30 « L'IMMORTEL FRANKLIN, LIBÉRATEUR DE L'AMÉRIQUE... » 27. FAUCHET (Claude). Éloge civique de Benjamin Franklin, prononcé, le 21 juillet 1790, dans la rotonde, au nom de la Commune de Paris [...], en présence de MM. les députés de tous les départemens du royaume à la Confédération, de M. le maire, de M. le commandant-général, de MM. les représentans de la Commune, de MM. les présidents de districts, & de MM. les électeurs de Paris. À Paris, chez J.-R. Lottin, G. L. Bailly, et chez Vict. Desenne l'aîné, J. Cussac, 1790. Petit in-8, (2)-50 pp., bradel de papier marbré, pièce de titre de papier en long ; titre un peu taché, quelques ff. avec petites restaurations (reliure moderne). 200 / 300 € ÉDITION ORIGINALE. « Les représentans de la Commune de Paris ont arrêté, le 22 juillet 1790, que cet ouvrage seroit imprimé, présenté à l'Assemblée nationale, & envoyé, en Amérique, au Congrès » (mention imprimée au verso du titre). « UN DES PÈRES DE LA LIBERTÉ ». Discours prononcé dans la rotonde de la Halle aux blés, tendue de noir pour l'occasion, avec catafalque et illuminations : « [...] La seconde création s'opère ; les élémens de la société se combinent ; l'univers moral sort du chaos ; le génie de la liberté s'éveille, il se lève ; il verse sur les deux hémisphères sa lumière divine & ses feux créateurs ; une grande nation, étonnée de se voir libre, embrasse d'une extrémité de la terre à l'autre, la première nation qui l'est devenue : les fondemens d'une cité nouvelle sont jettés dans les deux mondes : peuples frères, hâtezvous de l'habiter ; c'est la cité du genre humain. L'un des premiers fondateurs de cette cité universelle est l'immortel Franklin, libérateur de l'Amérique : les seconds fondateurs qui accélèrent ce grand ouvrage & l'élèvent à la hauteur de l'Europe, les législateurs de la France, ont rendu à sa mémoire, le plus solennel hommage qui fût jamais accordé à la simple sagesse ; ils ont dit : "Un ami de l'humanité est mort ; l'humanité entière doit être dans la douleur. Les nations ont porté jusqu'ici le deuil des rois ; portons celui d'un homme ; & que les pleurs des François se mêlent à ceux des Américains, pour honorer la mémoire éternellement chérie d'un des pères de la liberté" [...] » PRÊTRE ET HOMME POLITIQUE ACQUIS À LA RÉVOLUTION, CLAUDE FAUCHET (1744-1793) fut avant les événements précepteur des enfants du marquis de Choiseul (cousin du ministre), et prédicateur du roi, mais la hardiesse de sa pensée religieuse et de ses déclarations en faveur des pauvres lui firent perdre sa charge. Il embrassa la cause révolutionnaire, participa sabre à la main à la prise de la Bastille, puis, dans ses discours et prédications, dénonça la tyrannie et rendit hommage aux morts pour la liberté. Immensément populaire à Paris, il fut membre de la Commune de septembre 1789 à octobre 1790. Claude Fauchet prôna un socialisme fondé sur l'amour et le christianisme, idéaux qu'il empruntait à la FrancMaçonnerie dont il fit probablement partie : il dirigea la Société des Amis de la vérité et fut, avec Nicolas de Bonneville, rédacteur de La Bouche de fer, périodique imprégné des conceptions mystiques de Louis-Claude de Saint-Martin. Il inaugura en 1790, les séances d'un club enté sur une Loge maçonnique, le « Cercle social ». Républicain convaincu, il se fit élire député du Calvados à la Législative puis à la Convention, fut en 1791 nommé évêque constitutionnel du même département, s'exprimant violemment contre les émigrés et les prêtres réfractaires, mais il demeura attaché au catholicisme et vota contre la mort du roi. Proche des Girondins, il refusa de siéger après la journée insurrectionnelle du 2 juin 1793 dirigée contre ceux-ci et fut impliqué dans l'affaire de Charlotte Corday : arrêté, il fut exécuté. « THE MOST IMPORTANT SCIENTIFIC BOOK OF EIGHTEENTH-CENTURY AMERICA» (PMM, pour l'originale en anglais) 28. FRANKLIN(Benjamin). Expériences et observations sur l'électricité faites à Philadelphie en Amérique. À Paris, chez Durand, 1752. Petit in-8, 24-lxx-(10)-222- (2 blanches)-(32 dont les 2 dernières blanches) pp., basane fauve mouchetée, dos à nerfs cloisonné et fleuronné avec pièce de titre grenat, triple filet doré encadrant les plats avec besants dorés d'angles, coupes ornées, tranches rouges (reliure de l'époque). 400 / 500 € PREMIÈRE ÉDITION DE LA PREMIÈRE TRADUCTION FRANÇAISE. Une planche dépliante gravée sur cuivre hors texte. Benjamin Franklin écrivit sur la question de l'électricité une série de lettres au naturaliste Peter Collinson de la Royal Society de Londres, étagées de 1747 à 1753. Son correspondant les livra à la publication à Londres en plusieurs fois de 1751 à 1754. Communiquées à Buffon à partir de 1752, celui-ci en suggéra la traduction, et le soin d'établir celle-ci fut confiée au physicien et naturaliste Thomas-François Dalibard, qui alla jusqu'à conduire lui-même les expériences exposées par Benjamin Franklin (c'est lui qui suggéra de remplacer le cerf-volant par une pièce métallique pour attirer la foudre). Il publia la présente traduction des huit premières lettres en 1752, assortie d'une « Histoire abrégée de l'électricité » inspirée en partie de celle dressée par Jean-Baptiste de Secondat (fils de Montesquieu) dans ses Observations de physique et d'histoire naturelle (1750). Il en donnerait encore en 1756 une édition augmentée des cinq dernières lettres.
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