PESCHETEAU-BADIN . LIVRES ET MANUSCRITS – BIBLIOTHÈQUE DANIEL JOUVE

51 LEMAJORDE L'ESCADRE DU COMTE DE GRASSE DANS LA BAIE DE CHESAPEAKE EN1781 59. VAUGIRAUD DE ROSNAY (Pierre-René-Marie de). Pièce signée en qualité de major de l'escadre du comte de François-Joseph de Grasse. « À Bord de laVille-deParis » [à La Martinique], 12 décembre 1781. Une p. infolio, en-tête imprimé au nom et aux fonctions du comte de Grasse illustré des armoiries de celui-ci gravées sur bois ; encadrement sous verre avec reproductions d'une scène et d'un navire. 300 / 400 € « La santé de M. de Vivier ne lui permettant pas de continuer ses services sur le Jason, il lui est ordonné de passer sur le Solitairepour y remplir sous les ordres de M. de Cicé les fonctions de son grade, et remplacer M. Levassor de Beauregard... » Il s'agit ici des gardes de la Marine Arthur Charles Marie Du Vivier de Fay Solignac (lieutenant de vaisseau en 1782 et capitaine de vaisseau en 1814) et François-Samuel Levassor de Beauregard (lieutenant de vaisseau en 1782 pour s'être distingué durant l'expédition à la baie d'Hudson), ainsi que du capitaine de vaisseau Louis-Toussaint Champion de Cicé (chef d'escadre en 1784). L'AMIRALDEVAUGIRAUD DEROSNAY(1741-1819) commença sa carrière d'officier de marine en 1755, et fut promu capitaine de vaisseau en mai 1781. Il joua un rôle important dans la guerre d'indépendance des États-Unis, s'acquittant brillamment de ses fonctions de major de l'escadre du comte de Grasse : à bord de son navire la Ville-de-Paris, il participa aux combats du Fort-Royal (avril 1781), de Tobago (mai 1781), de la baie de Chesapeake (septembre 1781, victoire qui permit la réussite du siège de Yorktown), de Saint-Christophe (février 1782) et des Saintes (avril 1782, où il fut fait prisonnier avec le comte de Grasse). Une fois libéré, il poursuivit sa carrière, notamment à La Martinique, mais émigra sous la Révolution et participa au débarquement royaliste de Quiberon en 1795. Promu vice-amiral en 1814, il retourna à La Martinique comme gouverneur. « MLLE WRIGHTM'A DONNÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS LE PLAISIR DE LIRE L'ÉLOGEDE L'AMÉRIQUE PAR UNE PLUME ANGLAISE» (le marquis de La Fayette à Thomas Jefferson) 60. WRIGHT (Frances). Voyage aux États-Unis d'Amérique, ou Observations sur la société, les mœurs, les usages et le gouvernement de ce pays, recueillies en 1818, 1819 et 1820. À Paris, chez Béchet aîné, Arthus Bertrand, 1822. 2 volumes in-8, xiv-351-(une blanche) + vi359-(une blanche) pp., demi-basane brune à coins, dos ornés de filets et fleurons dorés avec pièces de titre et de tomaison brunes et vertes ; reliure frottée avec manques aux pièces du dos et coins usagés, départs de mors fendus (reliure de l'époque). 200 / 300 € PREMIÈRE ÉDITION DE LA TRADUCTION FRANÇAISE, par JacquesThéodore Parisot, de cet ouvrage originellement paru en anglais à Londres en 1821. Le traducteur, ancien officier du Premier Empire, a placé en tête du livre une épître dédicatoire au marquis de La Fayette. Récit d'un périple qui mena Frances Wright de New York à Philadelphie chez Joseph Bonaparte, puis au Nord sur le fleuve Hudson à West Point et Albany, et ensuite au Canada à Montréal en passant par les chutes du Niagara et le lac Érié. Le retour s'effectua par le lac Champlain jusqu'à Washington. Frances Wright accompagne ici ses observations de multiples remarques sur l'histoire, l'éducation, la religion, la politique, les Indiens, etc. RÉFORMATRICE SOCIALE FÉMINISTE ET ABOLITIONNISTE, AMIE DE LA FAYETTE, FRANCES WRIGHT (1795-1852) était issue d'une riche famille écossaise favorable à la Révolution française. Orpheline, elle vécut un temps chez un oncle professeur de philosophie, auprès de qui elle fit de nombreuses lectures, adopta un système de pensée inspiré du matérialisme épicurien, et commença à publier des ouvrages de littérature. Elle effectua un voyage en Amérique du Nord avec sa sœur, de 1818 à 1820, dont elle tira le présent récit qui rencontra un franc succès et fut traduit en plusieurs langues. C'est à l'occasion de cette publication qu'elle put se lier d'amitié avec le marquis de La Fayette qui fit l'éloge de son livre à Thomas Jefferson : « The Elder Miss Wright did for the first time give me the pleasure to read the praise of America from an English pen » (lettre du 1er juin 1822). Elle l'accompagna en 1824 dans sa tournée triomphale aux États-Unis, et put y rencontrer avec lui des personnalités telles que Thomas Jefferson et James Madison qui approuvèrent son projet d'acheter, éduquer et émanciper des esclaves. Elle décida de rester en Amérique, et fonda en effet une communauté autonome multiraciale à Nashoba dans le Tennessee, avec la caution morale de La Fayette et du philosophe et homme politique Robert Dale Owen (fils du philosophe socialiste). Ce fut cependant un échec, du point de vue économique et en termes de réputation, car le régisseur blanc du domaine vivait avec une ancienne esclave noire ce qui suscita de la réprobation dans la société de l'époque – ayant englouti une grande partie de sa fortune dans l'aventure, Frances Wight aida alors les noirs de Nashoba à s'installer en Haïti. En 1828, elle s'attacha plus particulièrement à Robert Dale Owen qu'elle suivit

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