GIQUELLO & ASSOCIES. BIBLIOTHEQUE JOEL DUPONT.

39 97 BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Disjecta membra. [Paris, Daniel Jacomet pour Émile Lafuma et Roger Crès, 1920]. In-4, cuir de Russie bordeaux, jeux de multiples filets dorés formant encadrement avec gros motif à froid dans les angles, dos orné, roulettes intérieures, tête dorée, non rogné (Randeynes). Édition de luxe, en partie originale, donnant la reproduction intégrale en fac-similé du registre manuscrit personnel de Barbey dont avait héritée sa dévouée secrétaire Louise Read. Cet extraordinaire recueil révèle à merveille l’esprit créateur et foisonnant de Barbey qui y coucha aux encres multicolores, avec une multitude de petits dessins, ses pensées, des notes, des poèmes, des brouillons et esquisses d’œuvres, etc. On y trouve aussi bien des souvenirs de voyage que des notes de lecture, mais aussi des poèmes qui seront repris dans Poussières ou Rhythmes oubliés, des pensées sur divers sujets, etc. Sans être destiné à la publication, ce recueil n’était cependant pas inconnu d’un certain nombre de contemporains – notamment ceux qui avaient le privilège de passer le seuil de « tournebride de sous-lieutenant » qu’occupait Barbey d’Aurevilly au 25 de la rue Rousselet. Nous savons, par le témoignage de plusieurs d’entre eux, que Barbey montrait volontiers ce gros volume manuscrit à ses visiteurs ; comme dans un liber amicorum certains y ont même laissé un souvenir : ainsi Jean-Louis Forain a-t-il peint, en pleine page, un beau portrait de femme du monde (Joël Dupont in Omnia, 2008, p. 9). Le titre choisi par Barbey pour ce recueil fait allusion aux « membres épars » du poète Orphée cités par Horace dans ses Satires : les disjecta membra poetae. Tirage à 150 exemplaires, celui-ci non numéroté. Bel exemplaire, très bien relié par Randeynes. Sans la brochure qui accompagnait le volume ni le portrait inédit de Barbey gravé à l’eau-forte par Ernest Laborde d’après A. Salomon. 800/1 200 € 98 BARBEY D’AUREVILLY (Jules). L’Ensorcelée. Paris, Alexandre Cadot, 1855. 2 volumes in-8, bradel toile beige, dos lisse orné d’un fleuron doré, pièce de titre noire, non rogné (Pierson). Édition originale, dédiée au marquis de Custine. Plaisant exemplaire, ayant appartenu à Paul de Saint-Victor avec son petit cachet à l’encre rouge sur les titres ; il figure à son catalogue (1882, n°711), alors relié en demi-basane. Paul Bins, comte de Saint-Victor (1825-1881) fut le secrétaire de Lamartine, ce que déplora Barbey qui fit sa connaissance à la fin de l’année 1848 : J’ai, par le fait des rencontres les plus ordinaires dans le monde, connu dernièrement un jeune homme qui a le malheur d’être le secrétaire de Lamartine (Correspondance générale, II, p. 124). L’homme devint vite un ami et un admirateur de Barbey, qui lui confia par la suite ses deux premiers Memoranda écrits pour Maurice de Guérin. Manquent, hélas, le feuillet d’errata à la fin du tome I, ainsi que le feuillet correspondant aux pp. 133-134 au tome II. 800/1 000 € 99 BARBEY D’AUREVILLY (Jules). L’Ensorcelée. Paris, Librairie nouvelle, 1859. In-12, demi-maroquin rouge avec coins, dos à nerfs titré or, tête dorée, non rogné, couverture (Stroobants). Première édition in-12, avec une nouvelle préface inédite datée de septembre 1858. J’ai tâché de faire du Shakespeare dans un fossé du Cotentin et je crois vous avoir dessiné un personnage, entr’autres, que vous reverrez dans vos rêves écrivait Barbey au sujet de L’Ensorcelée (lettre à Trebutien, 31 octobre 1851, in Correspondance générale, III, 1851/45, p. 109). Quelques légères rousseurs. 600/800 € 100 BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Fragment, à mettre en tête du Joseph Delorme que je dois donner à... Préface de François Laurentie. Paris, Alphonse Lemerre, 1912. In-12, reliure souple, maroquin ocre, titre et nom de l’auteur en capitales dorées sur le premier plat, doublure et gardes de nubuck olive, tranches dorées, couverture et dos, chemise demi-maroquin et étui (Renaud Vernier maître d’art 2003). Édition originale, ornée en frontispice d'un portrait de l'auteur photographié par Mélandri. Un des 10 exemplaires sur hollande, seul tirage de tête annoncé avec 5 japon. La scène de ce texte se passe à Saint-Sauveur-le-Vicomte, un jour grisâtre de décembre : deux jeunes filles parées pour un bal se penchent à une fenêtre, émues de voir passer le convoi funèbre d’une jeune fille de leur âge... (cf. Pierre Leberruyer, Au pays et dans l’œuvre de Jules Barbey d’Aurevilly, p. 25). Ce Fragment, où Barbey d’Aurevilly très jeune se montre déjà ce qu’il fut jusqu’à sa dernière heure, est empreint de la mélancolie que lui inspiraient les douleurs et les réalités de la vie (Prière d’insérer, une page, joint). Plaisant exemplaire en reliure souple de Renaud Vernier. 800/1 200 €

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==