PESCHETEAU-BADIN. BIBLIOTHÈQUE MAÇONNIQUE

31 LES CONSTITUTIONS D'ANDERSON n° 31 à 41 DISCUTÉES VOIRE CRITIQUÉES, PARFOIS AMENDÉES, MAIS CONSIDÉRÉES COMME LA RÉFÉRENCE MAÇONNIQUE FONDAMENTALE DEPUIS TROIS CENTS ANS. Publiées moins de cinq ans après l'institution de la Grande Loge de Londres en 1717, elles comprennent quatre parties : une histoire des origines de la Franc-Maçonnerie, en partie mythique ; l'énoncé des obligations (« charges ») des Francs-Maçons ; des règlements généraux refondus d'après une compilation des anciens registre et anciens usages reprenant en partie la compilation précédente rédigée sous l'autorité de George Payne, Grand Maître de la Grande Loge en 1718 et 1720 ; enfin un recueil de chants maçonniques. Ce travail fut confié en 1721 à James Anderson (1690-1739), Écossais diplômé de l'Université d'Aberdeen et fixé à Londres en 1708 comme pasteur de l'Église presbytérienne, Franc-Maçon, même s'il n'avait pas personnellement participé à la fondation de la Grande Loge. Son travail fut examiné et amendé par un comité de quatorze Frères, adopté à la fin de 1722, et imprimé en janvier 1723. Une publication abrégée concurrente, « de poche » fut publiée par William Smith en 1735, ce qui poussa James Anderson à donner en 1738 une seconde édition personnelle, au texte augmenté et en partie modifié. En 1756, une nouvelle édition remaniée et augmentée serait établie par John Entick. Si des traductions françaises circulèrent sous forme manuscrite (dont une de 1735, tardivement publiée en 1932), c'est en 1736 que fut diffusée la première version française : imprimée à La Haye, elle fut établie par l'homme d'affaires Jan Kuenen, membre du Grand Orient des Provinces-Unies, qui travailla d'après l'édition de 1723 et d'après des textes préparatoires à l'édition de 1738. En 1742 fut ensuite publiée à Francfort une seconde traduction française, due à la plume du marquis Louis-François de La Tierce, ingénieur de formation et appartient à la suite du maréchal de Belle-Isle, d'après les éditions de 1723 et de 1738 mais avec de substantiels remaniements et ajouts personnels. La Grande Loge des Provinces-Unies estimant que les règlements sont mal présentés chez Anderson et que les traductions françaises sont souvent inexactes, elle demanda à un de ses membres, JeanPierre-Isaac Du Bois, de faire une double traduction néerlandaise et française des Constitutions. Du Bois partit de l'édition de 1723 et de sa version remaniée par John Entick en 1756, en s'appuyant partiellement sur la traduction française de La Tierce, tout en apportant de nombreuses modifications personnelles ou demandées par la Grande Loge des Provinces-Unies. Les principales différences entre ce « Code Du Bois » avec les versions antérieures des Constitutions portent sur la question de l'obéissance au pouvoir temporel, et sur les origines historiques et légendaires de la Franc-Maçonnerie (cf. Philippe Langlet, « Les Constitutions de 1723 et leurs traductions en français. Éléments d'étude », dans Chroniques d'histoire maçonnique, n° 80, Paris, GODF, Institut d'études et de recherches maçonniques, 2017).

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