eme édition. 2° Les mots qui doivent rester voilés par des points et que je note pour ne pas les oublier. Opinions. Hier 5 mai M. Duquet Parc m'a dit : Les femmes de ma connaissance s'arrachent the book. Mais pourquoi n'en parle-t- on pas dans les journaux. Critique verte de Clara G[azul]. M. Fiore me dit qu'il fait les délices du vénérable [??] M. Lebrun, Marie Stuart, est content du stile de plume poli". Verso : "Stile / critique générale. Besan[çon] vient de me dire que la dame russe (Mme Bazev) d'hier soir lui a dit n'avoir pas lu M. de S[tendh]al. Je viens de lire son ouvrage cela me fait l'effet de plaisanteries de coteries (cela doit être compris dans la société où vit l'auteur). M. Delecluze a dit la même chose. Donc augmenter encore la clarté des narrations, ajouter des mots pour augmenter le pittoresque pour faciliter le travail de l'imagination qui se figure. Quant aux idées proprement dites, j'aime mieux paraître un peu obscur à certaines gens que verbeux à d'autres. Ces livres-ci sont faits pour peu de gens, il faut de l'âme, l'amour du beau, etc. 12 mai 1827." Publié par V. Del Litto in Stendhal Club, n° 105, 1984. 2 000/3 000 € 64 STENDHAL. Armance, ou Quelques scènes d'un salon de Paris en 1827. Paris, Urbain Canel, 1827. 3 vol. in-12, maroquin bordeaux janséniste, dos à nerfs, doublure bord à bord de même maroquin, gardes de parchemin, non rogné, tranches dorées à témoins, étuis bordés (Huser). Rare édition originale du premier roman de Stendhal, paru sans nom d'auteur. Il relate l'histoire d'amour entre Octave et sa cousine Armance, inspirée de la triste expérience amoureuse de Stendhal avec la comtesse Curial. Les faux-titres ont été conservés, pas les couvertures. Cote ancienne sur le faux-titre du tome I "2666 / A354". Exemplaire lavé. Discrètes restaurations pp. 127-136 au tome II, et p. 223 au tome III. Petites traces blanches sur les plats. Cordier, 70-1. 8 000/10 000 € 65 STENDHAL. - FONGERAY [Adolphe DITTMER et Auguste CAVÉ, sous le pseudonyme de]. Les Soirées de Neuilly. Esquisses dramatiques et historiques publiées par M. de Fongeray. Paris, Moutardier, 1828. 2 vol. in-8, demi-veau fauve, dos à nerfs orné, en tête, fer armorié doré (chiffre CC affrontés sous couronne comtale), pièce de titre rouge et de tomaison verte, tranches marbrées (Petit succ. de Simier). Quatrième édition de ce recueil de pièces, composé par Adolphe Dittmer et Auguste Cavé, illustré d'un fac-similé et d'un prétendu portrait de l'auteur par Henry Monnier (en fait une caricature de Stendhal). Envoi a. s. de "l'auteur" sur le faux-titre à Alexandre Florent Joseph d'Haubersart (1771-1855), homme politique de Douai : "à Monsieur le comte d'Haubersart. Hommage de l'auteur. de Fonger (ay)" (marge coupée). Ex-libris moderne G. d'A. (Cahen d'Anvers ?). Légers frottements et petites taches aux dos. Rousseurs. 300/400 € 66 STENDHAL. Le Rouge et le Noir. Paris, A. Levavasseur, 1831. 2 vol. in-8, I : (3) ff. (faux-titre, titre, avertissement), 398 pp. ; II : (2) ff. (faux-titre, titre), 496 pp., (1) f. ; demi-basane fauve, dos lisse orné, pièces de titre renouvelées de papier rouge, étui moderne en maroquin rouge des ateliers Laurenchet (Rel. de l'époque). Édition originale, ornée sur chaque titre d'une vignette d'Henri Monnier gravée sur bois par Porret. Précédé de : Racine et Shakspeare (sic). Paris, Bossange, Delaunay et Mongie, 1823. 55 pp. Édition originale. Intéressante réunion de deux œuvres emblématiques de deux styles : le fervent pamphlet en faveur du romantisme, Racine et Shakespeare, et le Rouge et le noir, roman réaliste. Bel exemplaire en reliure de l'époque. Il provient de la bibliothèque de Félix Faure (cachet humide sur le faux-titre), un des plus proches amis de jeunesse d'Henri Beyle. Résidant à SaintIsmier, près de Grenoble, Félix Faure (1780-1859) fut magistrat, député de l'Isère de 1828 à 1832, premier président à la cour de Grenoble de 1830 à 1836, et pair de France en 1832. Stendhal suivit cette brillante carrière mais leur sensibilité divergente conduisit à l'éloignement : "C'est le plus plat de mes amis et celui 64

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