PESCHETEAU-BADIN . LIVRES ET MANUSCRITS – BIBLIOTHÈQUE DANIEL JOUVE

142 163. TAILHADE (Laurent). Ensemble comprenant un manuscrit et 5 lettres. 200 / 300 € Manuscrit signé avec corrections autographes intitulé « Le point d'honneur » (11 pp. in-4). SUR LA FIGURE LITTÉRAIRE DEDONJUAN. — • Lettre et carte autographes signées [AU COMÉDIENCOQUELIN AÎNÉ]. 20-21 avril 1899. « Je désirerais fort vous applaudir une seconde fois dans Plus que reine. S'il vous plaît me favoriser de deux places, choisissons le mardi 25 courant... Lors de CYRANO, vous me demandâtes gracieusement de vous rendre visite. Je tombai malade un jour ou deux avant la représentation à laquelle je me flattais d'assister. Cette fois, sans doute, je serai plus heureux et pourrai vous exprimer de vive voix toute l'admiration que j'ai pour vous... » La carte présente ses remerciements. Le 28 mars 1899, Constant Coquelin, dit Coquelin aîné, avait créé le rôle de Napoléon dans le drame d'Émile Bergerat Plus que reine. C'est également lui qui avait créé en 1897 le rôletitre dans Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. — • Lettre autographe signée [À ARISTIDE BRUANT et sa compagne Mathilde Tarquini d'Or]. 9 septembre 1906 Concernant entre autres l'éditeur Albert Messein et le désir de celui-ci de publier les chansons nouvelles de Bruant. Laurent Tailhade évoque aussi le texte qu'il allait faire paraître en préface au recueil de xavier Privas, La Chanson sentimentale. — • Lettre autographe signée à un journaliste du Petit Niçois, 5 février 1916. Concernant des articles qu'il a envoyés depuis longtemps et qui tardent à être publiés : « ... Afin d'obvier aux retards qui proviendraient du mauvais esprit de tel ou tel article, je pourrai donner... une chronique sans actualité, sur des questions d'humanisme ou d'esthétique... » — • Lettre autographe signée à un éditeur [probablement Georges Crès]. 6 mars 1916. TRÈS BELLE LETTRE SUR LA BIBLIOPHILIE, et sur des projets de réédition, notamment de son ouvrage Le Troupeau d'Aristée. — • Lettre autographe signée à un journaliste ami à Nice, 17 mars 1916. Il demande une avance de cent francs pour des articles à écrire : « ... Vous rappelez-vous cet apophtegme des Goncourt, lorsque ils disent qu'il y a des heures dans la vie où l'on donnerait un million pour avoir trois francs. Je n'en suis pas tout à fait là ; mais entre cinq louis dans 24 heures et quinze au bout d'un mois, je n'hésiterais, certes, pas un instant... » L'IRONIE DU DÉSESPOIR 164. VALÉRY(Paul). 3 lettres autographes signées à son amie Noémie Révelin. 100 / 150 € Riche veuve de l'avocat et militant socialiste Louis Révelin, Noémie Lepet tenait à Paris un salon intellectuel et politique où fréquentaient Paul Valéry, Léon Blum, Charles Seignobos, Paul Langevin, Henri Focillon, etc. Elle est par ailleurs la grand-mère maternelle de Roland Barthes. [Paris], « Vendredi », [28 juin 1929]. « Il devient impossible de se voir, pas même téléphoner ! Je suis débordé et les 24 heures font faillite ! Hier rentré tard de la caravane d'ailleurs assez amusante. Aujourd'hui – demain – [Julien-Pierre] Monod, HONEGGER, IDA[Arthur Honegger composait alors, sur un livret de Paul Valéry, la partition de son mélodrame AMPHIONqui serait créé avec la danseuse Ida Rubinstein], le médecin, un interview, que sais-je ? C'est de la folie. Et j'ai veillé jusqu'à 1 heure cette nuit à classer et reclasser et amender ces maudites épreuves jaunasses. Et Niclausse [probablement le sculpteur Paul Niclausse, qui fit une effigie de Paul Valéry vers 1930] me fait demander par un éditeur (!) de le pistonner au maréchal L[yautey]. Il eût pu s'adresser à moi. Je suis rompu, et je me sens sur le visage un masque de fatigue.. Au revoir, et peut-être une éclaircie dans ce hallali du temps... » (1 p. in-8, enveloppe conservée). — • [Paris], « jeudi » [24 avril 1930]. « J'ai téléph[oné] hier à Odéon, m'imaginant que v[ou]s étiez à Paris. Ma tête toute désordonnée, entre des questions de billets et DES DÉSESPOIRS DE DISCOURS (CAR J'ENDÉSESPÈRE), avait mal entendu le mot mardi dans v[otre] lettre... On part ce soir seulement. Aucune envie de partir, mais au contraire de TRAÎNER CE BOULET DE PAPIER BLANC QUI NE SAIT PAS NOIRCIR... » (1 p. in-8 oblong, enveloppe conservée). — • [Paris, 13 juin 1930]. « JE CRÈVE. LE CIEL EST COMME UN ABCÈS. IL EST 11 H. 1/2. JE PARLEÀ 3 H. 30 ÀLA SORBONNE. JE N'AI RIEN FAIT – ET NE PUIS Y PENSER. Tous ces jours-ci grands encombrements. L'affaire de l'abbé B. m'a beaucoup occupé. Solution échange que je v[ou]s conterai. Le démon D...c a du génie. C'est le diable même [allusions sans doute à ses confrères à l'Académie française Henri Brémond et René Doumic]. Le géomètre a fait une cour très serrée mercredi à une Italienne reptilienne qui m'avait tenté q[uel]q[ues] jours avant. Comme je m'approchais de ce couple, elle me dit : "Il ne sait pas parler d'amour." Je murmure : "Pourvu qu'il sache le faire !"... et je me suis évanoui discrètement... Ce ne sont ici que thés, déj[euners], dîners. Toutes mes dames versent leurs vins fins, leurs cerisettes, exhibent leurs filets de sole et leurs barons d'agneau. La raison culmine et fulmine [dessin d'un éclair]. Un bel éclair ! Ça tombe... [écrit en marge basse, tête-bêche :] Je rouvre ma lettre... Conférence faite. Étonné nombre des assistants. Je crois [que] cela a bien marché. Le collant jaune était là avec le collant Gorod. Ouf ! Je sue et m'effondre? »

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==