93 VA BIEN VITEet qu'il faut mettre le plus déconomie qu'on le pourra pendant les tems de crise pour en attendre de plus heureux : NOUS AVIONS EU... LEPROJETD'UNE ASSOSSIATION AVECMRMRLEMERCIER ET DESCAVES, DEUX FRANÇAISDE BALTIMORE.Je devais aller passer quelque tems dans cette ville, suivre leurs différentes opérations et tâcher d'acquérir quelques notions de com[me]ce, au bout d'un mois ou deux je retournais en France, mon père comptait qu'on pourrait alors réaliser quelques fonds par la vente de l'argenterie, des livres, du vin, &c. mais nous apprenons par ce que nous dit ton frère [Philippe Buffault] qu'il a déjà fallu procéder à la vente de ces divers objets pour solder des comptes arriérés, il faut donc renoncer au projet... IL EST DUR À MON ÂGE DE NE RIEN FAIRE ; DEN'AVOIR AUCUNE PERSPECTIVE, AUCUNE PLACE, RIEN DE FIXE, RIEN MÊMED'INCERTAIN, NE POUVANT PLUS SUIVRE MON PREMIER ÉTAT.J'envisageais avec plaisir la possibilité de courir une autre carrière moins brillante peut-être, mais plus indépendante, honorable et sans aucun doute plus heureuse. Il m'était doux de penser qu'un jour peut-être il me serait permis d'augmenter par mon travail la fortune de mon père et de lui payer ainsi une partie de tout ce qu'il a fait pour moi ; enfin ce parti est entièrement rompu, il ne faut plus y songer. J'ignore encore entièrement quelle sera l'époque de mon départ, et partant celle de mon arrivée en France, mais tout me porte à croire qu'elle sera prochaine, cela dépend entièrement des occasions qui se présenteront. Quel instant heureux pour moi, chère mère, que celui où je te serrerai dans mes bras. Le désires-tu autant que moi ? Adieu, mère si tendrement aimée... » (4 pp. in-12, petite déchirure avec atteinte à un mot). Sur Laure Guesnon de Bonneuil, épouse de Regnaud, voir ci-dessus le n° 84. oFFicier des campagnes dupremier et dusecondempire, auguste regnaudde saint-jean-d'angély(1794-1870) était le fils naturel de Michel-Louis-Étienne qui fut conseiller et ministre de Napoléon Ier. Il fut adopté par l'épouse de son père, Laure Guesnon de Bonneuil. Engagé dans l'armée en 1812, Auguste fit la campagne de Russie comme sous-lieutenant, puis celle de Saxe en 1813 comme lieutenant, et celle de France en 1814 comme aide de camp du général Corbineau. Fait capitaine et officier d'ordonnance de Napoléon Ier durant les Cent-Jours, il combattit à Waterloo et fut promu chef d'escadron. Exilé avec son père aux États-Unis en 1815, il rentra en France en 1816 mais ne trouva pas à se faire employer. Il partit en alors en Grèce en 1825 où il agit comme formateur dans les troupes insurgées contre l'occupant ottoman, et participa en 1828 à l'expédition de Morée comme interprète auprès du futur maréchal Maison : il fut alors réintégré dans l'armée française l'année suivante. Sa carrière prit un nouveau tour sous la monarchie de Juillet : il fut fait général, élu député, et le futur Napoléon III le nomma ministre de la guerre au début de 1851. Partisan du coup d'État de décembre 1851, il fut fait sénateur en 1852 et commandant en chef de la Garde impériale en 1854. Il participa aux campagnes de Crimée puis d'Italie, et fut fait maréchal d'Empire en 1859 en raison de la part qu'il prit à la victoire de Magenta. « LES QUATRE VOLUMES DE L'histoire de l'amérique... » 89. sade (François-Xavier David de). Lettre autographe signée « le vicomte de Sade » à un libraire. S.l.n.d. 2/3 p. in-8 carré. 600 / 800 € « Monsieur, sachant que vous devez partir et que vous m'aviez demendé ce que vous me deviez, vous n'avez qu'à conter 10 [livres] 15 le volume, et vous verrez ce que cela fait. Je vous prie en même temps de m'envoyer les quatre volumes de l'Histoire de l'Amérique [fort probablement le célèbre ouvrage de William Robertson]. Pour ce qui est du reçu, je vous l'envérai à Aix. J'ai l'honneur d'être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur... » Cousin éloigné du célèbre marquis de Sade, le comte de Sade (1777-1846) émigra à Londres puis à Rome, collaborant au journal royaliste, L'Ambigu, et rentra en France en 1812. Il mena une longue carrière politique dans les rangs des libéraux, élu député de 1827 à sa mort. RARISSIME LETTRE D'AMÉRIQUE 90. talleyrand(Charles-Maurice de). Lettre autographe signée « ch. mau. talleyrand », adressée à Nicholas Low. philadelphie, 8 juin 1796. Une p. 1/2 in-4, adresse au dos. 1 000 / 1 500 € « Mon cher Monsieur Low, JE NE VEUX POINT QUITTER L'AMÉRIQUE SANS VOUS AVOIR FAIT MES ADIEUX,et vous avoir remercié de toutes vos obligeantes attentions pour moi. Veuillés faire agréer mes hommages et mes meilleurs souhaits à Madame Low. DITES QUELQUEFOIS ENTRE VOUS QUE VOUS AVÉS UN AMI DE PLUS ENEUROPE.
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