13 CESSION DE LA LOUISIANE AUX ÉTATS-UNIS. Immense territoire au centre du continent nord-américain, couvrant l'étendue d'une vingtaine d'États actuels, la Louisiane fut intégrée à la fin du xVIIe siècle au sein de la « Nouvelle France ». À la suite des revers militaires de Louis xV dans la guerre de Sept Ans, les traités de Fontainebleau (1762) et de Paris (1763) divisèrent la Louisiane en deux : la partie orientale fut cédée à l'Angleterre, et la partie occidentale, gardant seule le nom de Louisiane, revint à l'Espagne. Napoléon Bonaparte, premier consul, souhaita reconstituer une part de l'empire colonial français, notamment outre-Atlantique : il se fit rétrocéder la Louisiane par l'Espagne en 1800 en concluant avec elle le traité de San-Ildefonso, mit fin à la situation de « quasi-guerre » avec les États-Unis en signant le traité de Mortefontaine (1800-1801), et lança en 1801 une expédition pour reprendre le contrôle de Saint-Domingue. Désireux de défendre leurs intérêts économiques et politiques sur le continent américain (dès avant la formulation de la « doctrine Monroe »), les États-Unis y redoutaient la présence d'une puissance européenne telle que la France ou que l'Angleterre au cas où celle-ci venait à s'en emparer dans le cadre d'une guerre contre Napoléon Bonaparte. Thomas Jefferson se déclarait favorable à l'acquisition de la Louisiane, ou tout du moins de La Nouvelle-Orléans, et en tout cas se montrait inquiet pour les droits de navigation sur le Mississipi. De son côté, Napoléon Bonaparte savait n'avoir pas les moyens d'une grande politique coloniale, et était conscient que l'esclavage, source de la prospérité en Louisiane, devenait problématique au regard des événements récents de Saint-Domingue. En outre, il se doutait que la paix d'Amiens signée en 1802 avec l'Angleterre n'était qu'un répit, et avait dans l'idée de vendre cette Louisiane si difficile à défendre par sa taille et par son éloignement : il s'agissait donc pour lui d'en tirer un profit financier tout en empêchant l'Angleterre d'agrandir ses possessions coloniales. Les négociations furent menées principalement en 1803 à Paris, du côté américain par l'ambassadeur Robert Livingston et l'envoyé spécial James Monroe (futur président), et du côté français par Barbé-Marbois qui avait pour consigne de demander un prix de cinquante millions. Malgré des difficultés légales et diplomatiques, notamment avec l'Espagne, la vente fut conclue en avril 1803 pour quatre-vingt millions dont vingt à mettre au compte des indemnités dues aux négociants américains pour des prises faites indûment sur eux pendant la quasi-guerre. 6. BARTRAM(William). Voyage dans les parties Sud de l'Amérique septentrionale ; savoir : les Carolines septentrionale et méridionale, la Géorgie, les Florides orientale et occidentale, le pays des Cherokées, le vaste territoire des Muscogulges ou de la confédération Creek, et le pays de Chactaws. À Paris, chez Maradan, an Ix [1800-1801]. 2 volumes in8, (4 dont celles aux versos blanches)-457-(3 dont les première et dernière blanches) + (4 dont celles aux versos blanches)-436-(2 dont la dernière blanche) pp., demi-basane blonde, dos mouchetés ornés de filets pleins et pointillés dorés avec pièces de titre et de tomaison brunes et marrons, plats cartonnés de papier rose à coins de parchemin vert, tranches jaunes (reliure de l'époque). 200 / 300 € Seconde édition de la traduction française, par Pierre-Vincent Benoist, d'abord parue en l'an VII, de ce récit originellement paru en anglais à Philadelphie en 1791. Le traducteur fut un temps au service de Danton qui le chargea de missions secrètes en Angleterre (1792), occupa sous le Consulat et l'Empire des postes à la secrétairerie d'État et au ministère de l'Intérieur, fut nommé conseiller d'État sous la première Restauration, élu député dans la Chambre introuvable, et continua sa carrière dans la haute administration, avant d'être nommé ministre d'État par Charles x. Illustration de 4 (sur 5) planches gravées sur cuivre hors texte dont 3 dépliantes, soit : un portrait, deux représentations botaniques et une représentation zoologique. Sans la carte hors texte. UN DES PREMIERS NATURALISTES AMÉRICAINS, WILLIAMBARTRAM(1739-1823) suivit la voie de son père John Bartram. Celui-ci, quaker de Pennsylvanie, explora la côte Est, recueillit des plantes pour créer un important jardin botanique à Philadelphie, se lia avec Benjamin Franklin, engagea une correspondance avec des savants européens dont Carl von Linné, et fut admis à la Royal Society de Londres. Également naturaliste, William Bartram fit de longs voyages dans le Sud de l'Amérique du Nord, d'abord avec père en 1765-1766, puis seul de 1773 à 1777. Il s'agissait pour lui, certes, de fuir ses créanciers, mais surtout de contribuer aux progrès de la connaissance scientifique tout en se livrant à l'exploration contemplative des beautés de la Création.
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