Collection Hubert-Guerrand-Hermès Duchesse de Berry

604 604 JEAN-BAPTISTE ISABEY 1767 - 1855 Ensemble de onze scènes de la vie quotidienne au château de Rosny, résidence d’été de la duchesse de Berry Dessin central signé en bas à gauche J.Isabey et inscrit en bas au centre cour du Chateau de Rosni 24 juillet 1821 ; certains des autres dessins signés en bas à gauche J. Isabey Plume et encre brune, lavis sur carton sur traits de pierre noire, ensemble de onze Dessin central, diamètre : 160 mm environ ; chaque dessin rectangulaire : 85 x 120 mm Pen and brown ink and wash on card with black chalk underdrawing; Central drawing signed lower left: J. Isabey and inscribed lower centre: cour du Chateau de Rosni 24 Juillet 1821; some of the other drawings signed lower left: J. Isabey PROVENANCE Marie-Caroline, duchesse de Berry Puis par descendance Vente anonyme, Sotheby’s, Londres, Noblesse Oblige, 14 avril 2011, lot 201 BIBLIOGRAPHIE H. Kremers, Marie Caroline Herzogin Von Berry, Cologne, 2002, p. 168-170 P. Guibal, Rosny au Temps de La Duchesse de Berry, dans cat. expo, Entre Cour et Jardin, Marie-Caroline, Duchesse de Berry, Musée de l’îIe-de-France, Sceaux, 2007, p. 49-58 Ces onze petits dessins constituent un témoignage historique unique des intérieurs du château de Rosny au temps où la duchesse de Berry y vivait. Non seulement ces scènes représentent les diverses pièces du château et les activités quotidiennes qui s’y tenaient, mais elles ouvrent également une fenêtre sur la personnalité spontanée de la duchesse. Le château, situé à Rosny-sur-Seine, a été acheté le 14 août 1818 par Charles Ferdinand, duc de Berry, pour en faire sa résidence d’été. Il devint rapidement le lieu de prédilection de la duchesse qui élaborait de grands plans pour sa reconstruction. Elle souhaitait créer une résidence similaire à une country house anglaise, où l’ambiance serait plus décontractée, contrastant avec les coutumes plus strictes des Tuileries : Les intérieurs 603 603 FRANÇOIS EDME RICOIS 1795 - 1881 Vue du château de Rosny Signé et daté en bas vers la gauche Ricois 182[2?] Huile sur toile 49 x 67 cm ; 19¼ by 26⅜ in. Signed and dated lower left Ricois 182[2?] Oil on canvas PROVENANCE Collection de S.A.R. Madame la duchesse de Berry Vente Provenant du château de Rosny, Me Bataillard, Paris, 22 février 1836, lot 149 (acheté 210 francs par M. Molinos) Vente anonyme, Thierry de Maigret S.V.V., Paris, 6 décembre 2002, lot 94 (sous le titre Vue du château de Montalet) Galerie Talabardon & Gautier, Paris Où acquis par Monsieur Hubert GuerrandHermès, juin 2004 EXPOSITION Paris, Salon de 1822, n° 1091 (sous le titre Vue du château de Rosny, prise du côté de l’arrivée) Sceaux, Musée de l’Ile-de-France, Entre Cour et Jardin, Marie-Caroline, duchesse de Berry, avriljuillet 2007, n° 128 BIBLIOGRAPHIE F. Chevalier de Bonnemaison, La Galerie de Son Altesse Royale Madame la duchesse de Berry. Ecole Française. Peintres Modernes, Paris, 1822, tome II, non paginé (comme Louis Ricois) Construit pour le duc de Sully, ministre du roi Henri IV, à la toute fin du XVIe siècle, le château de Rosny devient la propriété de la duchesse de Berry de 1818 à 1830. Marie-Caroline, avec l’aide de son architecte Joseph-Antoine Froelicher, transforme cet écrin un haut lieu de culture accueillant artistes, musiciens, chanteurs, peintres ou écrivains. Elle dédie également une partie du château aux orphelins, aux pauvres et aux malades ; Féréol Chevallier de Bonnemaison nous décrit une partie des activités qu’il y abrite : « là, c’est une école ouverte à l’enfance ; ici, des secours distribués aux pauvres, aux infirmes, aux vieillards ; ailleurs, c’est une chapelle consacrée par l’amour conjugal » (voir Bibliographie). L’auteur souligne également la qualité du tableau : « d’une couleur agréable, [il] reproduit avec assez de bonheur le site et les aspects variés d’une riche nature ». Le peintre fait en effet la part belle au paysage baigné d’une chaude lumière, légèrement vallonné et sillonné par les boucles de la Seine. Deux personnages au premier plan profitent de cette fin d’aprèsmidi paisible pour se promener dans le vaste parc ; au loin, une calèche tirée par des chevaux bénéficient d’une complète remise à neuf mais sans aucun excès, car, loin de la pompe et des ors des Tuileries, Marie Caroline entend faire de Rosny une maison à L’anglaise, confortable, largement ouverte sur la nature et où elle pourra vivre, entourée de ses proches, en savourant les plaisirs de la vie à la campagne.1 Isabey était un peintre et graveur français spécialisé dans le portrait en miniature. Il était un aquarelliste hors pair et ses portraits sophistiqués et vivants étaient grandement recherchés. Sa carrière artistique a été dominée par le patronage royal. Il a également travaillé pour la duchesse durant ses séjours à Rosny. Il est probable que les onze dessins d’Isabey étaient destinés à orner des plaquettes de porcelaine en vue de les insérer dans un guéridon. Les passions de la duchesse sont représentées par les dessins d’Isabey, capturant la vie quotidienne du château de Rosny. 1. P. Guibal, Rosny au Temps de La Duchesse de Berry, dans cat. expo., Entre Cour et Jardin, Marie-Caroline, Duchesse de Berry, Musée de l’îIe-de-France, Sceaux, 2007, p. 49 7 000-10 000 € 58 500-83 000 HK$ donne vie à une large allée menant au château. En arrière-plan domine le clocher de la chapelle dédiée par la duchesse à son défunt mari, et destinée à accueillir son cœur. François Edmé Ricois, qui fut l’élève de Jean Victor Bertin et Anne Louis Girodet, est alors un jeune peintre de paysages, ayant débuté au Salon trois ans plus tôt. Bien que la date soit aujourd’hui en partie effacée sur notre tableau, son exposition au Salon de 1822 permet de le situer au tout début de la carrière de l’artiste. Celui-ci y exposera jusqu’en 1880, notamment un grand nombre de vues topographiques de monuments royaux ou aristocratiques, précieux témoignages extrêmement détaillés de résidences parfois aujourd’hui détruites ou transformées. C’est justement après le tragique assassinat du duc de Berry que la duchesse fait appel à Ricois, peintre officiel des châteaux, pour rendre compte des transformations qu’elle a fait opérer à Rosny. Vendue en 2002 comme une vue du château de Montalet, c’est grâce à la gravure d’AntoinePierre Mongin (musée de l’Ile-de-France, Sceaux, inv. 89.17.16) que notre œuvre a pu être ré-identifiée avec la Vue du château de Rosny, prise du côté de l’arrivée exposée par Ricois en 1822 puis vendue en 1836 lors de la vente provenant du château de Rosny. 6 000-10 000 € 49 800-83 000 HK$ COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 193 192

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