GIQUELLO & ASSOCIES. BIBLIOTHEQUE JOEL DUPONT.

29 74 BARBEY D’AUREVILLY (Jules). L.A.S. à Alfred Grévin. Paris, « Vendredi matin » [1881]. 3 pp. in-8. Encre rouge. En-tête gravé en rouge « Never more » répété sur l’enveloppe conservée avec cachets postaux et lacs de soie. Importante lettre de Barbey à Grévin, violement opposé à son projet de musée. « Vous ne me trouverez pas demain chez votre photographe et voici pourquoi. Le plaisir de vous recevoir chez moi hier et de faire connaissance avec un homme de talent dont les manières m’ont plu extrêmement, m’a fait accueillir un peu trop vite le projet dont vous m’avez parlé ? J’aurais dû vous demander de réfléchir sur votre proposition ; mais quand vous avez été parti j’ai pensé à ce que vous m’aviez exposé, je me suis mis à quatre pas de votre idée pour la juger, (comme vous feriez pour un tableau) et ce que j’ai vu dans ma réflexion m’en a complètement détaché. Je ne connais pas le Musée Tussaud, mais j’ai vu quelquefois dans ma vie des Cabinets de Curtius [Philippe-Guillaume Mathé, dit Curtius avait fondé un cabinet de cire très célèbre sous Louis XVI, au Palais-Royal], et je les ai toujours trouvés affreux. L’impression qu’ils m’ont faite m’est revenue, vilaine vision ! Et, quelque talent qu’il y ait dans votre musée, ce sera toujours un cabinet de Curtius ! Ce sera toujours de l’art grossier – de la vie figée, - du trompe l’œil qu’on ne trompe jamais… Ces statues, à ressorts mécaniques, habillées avec des vêtements réels, ces moulages de cire coloriés, cette vie qui n’est pas la vie qu’on veut, obtenue par les moyens les plus brutalement matériels et qui n’est, en définitive, qu’une odieuse & impuissante singerie de la vie, tout cela est revenu dans ma pensée […] vous qui m’avez été sympathique tout de suite, j’avais dit trop vite « oui » à votre projet. Vous m’auriez demandé ma personne pour un portrait ou pour une statue, c’eut été différent : c’eut été de l’art, dans sa notion élevée & vraie, mais ici l’art n’est pas […] ». Lettre publiée in Barbey d’Aurevilly, Correspondance générale (Belles-lettres, 1980) VIII, 1881/30, p. 290. 600/800 € 75 BARBEY D’AUREVILLY (Jules). Ensemble de 2 documents : - L.A.S. [à Hippolyte Costard]. Paris, 12 juillet 1868. 2 pp. in8. Encre noire. Adresse au recto du second feuillet. « J’ai hérité conjointement avec mes deux frères, l’abbé Barbey d’Aurevilly et M. Barbey du Motel, des biens laissés par feu notre père, M. Théophile Barbey, propriétaire à SaintSauveur le Vicomte. Nos partages sont encore à faire […] et nous sommes résolus à ne pas hâter la vente de la maison & des terres paternelles […] ». Barbey demande une hypothèque de 4000 francs, réclame des précisions sur le trajet du chemin de fer pour Coutances qui a été décidé et si il passe par ses herbages « situés à la sortie du bourg de Saint-Sauveur […] ». Belle signature. Lettre publiée in Barbey d’Aurevilly, Correspondance générale (Belles-lettres, 1980) VII, 1868/5, p. 43. - L.A.S. à M. Bessaignel. S.l.n.d. « Samedi 4 » [août 1883]. 1 p. in8. Encre rouge. En-tête gravé en rouge « Never more ». Enveloppe conservée avec timbre et marques postales. Barbey a tardé à accepter une invitation à dîner, ne sachant pas s’il pouvait « arracher un jour à mes diables d’occupations présentes. Sans cela j’aurais accepté votre invitation avec un empressement égal au plaisir qu’elle me fait […] ». Lettre publiée in Barbey d’Aurevilly, Correspondance générale (Belleslettres, 1980) IX, 1883/16, p. 82. 300/400 €

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