GIQUELLO & ASSOCIES. BEAUX LIVRES ANCIENS ET RELIURES ARMOIRIEES – GRANDES PROVENANCES

131 TRESSAN (Comte de). Extrait de Roland l'amoureux de Matheo Maria Boyardo, comte de Scandiano. Paris, Pissot, 1780. In-12, maroquin rouge, triple filet doré, armoiries au centre, dos orné, pièce de titre olive, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque). Édition originale de cette traduction en prose française, due au comte de Tressan, lieutenant-général des armées du Roi et commandeur de l'ordre de Saint-Lazare. Dédiée à Monsieur, frère du Roi, elle est précédée d'un discours préliminaire dans lequel le comte de Tressan explique que son entreprise littéraire répond à la demande pressante d'hommes d'un goût éclairé et de femmes aimables & spirituelles. Suivent un Avertissement où l'auteur parle de l'Orlando innamorato du poète italien Boiardo, roman de chevalerie du XVe siècle qui inspira à l'Arioste son célèbre Roland furieux, un Abrégé de la vie de l'Arioste, et la traduction de la Lettre de Galilée au seigneur François Rinuccini. Exemplaire aux armes de la comtesse de Provence, épouse de Monsieur frère du roi auquel l’ouvrage est dédié. Marie-Joséphine-Louise de Savoie (1753-1810), fille du duc Victor-Amédée III, fut l’épouse du comte de Provence, frère de Louis XVI. Échappant à la Révolution, elle finira sa vie en exil et ne sera jamais reine, car elle mourut cinq ans avant le sacre de son mari, roi de France de 1815 à 1824 sous le nom de Louis XVIII (Quentin-Bauchart, Les Femmes bibliophiles de France, t. II, pp. 309-330). Légère tache à quelques feuillets. 1 000/1 500 € 132 TURQUIE. — TURCICI IMPERII STATUS. Seu Discurus varii de Rebus Turcarum. Leyde, Ex Officina Elzeviriana, 1630. In-24, maroquin rouge, au centre des plats médaillon quadrilobé mosaïqué de maroquin grenat portant un chiffre et quatre fermesses frappés or, d'où partent quatre gerbes de pointillés dorés, le tout dans un encadrement dessiné par des doubles filets droits et courbes avec petit fleuron frappé or aux angles, dos orné, petite dentelle intérieure, tranches dorées (Reliure de l'époque). Première édition elzévirienne de cet ouvrage anonyme sur la république des Turcs, ornée d'un titre-frontispice gravé en taille-douce. (Willems, Elzevier, n°340.) Exemplaire réglé. Charmante reliure en maroquin aux armes d'Henri-Louis Habert de Montmor (1600-1679), érudit et bibliophile distingué de son temps. Ami de Marolles, de Mersenne et de Gassendi, Habert de Montmor fut conseiller au Parlement de Paris et membre de l'Académie française. Il possédait une remarquable collection d'éditions elzéviriennes, toutes pratiquement reliées sur ce même modèle décoratif par Macé Ruette (voir les deux reliures reproduites au catalogue de la bibliothèque Raphaël Esmerian, II, 1972, n°8 et 11). Les recherches menées par le collectionneur Raphaël Esmerian ont permis d'établir qu'à partir des années 1620 et pendant dix à quinze ans, [Habert de Montmor] achetait des éditions elzéviriennes à mesure qu'elles paraissaient et les faisait aussitôt relier en s'adressant à l'un des grands ateliers parisiens du temps, celui de Macé Ruette. La reliure de ces volumes a certes connu quelques modifications [...] mais fondamentalement le décor est resté le même et était donc conçu dans l'esprit d'une série. [...] [Le] quadrilobe a pour première particularité d'être mosaïqué [...], l'élégance du décor procédant alors de la discrétion du jeu des couleurs où la mosaïque des cuirs introduit de simples nuances. Il a par ailleurs la seconde particularité d'être entouré d'un décor dit "à gerbes", fait d'un réseau d'arabesques dont le dessin rappelle justement celui de fleurons utilisés dans la typographie des Elzevier et dont le pointillé donne une grande légèreté à l'ensemble (Jean-Marc Chatelain, La Bibliothèque de l'honnête homme, pp. 112-113). Ex-libris manuscrit sur une garde : A. Barbet. Infime tache sur la charnière supérieure qui est en partie craquelée. 1 500/2 000 € 75 132

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