525 liées. Quelques indices permettent d’étayer cette supposition. La présence d’une prière à S. Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus (p. 56-57) et plusieurs prières pour le roi (p. 15 et p. 217-218). La première partie du manuscrit est l’œuvre de Jean-Pierre Rousselet, émule du célèbre Nicolas Jarry, aussi habile calligraphe que talentueux dessinateur. Originaire de Liège et actif à Paris entre 1677 et 1736, il travailla pour le roi et sa famille ainsi que pour les grands de la cour (les familles Richelieu, Pontchartrin et Beauvilliers). “Dernier prince de la Renaissance, Louis XIV avait placé dans les vitrines de son cabinet de Versailles, à côté de ses joyaux et de ses autres trésors, des manuscrits précieux comme les Heures d’Anne de Bretagne […] et continuait à faire peindre et enluminer des animaux, des plantes et des fleurs. Bien plus, Louis XIV fit calligraphier par des spécialistes tels que Jarry et Rousselet et enluminer de grands manuscrits (H.-J. Martin, Histoire de l’édition française, tome II, p. 123). Portalis attribue à Rousselet Le Labyrinthe de Versailles et l’Office de la Sainte Chapelle réalisé en 1698 pour Louis XIV. Le bibliographe, qui ne mentionne pas ce collectaire, recense 24 manuscrits de Rousselet, dont deux à l’usage de la chapelle Notre-Dame de Versailles provenant de l’ancienne collection du baron Edmond de Rothschild et reliés par Thouvenin : Liber Epistolarum (p. 425) et Liber Evangeliorum (p. 426). Il cite également un livre de prières manuscrit, exécuté pour Marie Leszczynska (p. 428) et ayant appartenu à la duchesse de Berry. La seconde partie, très probablement légèrement postérieure, est d’une main non identifiée. Le caractère est moins empâté et le bandeau et les lettrines, bien que moins abondamment ornées, sont toutefois d’une exquise élégance. Le fond de la plupart des lettrines de cette partie est resté blanc, aussi est-il probable que le manuscrit n’ait pas été terminé. Les deux parties sont séparées par une composition florale à pleine page. La calligraphie et la richesse de l’ornementation est remarquablement servie par les gouaches de Pierre-Antoine Patel (1648-1707). Élève de son père, Pierre Patel (lui-même élève de Simon Vouet) fut nommé “maître peintre et peintre ordinaire de la maison du roi”. Il réalisa en 1699, soit très peu de temps après la réalisation de ce manuscrit, une commande importante, Les Douze mois de l’année. Les tableaux furent exposés un moment à l’église Saint-Louis. L’ouvrage de Natalie Coural consacré aux Patel, n’indique aucun ouvrage relié peint par Pierre-Antoine Patel. Ce manuscrit est donc un rare et luxueux exemple des talents de miniaturiste de Patel, plus connu comme peintre de paysages. À la mort de son époux, en 1820, la duchesse de Berry avait hérité plusieurs manuscrits précieux provenant des collections de Marguerite de Valois, de Henri II, de Louis XIII et de Marie Leszczynska parmi lesquels figurait probablement ce collectaire. Elle aurait alors confié à Thouvenin le soin de l’habiller. Parmi ces collections royales figurait un autre manuscrit de Jean-Pierre Rousselet qui sera vendu en mars 1864. Nous n’avons cependant pas retrouvé ce manuscrit dans les différentes ventes de la duchesse de Berry. Provenance : Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry (armes). Bibliographie : R. Portalis, Nicolas Jarry et la calligraphie au XVIIe siècle, Bulletin du Bibliophile, 1897, p. 423 et ssq. – N. Coural, Les Patel : Pierre Patel (1605-1676) et ses fils, Paris, Arthena, 2001. – Ch. Galantaris, “La Duchesse de Berry bibliophile” in Revue de la société d’histoire de la Restauration, Paris, 1980, p. 16. 40 000-60 000 € 332 000-498 000 HK$ 526 527 □ 526 ROUSSEAU, JEAN-JACQUES Lettres élémentaires sur la Botanique. [Avec :] Recueil de plantes coloriées pour servir à l’intelligence des Lettres élémentaires sur la botanique. Paris, Poinçot, 1789. 3 volumes in-8 (198 x 125 mm), dont un volume de planches. Reliure homogène en maroquin vert à long grain, roulettes dorées en encadrement, armes dorées au centre des plats, dos lisse orné, titre doré, tranches dorées, doublure et gardes de soie rose (Bradel, signature en pied des dos). Petites taches noires sur les premiers plats, rousseurs sur les gardes de papier. Ces volumes sont souvent vendus isolément, comme ici, et forment les t. 5, 6 et 36 de l’édition des Œuvres par Poinçot. Précédés de 2 titres gravés par Giraud d’après le dessin de Marillier, les deux premiers comprennent 30 lettres à sa “chère cousine” sur les fleurs, herbiers et arbres fruitiers, des lettres à Malherbe sur les mousses et les herbiers, 15 lettres à la duchesse de Portland sur la botanique et 9 lettres à M. de Tourette sur les fleurs et le plaisir d’herboriser. In fine figure un dictionnaire des termes de botanique. Le volume de planches comporte 44 eauxfortes de plantes, gravées par J. Aubry et coloriées à la main à l’époque (numérotées 1-38 et 1-6), chacune accompagnée d’un feuillet descriptif. Provenance : Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry (armes ; Bibliothèque de Rosny, ex-libris). Bibliographie : Cohen 910. 1 000-1 200 € 8 300-10 000 HK$ □ 527 SIBMACHER, JOHANN New Wappenbuch: Darinnen dess h. Röm. Reichs... Nuremberg, chez l’auteur, 1605. Petit in-4 oblong (146 x 190 mm). Maroquin rouge, plats ornés d’un décor à la Du Seuil, fleurons d’angle, armes dorées, dos à nerfs orné, tranches dorées (Reliure de l’époque). Mors et dos restaurés, coins frottés, rousseurs. Édition originale de ce très rare livre d’héraldique allemande aux armes du duc de Gramont. 226 planches figurant 3320 armoiries des royaumes, des archevêchés, des villes, de la noblesse, etc. Provenance : Antoine III, duc de Gramont, comte de Guiche et de Louvigny (armes, OHR 660). 1 200-1 500 € 10 000-12 500 HK$ COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 133 132
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