PESCHETEAU-BADIN . LIVRES ET MANUSCRITS – BIBLIOTHÈQUE DANIEL JOUVE

46 acte de la volonté du peuple françois, resserrant l'union de deux nations que confondent leurs principes, accroître leurs relations mutuelles, identifier leurs intérêts, & leur rappeler toujours qu'elles sont libres l'une par l'autre ! [...] » AMI DE LAFAYETTE, L'OFFICIER ET HOMME POLITIQUE JEAN-XAVIERBUREAUXDE PUSY (1759-1805) fit une carrière d'officier du Génie. Député de la noblesse aux États généraux en 1789, il joua un temps un rôle politique non négligeable, présidant trois fois l'Assemblée nationale constituante, mais démocrate modéré, il décida en 1792, après la chute de la monarchie, de passer en Amérique avec le marquis de La Fayette. Arrêtés par les Autrichiens et incarcérés à Olmütz, ils ne furent libérés qu'en 1797 sur intervention de Napoléon Bonaparte. Bureaux de Pusy partit alors aux États-Unis où sa carrière politique, ses sentiments d'amitié connus pour les États-Unis et sa proximité avec le marquis de La Fayette le firent recevoir avec égards : on lui offrit notamment des concessions de terrain sur les rives du fleuve Delaware. Cependant, après que son nom eut été rayé de la liste des émigrés sous le Consulat, il rentra en France et y occupa trois fois le poste de préfet du régime napoléonien. 52. RAYNAL(Guillaume-Thomas). Révolution de l'Amérique. À Londres, chez Lockyer Davis, & se vend à La Haye, chez P. F. Gosse, 1781. In-8, xvi-171-(5 blanches) pp., le dernier feuillet blanc employé comme garde collée, broché sous couverture d'attente ; volume un peu corné avec dos usagé, premier plat de couverture presque détaché. 200 / 300 € ÉDITION SÉPARÉE, parmi plusieurs parues en cette année 1781, des passages consacrés à la naissance des États-Unis dans son ouvrage Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, soit les 15 derniers chapitres (xxxVIII à LII) du livre xVIII du tome Ix de la 3e édition augmentée parue en 1780. LES PRISES DE POSITION DE L'ABBÉ RAYNAL ETDE DENIS DIDEROT EN FAVEUR DES INSURGÉS, RÉUNIES DANS L'HISTOIRE PHILOSOPHIQUE ET POLITIQUE, ONT JOUÉ UN RÔLE DE PREMIER PLAN DANS LE MOUVEMENT DE SYMPATHIE QUI S'ÉLEVA ENEUROPE EN FAVEUR DES ÉTATS-UNIS : la révolution américaine est présentée comme un des événements majeurs du siècle, dirigée contre le despotisme et le colonialisme. L'OUVRAGE ET SON PRÉSENT EXTRAIT FURENT CEPENDANT TRÈS DISCUTÉS, car l'abbé Raynal y tient des propos mitigés sur la légitimité de toute rébellion, et formule des pronostics pessimistes sur l'avenir des États-Unis, parlant même de dégénérescence programmée des colons sur le sol américain. Benjamin FRANKLINet Thomas JEFFERSON, qui purent rencontrer l'abbé Raynal à Paris, émirent des critiques : Thomas Jefferson sollicita son ami Filippo MAZZEI pour y apporter une réponse charpentée. De son côté, l'Anglais Thomas PAINE, qui fut favorable aux États-Unis où il vécut, et aussi à la France révolutionnaire où il fut membre de la Convention nationale, y répondit en rappelant notamment que Raynal n'avait jamais mis les pieds en Amérique et avait commis des erreurs aussi bien factuelles que d'interprétation. LE PREMIER RECUEIL EN FRANÇAIS DE CONSTITUTIONS AMÉRICAINES 53. RECUEIL DES LOIX CONSTITUTIVES DES COLONIES ANGLOISES, CONFÉDÉRÉES SOUS LA DÉNOMINATION D'ÉTATS-UNISde l'Amérique-septentrionale. Auquel on a joint les actes d'indépendance, de confédération & autres actes du Congrès général. À Philadelphie, et se vend à Paris, chez Cellot & Jombert fils jeune, 1778. In-12, (12)-370 pp. ; demi-veau cloisonné et fleuronné, tranches rouges ; dos usagé avec fentes et restaurations (reliure de l'époque). 600 / 800 € PREMIÈRE ÉDITION, RARE, DE LA TRADUCTION FRANÇAISEde ce recueil qui comprend les Constitutions des six premières colonies à s'en être dotées, en 1776 : soit la Pennsylvanie, le New-Jersey, le Delaware, le Maryland, la Virginie et la Caroline-duSud. À quoi s'ajoutent différents textes émis par le Congrès (dont la Déclaration d'Indépendance), par des États, des villes, etc. UN PLAGIAT DEVENU PUBLICATION QUASI-OFFICIELLE PAR L'AVEU DE BENJAMINFRANKLIN. Ces versions françaises sont dues au duc Louis-Alexandre de La Rochefoucauld d'Enville, aristocrate acquis aux idées nouvelles, ardent partisan de la cause américaine et ami de Benjamin Franklin, et qui les avait établies en lien étroit avec ce dernier. Elles avaient d'abord paru séparément en diverses publications : la Constitution de Pennsylvanie, par exemple, avait été livrée au public

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