TAJAN - Paris. LIVRES et AUTOGRAPHES

TAJAN -34 sur Richard Wagner. [...] Je ne puis plus rien écrire actuellement sans une certaine tendance à la bouffonnerie, c’est le 4e acte du Soulier de satin. J’en suis surpris moi-même, j’étais tellement sérieux quand j’étais jeune ! ». - à la baronne May d’Aiguy, signée « P. Cl. », sur papier à en-tête « Chateau de Brangues, Morestel, Isère », 31 juillet 1930. 1 page et un quart in-8. Il désespère de ne pas la convertir et de ne pas la « déloger de la position où vous êtes retranchée depuis que je vous connais et qui peut se formuler en ces termes : Le Mal existe - donc Dieu n’existe pas. » 800/1000€ 120421-32 100 CLAUDEL (Paul). LAS à la baronne May d’Aiguy, Washington, 14 mai 1931, sur papier à en-tête « Ambassade de France aux États-Unis ». 7 pages et demie. Avec enveloppe (manques). Amie et traductrice de Gertrude Stein, Diane dite May d’Aiguy était la belle-fille de la baronne Pierlot (amie et voisine de Claudel). Longue lettre au sujet du « chemin difficile de la conversion. Hélas la plupart du temps le malheureux apôtre aboutit à un échec complet. On l’écoute avec intérêt, avec plaisir peut-être, mais de là à passer dans la pratique, à faire un effort, à s’engager dans la voie sévère de l’action et du sacrifice il y a un monde. (...). C’est une grande aventure, la plus risquée qu’un être intelligent puisse courir, puisqu’elle a pour conclusion le bonheur ou la perdition éternelle ». Il évoque la joie, l’obéissance, l’attention : « N’empêchez pas les musiques. Décidée à faire la volonté de Dieu, vous regardez autour de vous. Vous étudiez attentivement tous les éléments de cette condition où sa Providence vous a placée, non point pour votre avantage seulement, mais pour sa gloire et pour le bien du prochain. » Son courage sera payant car ce chemin « vous réserve des émerveillements continuels, si vous y persévérez ». 400 / 600 € 121121-12 101 COCTEAU (Jean). Bacchus. Manuscrit autographe de premier jet et brouillons. 1951. 280 feuillets de divers formats, in-folio pliés, in-4, ou in-8, sur divers papiers, principalement sur vélin des papeteries Lalo, souvent écrits au recto seul, au stylo bille bleu, rouge ou au crayon à papier. Esquisses, notes, brouillons, ébauches... avec 7 dessins originaux, dont un portrait de profil de Francine Weisweiller ; 4 portraits de Jean Marais, 1 esquisse, et 3 portraits, dont 1 très cubiste sur un feuillet in-folio plié, 1 représentant « Doudou », Edouard Dermit, que Cocteau adoptera et qui sera son légataire universel. Les dialogues s’ébauchent et s’affinent : « - C’est un crétin. - Non, un idiot. - C’est pareil. - Non, le crétin est un idiot pensant »... Dans ces premiers brouillons, le héros s’appelle encore Ulrich. Des personnages qui ne seront pas retenus surgissent, comme un curé, et l’on voit que Cocteau a même songé à introduire dans sa pièce le Diable en personne. Très important ensemble préparatoire, provenant de la collection Francine Weisweiller, une des plus proches et fidèles amies de Jean Cocteau, qui séjourna souvent dans sa célèbre Villa Santo-Sospir. 6000/8000€ 121121-11 120421-22 98 CELINE (Louis-Ferdinand). LAS signée « LFer. votre ami », adressée à son défenseur, le journaliste Charles Deshayes, le 23 [février 1950, Klarskovgaard]. 1 page in-folio, enveloppe jointe. - Avec la réponse de Deshayes. 3 pages in-4, 28 mars 1950. - Et une enveloppe autographe de Céline, datée 4 octobre 1950, postée vide. Céline et Deshayes ont échangé plusieurs années au sujet d’un mémoire de réhabilitation, mais Céline provoque et tergiverse : « Voyons ! Ne soyons pas si naïfs ! Votre manuscrit chaque fois que vous le déposerez chez un éditeur sera immédiatement communiqué à la police, aux polices de la Résistance ! (...) Du coup les libelles contre moi, rectifiées, ajustées, y gagnent en mordant (...) Vous êtes dans un état policier canaille - où tout est flic. » Un mois après, Deshayes se défend : « Je me bornerai à vous préciser que ce titre de L’Affaire Céline (...) n’a jamais figuré nulle part sur mon manuscrit. (...). Je me suis contenté à ce moment-là de vous dire « d’accord » me réservant de prévenir l’éditeur (...). Polices ? Hélas ! Je sais bien qu’il y en a partout. Mais des indiscrétions, je crois avoir tout fait pour en réduire le risque au maximum (…). Curieusement, ce titre « L’Affaire Céline » sera choisi en 1952 pour l’ouvrage à charge contre Céline. Deshayes sera définitivement exaspéré lorsqu’il recevra une enveloppe vide (4 oct. 1950, jointe à ce lot) : il y écrivit ce commentaire au crayon : « la dernière goujaterie de Ferdinand ». 400 / 600 € 120421-26 99 CLAUDEL (Paul). Réunion de 4 LAS. - réponse à une enquête sur la poésie. Eaux-Chaudes, 10 août 1905. 3 p. in-8. À la question « quel est le rôle du poète dans la cité », Claudel répond : « Penseur, il a la charge de penser, et écrivain, d’écrire pour le public (...), pour signifiant à la place de. On écrit toujours à quelqu’un, l’écrivain est celui qui écrit à personne ». - à Jean Cocteau. Copenhague, le 14 juillet 1920, sur papier à en-tête « Légation de la République française en Danemark », avec env. Belle lettre à Cocteau pour l’envoi de son recueil « Poésies » (mai 1920), et il veut lui dire « combien votre livre m’a fait plaisir et combien il venait à point pour m’apporter au milieu de tout le brun danois un peu de notre sel des trois mers. (...) vous tirez de vos juxtaposition d’idéogrammes un tas d’effets charmants et spirituels qui piquent et stimulent l’intérêt ». - à la baronne May d’Aiguy, sur papier à en-tête « Ambassade de France au Japon », 14 janvier 1927. 4 pages in-8. Amie et traductrice de Gertrude Stein, Diane dite May d’Aiguy était la belle-fille de la baronne Pierlot (amie et voisine de Claudel). Lettre amicale et littéraire. Retenu par les funérailles impériales, il n’a pas encore quitté le Japon et bien que « tout le monde a arrêté sa correspondance » il vient juste de recevoir sa lettre qui lui a pris avec horreur la mort d’Élisabeth… Il vient d’être nommé en poste aux États-Unis et prévoit de rester quelques temps à Washington avant de revenir en France pour éviter l’été américain ; pour s’dacclimater, il lit « les livres de Ford (le roi de l’auto) [...] c’est bien déprimant. [...] Je suis en train de terminer une longue étude

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