85 leurs, à un homme fidèle, je dirai franchement du premier abord qu'en réfléchissant à part moi sur cette matière, je croirois qu' UNE TRÊVE PLUS OU MOINS LONGUE, PENDANT LAQUELLE LES PARTIES BELLIGÉRENTES EN AMÉRIQUE Y CONSERVEROIENT D'UNE MANIÈRE INDÉPENDANTE CE QU'ELLES POSSÈDENT, SEROIT UN PREMIER APPERÇU RAISONABLE. Les échanges à faire, d'ailleurs, entre la France et l'Angleterre me parroissent faciles, ainsi que l'oubli de ce commissaire inutile et irritant de Dunkerque [une clause du traité de Paris de 1763 avait imposé à la France la présence d'un commissaire anglais à Dunkerque, mais il fut chassé en 1778 au moment de l'alliance franco-américaine et la rupture des relations diplomatique franco-anglaises]. Quant à l'Espagne, à qui le roy doit fidélité et attachement, je n'oserois m'aventurer à parler de ses convenances et de ses prétentions, mais il est possible, et presque probable qu'elles vous sont connues. Voilà une première idée encore vague, sans doute, mais si elle contrarie dans l'essentiel l'opinion que vous avés des sentimens du roy d'Angleterre, votre réponse finira notre correspondance, et nous remettrons aux événements, ou à des négociateurs plus heureux la fin de cette guerre ; si, au contraire, ce que vous pensés, et ce que vous voudrés bien me manifester me permet de m'occuper de cette intéressante affaire, je seconderai vos vues pacifiques avec soin et avec amour, et toujours avec le plus grand retour de franchise. JE DOIS VOUS OBSERVER, MY LORD, QUE JE PENSE FERMEMENT QUE DANS AUCUN CAS IL NE POURROIT CONVENIR AU ROY D'OUVRIRUNE NÉGOCIATION PUBLIQUE, AVANT QUE LES BASES FUSSENT ASSURÉES SECRÈTEMENT ; la raison en est simple, une négociation publique serviroit puissamment votre crédit, et feroit peu pour nous, non seulement parce que le crédit en France n'est qu'une portion des ressources du roy, vu tous les impôts et toutes les autres contributions de différents genres qui sont dépendants de sa seule volonté, et dont il n'a point encore fait d'usage, mais aussi parce que le crédit de la France est encore plus fondé sur une bonne administration intérieure que sur les circonstances politiques, et c'est ce qui est cause que le roy a emprunté depuis la guerre à un plus bas intérest, et plus facilement qu'on ne l'avait fait en tems de paix. JE VOUS DEMANDE, MY LORD, LE PLUS GRAND SECRET..., et je vous prie de ne m'écrire que par une occasion absolument sûre ; comptés de ma part sur telle réserve que vous m'imposerez... Mais quel que soit le succès d'une démarche à laquelle la connoissance de vos dispositions m'a entraîné, je ne pourrai jamais regretter d'avoir essayé de concourir à terminer plus tost les maux de la guerre ; c'est un service si grand rendu à l'humanité que dès que les lueurs de la paix se présentent, je me reprocherois, peut-être, toute ma vie de les avoir apperçues avec indifférence, ou de les avoir laissé s'éteindre, par la crainte seule de me compromettre, et ce hazard, encore, je ne le cours pas avec vous... De sa main, Jacques Necker a ajouté : « Cette lettre est remise à un marchand qui part pour l'Angleterre, sans qu'il sache qu'elle vient de moi, et j'ai fait mettre une première enveloppe à Milady North pour éviter encore plus tout soupçon. Je n'ai rien dit à M. Walpole qui ne doit pas être dans le secret. » 83. raVaz(Louis). Les Vignes américaines. Porte-greffes et producteurs-directs. Caractères. Aptitudes. Montpellier, Coulet et fils ; Paris, Masson et Cie, 1902. In-4, vii- (une blanche)-376 pp., bradel de percaline bordeaux ; reliure légèrement frottée (reliure de l'éditeur). 1 000 / 1 500 € édition originale. Importante illustration de plus de 430 clichés photographiques, représentant principalement des feuilles de vigne. ampélographie des états-unis. Chaque cépage est décrit scientifiquement, avec des observations diverses : goût de ses raisins, possibilités d'hybridation, aptitudes à être cultivé, résistance aux parasites dont le phylloxéra, parfois habitat aux États-Unis. ingénieur agronome spécialiste de la Vigne, louis raVaz (1863-1937) fut directeur de la station viticole de Cognac puis professeur de viticulture à l'École nationale d'agriculture de Montpellier dont il prit finalement la direction. Il publia de nombreux ouvrages, principalement sur la vigne et le raisin, dont trois « NOUS AVONS JETÉ L'ANCRE DEVANT NEWYORK... » 84. regnaud de saint-jean-d'angély(Michel-LouisÉtienne). Lettre autographe signée de son initiale à son épouse Laure. New York, 24 octobre [1815]. 6 pp. 1/4 in4, adresse au dos. 400 / 500 € belle lettre d'exil d'un ancien conseiller et ministre de napoléon ier, écrite à son arriVée auxétats-unis. « ... C'EST LE SAMEDI 21 À10 HEURES DU SOIR QUE NOUS AVONS JETTÉ L'ANCRE DEVANT NEWYORK.Les habitans seuls du païs, au nombre de 4, ont débarqué pour aller dans leurs maisons, & tous les Français, ne sachant où trouver un gîte à une telle heure, sont restés à bord – et comment auroit-on trouvé à se loger à une telle heure, quand, le lendemain, nous avons inutilement tâché de trouver
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