LÉGENDE NAPOLÉONIENNE - UNE BIBLIOTHÈQUE. ROUILLAC. TOURS.

PREMIERE PARTIE (162 pages) DU MANUSCRIT PRINCIPAL « Notes historiques sur le 116ème Régiment d’Infanterie » "L'Empereur par décret du 17 octobre 1807 ordonna la formation de douze régiments provisoires d'infanterie, pour former un corps d'armée qui prit à Bordeaux la dénomination de corps d'armée d'observation des côtes de l'océan. Ces régiments devaient se composer de quatre détachements de différents corps, chaque détachement de quatre compagnies, et chaque compagnie de 150 hommes." (Soit en tout 28000 hommes, à raison d’environ 2200 hommes par régiment) » Tel est le début de ce manuscrit, qui donne avec une extraordinaire précision tout l’historique de la guerre menée en Espagne (appelée plus justement Guerre d'Indépendance par les Espagnols) par le 5ème Régiment Provisoire d’Infanterie de ligne, sous les ordres du colonel Pierre-Michel Rouelle. Ce 5ème Régiment constituera avec le 6ème Régiment Provisoire d’Infanterie de Ligne, à partir du 1er juillet 1808, par décret rétroactif du 8 juillet 1808, le 116ème Régiment d'Infanterie de Ligne. Les 39ème , 64ème , 94ème et 103ème bataillons, qui forment le 5ème Régiment Provisoire dirigé par le colonel Rouelle, sont considérés sur le pied de guerre le 23 décembre 1807. Ils entrent en Espagne à partir de Saint Jean de Luz le 8 janvier 1808. Le départ a été précipité . « Les troupes n’étaient pas munies de tous les effets voulus par les règlements. Beaucoup de soldats n’avaient point de shakos, d’autres manquaient de capotes ou de chemise, de linge ou chaussures. On jugera facilement que cette réunion d’hommes formait un tout très imparfait ». . On couche à Irun le 9, à Hernany le 10, le 11 à Tolosa, le 12 à Villareal et Zumaraga. Chaque marche, chaque repos est décrit, jour par jour, avec les localités traversées, les positions choisies pour passer la nuit. Les conditions climatiques sont difficiles : « Le 19 (mars), la division partit à 5 heures d’Ourabia, la pluie de la nuit avait entièrement rompu les chemins que le passage de l’artillerie rendait encore plus mauvais ; la marche fut encore plus lente que la veille… » (Page 4) On est à Madrid le 23 Mars, et le Grand Duc de Berg –Joachim Murat, général en chef de l’armée d’Espagne- passe les troupes en revue ; et l’on reste au bivouac jusqu’au 29 mars. « L’armée était peu propre à être en parade, tout était usé ou perdu pendant d’aussi longues marches ; l’armement surtout était dans un état pitoyable. Les conscrits dont était composée cette armée avoient été envoyés en Espagne avant que d’avoir les premières notions indispensables au soldat pour faire campagne. » La troupe entière est victime de la gale, et malgré les soins donnés par Bailly, chirurgien-major du 5ème Régiment, cette maladie « nous enleva beaucoup de monde sous les yeux de la population qui commençait déjà de se remuer » (5). Plusieurs rappels de cette maladie montrent que l’épidémie a duré jusqu’à la fin de la campagne. MADRID SOULEVEMENT DU DOS DE MAYO (2 MAI 1808) « Le 2 mai, la révolution que l’on présageait depuis longtemps éclata à Madrid à 9 heures du matin par l’assassinat de quelques Français, le peuple se porta en foule à l’arsenal, enfonça les portes du magasin, y prit les armes et voulut empêcher le départ de la Reine d’Etrurie et de l’infant. On fit marcher les troupes qui étaient venues du camp au premier avis de l’insurrection, l’arsenal fut attaqué avec vigueur à la baïonnette par le général Lefranc...(…) Tout ce qui ne prit pas la fuite fut tué ; Et le soir tous ceux qui furent rencontrés avec des armes furent jugés par une commission militaire et fusillés sur le Prado. » (Page 6) Un célèbre tableau de Francisco Goya peint en 1814, intitulé « Le 2 mai 1808 à Madrid » commémore ce massacre, qui marque le début du soulèvement espagnol.

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