TAJAN -41 121199-8 116 KESSEL (Joseph). Mary de Cork. Manuscrit autographe, non signé, non daté (second semestre 1924). 9 ff. recto (15 x 20 cm, et 20 x 20 cm pour le dernier feuillet), numérotés, pliés ; dans une enveloppe pliée, avec le titre manuscrit. Manuscrit complet, de premier jet, avec ratures, corrections, et variantes ; rédigé de manière compacte et sans marges, le texte est plus espacé aux premier et dernier feuillets. Poignante histoire, véridique, sur la guerre civile irlandaise, cette célèbre nouvelle fut d’abord publiée dans la Revue des Deux mondes (tome XXIII, pp. 734-754, fin 1924) puis en 1925, chez Gallimard (reprise dans le recueil Les Coeurs purs, 1929). Elle s’inspire du premier grand reportage réalisé par le Kessel : jeune journaliste (23 ans), Kessel avait été envoyé à l’automne 1920, par le journal La Liberté, assister à la révolution irlandaise contre l’Angleterre. Il relate dans ce court roman, le drame et le courage de Mary et Art Beckett, mari et femme, mais dans deux camps opposés au cours de la guerre en Irlande ; cette histoire rejoint celle, fameuse, du lord-maire de Cork, qui se laissa mourir de faim en prison pour protester contre les juges anglais. La critique, excellente, confirma au jeune auteur de L’Équipage (Gallimard, 1923) son statut d’écrivain reconnu. 4000/6000€ 121199-9 117 KESSEL (Joseph). [Makhno]. L’Héritier de Stenka Razine. Manuscrit autographe complet, signé in fine, daté « Paris, 21 août 1934 ». 12 ff. (13.5 x 21 cm) recto et le dernier feuillet manuscrit à la moitié du verso, numérotés. Manuscrit complet, compact et sans marges, avec quelques ratures et corrections, qui servit à l’impression dans le journal Marianne. Célèbre article ouvrant sur un tableau historique russe et un long portrait de Stenka Razine, cosaque qui dirigea au XVIIe siècle en Russie, le soulèvement des paysans contre le gouvernement tsariste. Kessel le compare au chef de bande et patriote Nestor Makhno (1888-1934) ; ce héros ukrainien du mouvement révolutionnaire anarchiste venait de mourir à Paris le 25 juillet, dans une misère totale. Kessel, qui avait personnellement connu l’infernal bolchevik, accusé d’antisémitisme, l’avait présenté en 1926 comme cruel et assoiffé de sang, dans son fameux récit Makhno et sa juive (Éos). C’est à travers le récit d’un témoin que Kessel dresse ce nouveau portrait en 1934. « Idole pour les uns, symbole d’épouvante pour les autres, il s’était fait une sorte de piédestal échafaudé sur les cadavres et le butin entassés pêle-mêle ». Ce manuscrit est divisé en deux chapitres (6 et 6 feuillets), qui correspondent aux deux parties publiées dans l’hebdomadaire littéraire d’Emmanuel Berl, Marianne, les 22 et 29 août 1934. Le premier feuillet porte le titre Makhno au crayon rouge. 3000/4000€ 118
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