45 La Guadeloupe, Marie-Galante et Saint-Thomas. Royaliste attaché à l'Ancien-Régime, le baron de Montlezun ne ménage pas la société américaine, se montrant particulièrement critique sur les rapports démocratiques entre individus et entre sexes, et sur ce qu'il considère comme un matérialisme excessif. En outre, il se refuse à accepter l'idée de la liberté d'expression telle qu'elle était respectée strictement aux ÉtatsUnis, et observait avec ressentiment que des émigrés bonapartistes et des régicides pouvaient se manifester librement en public. VÉTÉRAN DU SIÈGE DE YORKTOWN, LE BARON DE MONTLEZUN (1762-1844) mena une carrière d'officier militaire : au sein du régiment de Touraine, il fut d'abord en poste à Saint-Domingue et, quand la France se rangea aux côtés des États-Unis, il servit en Virginie en 1781 puis à bord des escadres françaises engagées dans les eaux américaines en 1782. Quand, en 1790, son régiment se mutina contre son colonel royaliste, le frère de Mirabeau, le baron de Montlezun émigra et servit notamment dans l'armée du prince de Condé. Il rentra en France pour servir dans l'armée napoléonienne, et se retrouva sans emploi à la première Restauration. Le retour de l'empereur le poussa à quitter la France pour les États-Unis où il comptait s'installer définitivement. Parti dans l'été 1815, il put, grâce à une lettre de recommandation du marquis de La Fayette, être accueilli chez le président James Madison, de rencontrer ensuite Thomas Jefferson et James Monroe. Il fit alors un périple vers le Sud qui le mena notamment à La Nouvelle-Orléans, mais abandonna complètement l'idée de refaire sa vie dans ce pays. Rentré à Paris en septembre 1817, il publia l'année suivante deux ouvrages complémentaires chez le même éditeur, le présent Voyage et des Souvenirs des Antilles : voyage en 1815 et 1816, aux États-Unis, et dans l'archipel Caraïbe. UN AMBASSADEUR DES ÉTATS-UNIS ENFRANCE SOUS LA TERREUR 50. MORRIS (Gouverneur). Mémorial de Gouverneur Morris. Paris et Leipsig, Jules Renouard et Cie, 1841. 2 volumes in-8, xii-547-(3 dont les première et dernière blanches) + (4 dont la dernière blanche)-578-(2) pp., demi-basane brune, dos lisses filetés avec pièces de titre et de tomaison noires ; le feuillet d'errata comptant pour les pages 511-512 erronément relié à la fin du volume I (reliure vers 1890). 300 / 400 € PREMIÈRE ÉDITION DE LA TRADUCTION FRANÇAISE, par Augustin Gandais, de cet ouvrage originellement publié en anglais à Boston en 1832. UNE SOURCE IMPORTANTE SUR L'HISTOIRE DES ÉTATS-UNIS ETDELA FRANCE. Recueil d'extraits des mémoires de Gouverneur Morris, et correspondances adressées ou reçues par lui, le tout intégré dans un récit biographique par l'historien américain Jared Sparks. D'une plume acérée, maniant l'ironie à la manière de Benjamin Franklin, Gouverneur Morris offre par ses écrits un éclairage précieux sur la fin de l'Ancien Régime et les milieux aristocratiques, mais aussi sur la circulation des Français, des Anglais et des Américains en Europe, ainsi que sur les réseaux commerciaux, financiers, sociaux et politiques de la fin du xVIIIe siècle. AVOCAT, FINANCIER, DIPLOMATE ET HOMME POLITIQUE AMÉRICAIN, GOUVERNEUR MORRIS (1752-1816) fut membre de la Convention constitutionnelle (1787) et participa à la rédaction de la Constitution fédérale. Il vint ensuite à Paris pour des affaires personnelles mais également comme agent secret de Washington avec mission officieuse de négocier la dette des États-Unis (1789-1790) : il s'imposa alors comme une personnalité importante du jeu politique international, mais aussi de la vie sociale parisienne, fréquentant assidûment les salons. Après quelques mois en service commandé en Angleterre (1791), il fut nommé par George Washington ambassadeur en France (1792-1794), malgré l'opposition de Jefferson qui quittait ce poste. Gouverneur Morris était profondément en accord avec les aspirations aux changements politiques qui s'exprimaient en France, mais il se montrait critique du modèle unicaméral français, et franchement hostile à la violence dans laquelle la Révolution française avait fini par verser. Rentré aux ÉtatsUnis, il fut sénateur de 1800 à 1803, dans les rangs des fédéralistes favorables à un pouvoir central fort. 51. PENNSYLVANIE. — BUREAUx DE PUSY (Jean-xavier). L'Assemblée nationale de France aux représentans du peuple de Pensilvanie. Du 6 juin 1791. [Paris], de l'Imprimerie nationale, [1791]. In-8, (4) pp. dont les 2 dernières blanches ; mouillure. 200 / 300 € L'Assemblée générale de Pennsylvanie avait adressé une lettre ouverte d'amitié à l'Assemblée nationale constituante française le 8 avril 1791. En réponse, Jeanxavier Bureaux de Pusy expédia la présente adresse EN QUALITÉ DE PRÉSIDENT DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE, et la lut à la tribune le 6 juin 1791 : « [...] La France n'oublie point ce qu'elle doit à vos exemples, ce qu'elle doit à cette sage Pensilvanie, au sein de laquelle les législateurs de l'Amérique osèrent annoncer au monde les vrais principes de l'art social. Puissent les habitans de cette terre glorieuse & fortunée reconnoître dans le décret de l'Assemblée nationale les sentimens qui animent les premiers amis de l'indépendance américaine ! & puisse cet
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