PESCHETEAU-BADIN . LIVRES ET MANUSCRITS – BIBLIOTHÈQUE DANIEL JOUVE

124 autographe. 1886-1905 et s.d. Sur ses filles Marie de Régnier, Louise Louÿs et Hélène Maindron, sur le diplomate Georges Louis (demi-frère de Pierre Louÿs), le voyage de Marie de Régnier et de son mari aux ÉtatsUnis, des acquisitions bibliophiliques, la réception de Ludovic Halévy à l'Académie française, sa surdité (« ... je ne sors plus jamais le soir, et, sans avoir son génie, je suis sourd comme le grand Pierre de Ronsard... »), etc. JOINT, une lettre autographe signée de son épouse Louise Despaigne, une enveloppe de la main d'Henri de Régnier à l'adresse de Remy et Jean de Gourmont qui était destinée au faire-part de décès de José-Maria de Heredia, et une pièce comptable concernant une opération boursière de José-Maria de Heredia. 130. HUYSMANS (Joris-Karl). Correspondance de 3 lettres autographes signées à Lucien Descaves. 300 / 400 € Ligugé, 7 février 1901. Sur l'impression prochaine de son livre SAINTE LYDWINE DE SCHIEDAM(« ... Le manuscrit est prêt à être livré !... »), sur les stratégies éditoriales (« ... Depuis mon essai désastreux d'ENRADE, j'ai peur des romans dans les revues et crois que les journaux plutôt les lancent. Il est vrai qu'En rade était bien peu fait pour le public... »), sur le journal L'Écho qu'il critique, sur ses amis Leclaire, dédicataires de Sainte Lydwine de Schiedham, et sur son relieur Moralès dont il critique les retards et à qui il ne veut pas faire remettre pour l'instant son livre sur Saint-Séverin. — • Ligugé, 17 avril 1901. Sur ses ennuis avec sa domestique, sur ses commandes à son relieur Moralès, sur son travail pour achever SAINTE LYDWINE DE SCHIEDAM, sur la neurasthénie du poète LOUIS LE CARDONNEL (« ... Il est vrai que lorsqu'il lit un peu de MALLARMÉ, il se rajeunit pour quelques secondes... »), des questions d'argents relatives à la FONDATION DE L'ACADÉMIE GONCOURT (dont il était le président), et le rôle à cet égard de LÉONHENNIQUEet de la princesse Mathilde. — • Lourdes, 13 mars 1903. Concernant L'ACADÉMIE GONCOURT dont il était le président, sur le plaisir d'être à Lourdes, ses amis les Leclaire, son « travail désordonné » sur L'OBLAT, et la bêtise du critique Gaston Deschamps. AMI LE PLUS FIDÈLE DE HUYSMANS L’ÉCRIVAINLUCIENDESCAVES (1861-1949) fut également un proche de Zola, Goncourt, Alphonse Daudet, et acquit la célébrité par le procès que le ministère de la Guerre intenta à son roman antimilitariste Sous-offs (1889). Il avait été remarqué dès 1882 par Huysmans qui écrivit de lui en 1889 : « Dans une littérature sans transports, terriblement aciérée et nette, il s’est affirmé comme un artiste scrupuleux et tenace, morose et intime, rêche et probe ». Descaves fut nommé exécuteur testamentaire par Huysmans, et s’acquitta de sa tâche scrupuleusement, donnant par exemple une édition de ses Œuvres complètes. JOINT : BONNEFON(Jean de). Lettre autographe signée à Joris-Karl Huysmans. « Ce vendredi 13 de mars » [1903]. Éloge dithyrambique de L'Oblat, malgré des divergences d'opinion, et proposition pour publier cette œuvre dans sa revue L'Art et l'autel. 131. JACOB(Max). Ensemble de 2 pièces adressés à l'écrivain Armand Salacrou, dont une pièce poétique illustrée. 150 / 200 € – Lettre autographe signée. Quimper, 15 octobre 1925. « Tout pantelant de surprise, tout creusé de remords, je t'écris ayant perdu ton adresse... J'ai dit "pantelant de surprise" et je ne retranche pas un mot. AINSI ME VOICI SUR UNE SCÈNE. ONM'A MIS DANS QUELQUES POÈMES, ETDANS DES LIVRES SOUS DES NOMS DIVERS : SUR LA SCÈNE PAS ENCORE !Mais dis-moi, vais-je être appelé comme témoin à décharge ou à charge, vais-je assister à mon crâne ou bien le procureur de la République me condamnera-t-il à jouer moi-même mon rôle. J'ai vaguement peur d'être hué... Dis-moi encore ! C'EST TRÈS GRAVE : UN OISEAU SORT D'UNE FEMME ET JE DIS, SI JENEM'ABUSE : "VOICI LE SAINT ESPRIT !" Sais-tu que l'Évangile est formel : le seul péché qui ne sera pas pardonné est le blasphème contre le Saint Esprit. Pierre Reverdy a dû t'enseigner cela. OR IL Y A LÀ BLASPHÈME, JECROIS – PAS DE TON CÔTÉ QUI N'AVAIT PAS CONNAISSANCE... MAIS TU METS UN PÉCHÉ GRAVE DANS MA BOUCHE.Ce qui me console, c'est qu'il y a autant de Max à la foire que de Martins. Personne n'est responsable et il n'y a pas péché... Il n'y a qu'une forte et aimable fantaisie que l'on n'avait pas encore eu l'idée de concrétiser. À toutes les époques on a tenté de concrétiser la poésie de l'époque sur une scène. TU ES LE PREMIER POÈTE DE THÉÂTRE QUI AIT MIS LA POÉSIE DE TON ÉPOQUE SUR LA SCÈNE.D'ailleurs cette poésie n'est pas celle de ton époque, elle est la tienne et ce que je dis plus haut est faux... J'ai eu un monsieur à convertir et qui n'avait pas une belle âme comme la tienne (le mot est de notre cher Pierre). Quelle psychologie, fichtre ! Et puis avec ces gens trop bien élevés, c'est terrible car ils sont réservés, réservés, réservés : il faut tout deviner. Après l'avoir pris successivement pour un mec vulgaire puis pour un ange sali par la vie, je me suis aperçu le jour de son départ que c'était seulement un homme bien élevé qui se souvient tous les matins qu'en le conduisant au confessionnal tous les matins q[uan]d il avait douze ans et qui dans la journée a besoin d'argent et est prêt à tout

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