PESCHETEAU-BADIN. BIBLIOTHÈQUE MAÇONNIQUE

14. MOLIÈRE. Œuvres. À Paris, par la Compagnie des libraires associés, 1788-[1789]. 6 volumes in-8, maroquin vert, dos lisses cloisonnés de chaînettes dorées avec pièces de tomaison rouge, triple filets dorés avec fleurons d'angles, coupes ornées, roulette intérieure dorée, tranches dorés ; dos ternis et un peu frottés, quelques traces d'humidité dans les volumes iii et iV, quelques notes anciennes au crayon (reliure de l'époque). 1.500 / 2.000 € I : (4 dont les 2e et 4e blanches)-viii-520 [la dernière mal chiffrée 20] pp. — II : (4 dont les 2e et 4e blanches)-576 pp. — III : (4 dont les 2e et 4e blanches)-558-(2 blanches) pp. — IV : (4 dont les 2e et 4e blanches)-560 pp. — V : (4 dont les 2e et 4e blanches)-776 pp. — VI : (4 dont les 2e et 4e blanches)- 704 pp. — Tous es titres imprimés en rouge et noir. Édition avec commentaires de l'avocat, écrivain et censeur royal Alexis-Jean Le Bret (1693-1779). Elle reprend l'édition publiée en 1773 par la même compagnie. ILLUSTRATION GRAVÉE SUR CUIVRE : portrait-frontispice hors texte par Louis-Jacques Cathelin d'après Pierre Mignard ; 33 planches hors texte d'après les dessins de Jean-Michel Moreau dit MOREAU LE JEUNE par différents artistes dont Jean-Charles Baquoy, Louis-Joseph Masquelier, Jean-Baptiste Blaise Simonet ou Moreau le Jeune lui-même (pour une d'entre elles) ; 6 vignettes de titre différentes. L'excellence de la suite de planches de Moreau le Jeune, originellement parue en illustration de l'édition de 1773, tient au rendu des caractères : si Moreau le Jeune y perd parfois en grâce, il parvient à proposer une interprétation éclairante de chaque scène (Ray, n° 50, p. 91). « C’ÉTAIT UN PRODIGE D’ESPRIT, D’ORGUEIL, D’INGRATITUDE ET DE FOLIE, ETC’EN FUT UN AUSSI DE DÉBAUCHE ET D’ENTÊTEMENT » (SAINT-SIMON, Mémoires) : « Cette princesse était grande, belle, bien faite, avec toutefois assez peu de grâce, et quelque chose dans les yeux qui faisait craindre ce qu’elle a tenu. [...] Timide d’un côté en bagatelles, hardie d’un autre jusqu’à effrayer. Haute jusqu’à la folie, basse aussi jusqu’à la dernière indécence ; il se peut dire qu’à l’avarice près, elle était un modèle de tous les vices, qui étaient d’autant plus dangereux qu’on ne pouvait pas avoir plus d’art ni plus d’esprit. [...] Elle parlait avec une grâce singulière, une éloquence naturelle qui lui était particulière, et qui coulait avec aisance et de source, enfin avec une justesse d’expression qui surprenait et charmait. Que n’eût-elle point fait de ces talents avec le Roi et Mme de Maintenon, qui ne voulaient que l’aimer, avec Mme la Duchesse de Bourgogne, qui l’avait mariée et qui en faisait sa propre chose, et depuis avec un père régent du Royaume, qui n’eut des yeux que pour elle, si les vices du cœur, de l’esprit et de l’âme, et le plus violent tempérament n’avaient tourné tant de belles choses en poison le plus dangereux ? L’orgueil le plus démesuré et la fausseté la plus continuelle, elle les prit pour des vertus, dont elle se piqua toujours, et l’irréligion, dont elle croyait parer son esprit, mit le comble à tout le reste. » 16 14

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