32 Pour sa défense, Mesmer introduisit une requête auprès du Parlement pour se plaindre du docteur Deslon, en affirmant que celui-ci avait dévoyé sa théorie qu'il connaissait imparfaitement et qu'il mettait en pratique sans son aveu ; le docteur Deslon, quant à lui, dit qu'on n'avait pas assez tenu compte des résultats des cures. Sur cette accusation de charlatanerie, Mesmer quitta la France, ses disciples furent chassés de la Faculté de Médecine, mais le mesmérisme fut encore un temps pratiqué, et un aspect de sa doctrine survécut. Celui tenant à la composante psychologique de la condition du patient, donc au rapport particulier instauré avec le thérapeute, se retrouva dans la pratique de l'hypnose chez Jean-Martin Charcot ou de la psychanalyse chez Freud. 30. FRANKLIN(Benjamin). Mémoires de la vie privée de Benjamin Franklin, écrits par lui-même, et adressés à son fils. À Paris, chez Buisson, 1791. In-8, (2 dont la seconde blanche)-vi-156-208 [erronément chiffrées, soit 203 pp. chiffrées 1 à 203 pp., 4 pp. chiffrées 360 à 363, et une p. blanche] pp., demi-basane brune marbrée, dos lisse orné de motifs bruns avec pièce de titre orangée, tranches mouchetées (reliure moderne dans le goût de l'époque). 300 / 400 € ÉDITION ORIGINALE, EN TRADUCTION FRANÇAISEpar Jacques Gibelin, de la partie des mémoires consacrée à sa jeunesse américaine jusqu'à son mariage en 1730 à l'âge de 24 ans. Cette édition prend la forme d'un recueil composite, car à la suite de cet important passage inaugural des Mémoires sont imprimés deux autres ensembles : tout d'abord une vie de Benjamin Franklin, traduction française d'un pamphlet critique envers son action politique, quoiqu'admiratif de ses travaux scientifiques, attribué à un loyaliste du Maryland, James Jones Wilmer, et originellement paru en anglais à Londres en 1790 sous le titre Memoirs of the Late Dr Benjamin Franklin. Sont imprimées ensuite une série de pièces diverses : la réédition de la traduction française d'un texte de Benjamin Franklin (La Science du Bonhomme Richard), des extraits d'éloges ou d'articles de journaux, par Brissot, Condorcet, Fauchet, Hilliard d'Auberteuil, Mirabeau... L'ouvrage eut un grand retentissement en raison du fait qu'elle fut la première à paraître et que Benjamin Franklin avait acquis une stature internationale. Après les hommages officiels qui se succédèrent à sa mort en 1790, consacrés au scientifique qu'il fut et à l'acteur clef des relations franco-américaines qu'il était devenu, ces Mémoires ajoutaient à la grandeur de l'œuvre accomplie par l'homme public en soulignant la simplicité de la vie de l'homme privé. UN CLASSIQUE DE LA LITTÉRATURE MÉMORIELLE ET DE L'HISTOIRE AMÉRICAINE. À l'écriture de ses mémoires, Benjamin Franklin consacra les dernières années de sa vie, passées de 1771 à 1790 en Angleterre, en France, puis aux États-Unis : conduits en quatre parties jusqu'à l'année 1757, et demeurés inachevés, ces mémoires accordent une grande part à sa vie privée. Benjamin Franklin y livre un témoignage de premier ordre sur la vie de la classe moyenne en Amérique, et met en avant les vertus qui devraient selon lui caractériser l'élite plébéienne : la tempérance, l'ordre, le travail, l'esprit de décision, la loyauté, l'équilibre moral, le désintéressement... LA PREMIÈRE ÉTAPE D'UNE LONGUE HISTOIRE ÉDITORIALE. La première parution des mémoires de Benjamin Franklin fut livrée ici en 1791 par l'éditeur François Buisson, sous une forme partielle (la première partie seule) d'après la copie d'une version intermédiaire du texte, et sans l'autorisation des héritiers Franklin – William Temple Franklin, petit-fils de l'auteur et propriétaire du manuscrit autographe, tarderait beaucoup à publier le manuscrit autographe complet qu'il possédait. Deux éditions londoniennes en anglais suivirent en 1793, mais retraduites d'après l'édition française de 1791. En 1798 fut publié un fragment de la deuxième partie des mémoires, en traduction française (et avec retraduction de la première partie d'après une des éditions anglaises de 1793). En 1818-1819 parut enfin l'édition longtemps annoncée par William Temple Franklin, dans l'anglais originel, mais ne comprenant que les trois premières parties, avec passages repris des éditions de 1793 et avec coupes – une traduction française en fut publiée peu après dans la même année. C'est seulement en 1868 que fut donnée la première édition complète des quatre parties, établie fidèlement par le diplomate John Bigelow d'après le manuscrit autographe qu'il avait acheté durant son séjour en France comme ambassadeur des États-Unis. RARE. CET EXEMPLAIRE A FIGURÉ DANS L'EXPOSITION BENJAMIN FRANKLIN : UN AMÉRICAIN À PARIS, 1776-1785, TENUE AU MUSÉE CARNAVALET à Paris du 5 décembre 2007 au 9 mars 2008.
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