31 « FRANKLIN'S MOST IMPORTANT SCIENTIFIC PUBLICATION » (Norman, I, p. 299, pour l'édition originale anglaise). Le savant américain y développe une nouvelle conception de l'électricité décrite comme un fluide présent dans tous les corps, qui ne disparaît pas mais passe d'un corps à l'autre, lesquels peuvent donc être en déficit (chargés négativement) ou en excédent (chargés positivement). Dans sa seconde lettre du 29 juillet 1750, figurant dans le présent volume, il fut le premier à proposer une méthode expérimentale pour démontrer l'existence de la nature électrique des éclairs. « MAGNÉTISME ANIMAL» DE MESMER 29. FRANKLIN(Benjamin), BAILLY (Jean-Sylvain), Antoine-Laurent LAVOISIER, et al. Exposé des expériences qui ont été faites pour l'examen du magnétisme animal. Lu à l'Académie des Sciences [...] le 4 septembre 1784. Imprimé par ordre du roi. Sur la copie imprimée au Louvre. À Paris, chez Moutard, 1784. In-8, (4 dont les 2 premières et la dernière blanches)-15- (une blanche) pp., broché sous couverture d'attente marbrée. 500 / 600 € Édition parue la même année que l'originale. L'éditeur Nicolas-Léger Moutard reprend ici le texte de la rare édition in-4 sortie des presses de l'Imprimerie royale. UNE DES PLUS CÉLÈBRES CONTROVERSES MÉDICALES DU XVIIIe SIÈCLE. Franz-Anton Mesmer, originaire du pays de Bade, introduisit la notion de « magnétisme animal » en 1766 dans sa thèse de médecine soutenue à Vienne, mais ne fut pas suivi par les médecins de la faculté. Venu à Paris en 1778, il s'efforça d'y propager sa doctrine thérapeutique et ésotérique, fonda pour cela en 1784 la Société de l'harmonie universelle, et gagna de nombreux disciples dans les milieux éclairés. Le marquis de La Fayette fut par exemple un enthousiaste, et écrivit ainsi à George Washington en 1784 qu'il lui communiquerait la « grande découverte philosophique » qu'était pour lui « le secret de Mesmer ». Quelques médecins adoptèrent aussi les vues de l'Allemand, dont Charles Deslon, docteur-régent de la faculté de médecine, qui rompit cependant avec Mesmer en 1782 et créa sa propre clinique. Attaqué par ses collègues il sollicita auprès du secrétaire d'État de la Maison du roi, le baron de Breteuil, une enquête pour prouver ses dires et éviter une exclusion de la Faculté. En mars 1784, le lieutenant de police Jean-Charles-Pierre Lenoir désigna deux commissions : la première fut constituée de membres de la Société royale de Médecine, ancêtre de l'Académie de Médecine. La seconde, dite « royale », était mixte et comprit d'une part des membres de l'Académie des Sciences, le physicien spécialiste des phénomènes électriques Benjamin Franklin, l'astronome Jean-Sylvain Bailly, le physicien Jean-Baptiste Le Roy – qui s'étaient tous trois déjà intéressés à Mesmer et l'avaient rencontré –, le chimiste Antoine-Laurent de Lavoisier (proche de Berthollet, hostile à Mesmer), l'astronome Gabriel de Bory, et d'autre part des docteurs-régents de la faculté de Médecine, Jean d'Arcet, Joseph-Ignace Guillotin, Michel-Joseph Majault, et Jean-Charles-Henri Sallin. Ces commissaires assistèrent aux cures de « magnétisation » et s'y prêtèrent parfois personnellement comme cobayes – certaines expériences furent organisées à Passy chez Benjamin Franklin. Le rapport de la commission royale, rédigé par Bailly épaulé par Franklin et Lavoisier, mais signé par l'ensemble des membres, conclut en août 1784 à l'inexistence du « magnétisme animal », rejoignant l'avis des docteurs de la commission de la Société royale de Médecine. 27 28 29
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