Collection Hubert-Guerrand-Hermès Duchesse de Berry

479 480 □ 479 [IMPRIMERIE ROYALE – EUGÈNE DUVERGER] Album typographique de l’Imprimerie royale. Paris, Imprimerie royale, 1830. Petit in-folio (340 x 240 mm). Maroquin rouge à long grain, roulette feuillagée et filets dorés en encadrement avec fleurons à froid en écoinçons, armes dorées, dos lisse orné, tranches dorées (Reliure de l’époque). Rousseurs atteignant le texte et les planches. Quelques traces de frottements à la reliure, légères taches aux plats. Album commémorant la venue à Paris de François Ier, roi des Deux-Siciles et père de la duchesse de Berry. Exemplaire de Charles X. Composition du recueil : feuillet de dédicace imprimé en lettres d’or sur papier “porcelaine” ; 33 spécimens d’écritures des peuples anciens et modernes ; impression polychrome sur papier noir ; traduction chinoise de l’Oraison dominicale sur fond jaune ; carte géographique des routes réunissant les capitales de la France, de l’Espagne et des Deux-Siciles imprimée en deux états dont un en couleur ; feuillet en couleurs pour des airs nationaux (espagnols, napolitains et français) suivi de plusieurs feuillets de musique notée ; reproduction d’ornements en or, en bronze et en couleurs exécutés d’après des dessins d’Aimé Chenavard (armes de France, d’Espagne et de Naples, portraits des souverains), etc. Tirage à 1000 exemplaires, 150 en impression polychrome dont celui-ci. Imprimeur et libraire, Eugène Duverger était alors chef de la section d’art typographique, chargé de la surveillance de la fonderie et de la tenue des écritures ; il est l’inventeur d’un procédé d’impression typographique de la musique breveté en 1828, la “stéréomélotypie”. Cet album témoigne des progrès techniques réalisés par l’Imprimerie royale sous l’impulsion du baron de Villebois qui la dirigea de 1823 à 1830. Il fut réalisé à l’occasion de la visite effectuée par le roi et la reine des Deux-Siciles, dans les locaux de l’imprimerie en juin 1830, quelques semaines avant la destruction des presses mécaniques de l’Imprimerie royale, durant les Journées de Juillet. Provenance : Charles X (fer inconnu à OHR). [On joint :] GESLAINT, H. Mes souvenirs de l’Italie, épître philosophique à Leurs Majestés le Roi et la Reine de Naples et des Deux-Siciles, pendant leur séjour à Paris en mai 1830. [Paris], Impr. de Giraudet, [1830]. Fascicule de 8 p. in-8. Maroquin bleu souple, roulette dorée en encadrement avec fleurs de lys d’angle, armes dorées, dos lisse (Reliure de l’époque). Ode de l’officier de la chambre de la duchesse de Berry composée à l’occasion de ce voyage à Paris du roi François Ier et de sa seconde épouse, MarieIsabelle de Bourbon. François Ier décèdera le 8 novembre 1830. Provenance : duchesse de Berry (armes). 1 200-1 800 € 10 000-15 000 HK$ □ 480 ISABEY, JEAN-BAPTISTE Voyage en Italie en 1822. [Paris, chez l’auteur, impr. Hocquet, 1823]. Grand in-folio (408 x 270 mm). Maroquin aubergine, plats richement ornés à froid et dorés, armes dorées, dos lisse, titre doré en long, tranches dorées. (Simier Rel. du Roi, signature en pied du dos). Reliure légèrement frottée. Rousseurs. Bel exemplaire aux armes de la duchesse de Berry. Reliure de Simier. Édition originale. 30 planches lithographiées, avec un feuillet de table. Belles vues de Rome, Pise, Tivoli, Naples, Florence, etc., mais aussi du lac de Côme, du lac Majeur, du cratère du Vésuve. Chaque planche est datée, entre mars et juillet 1822. Isabey fut l’un des premiers à utiliser la lithographie comme moyen d’expression artistique. Sous le Directoire, il publia des vues de Normandie et Divers essais lithographiques en 1818. Originaire de Nancy où il se forma à la peinture miniaturiste et surnommé “le peintre des rois”, Isabey mena une longue carrière auprès des têtes couronnées : familier des Bonaparte, puis maître de Marie-Louise (dont il n’avait cependant pas le droit de corriger les dessins...), il fut nommé peintre du cabinet de Napoléon, ordonnateur des fêtes et cérémonies de la cour. Pendant la Restauration il devint responsable de l’atelier de peinture à la Manufacture de porcelaine de Sèvres. Peintre de Louis XVIII, de Charles X et conservateur honoraire des musées de Louis-Philippe en 1850, il fut fait commandeur de la Légion d’honneur par Napoléon III. Il meurt dans ses fonctions de directeur honoraire des Palais Impériaux en 1855 à Paris. Provenance : Marie-Caroline de Bourbon-Sicile, duchesse de Berry (armes ; Londres, Evans, 21 mars 1831, n° 666). — Importante collection romantique (Christie’s, 2002, n° 461). 2 000-3 000 € 16 600-24 900 HK$ 481 481 481 JARRY, NICOLAS (ATTRIBUÉ À) – NICOLAS ROBERT Rituel de l’abbaye royale de S. Germain des Prez les Paris, Contenant les priéres & cérémonies à faire lorsque les Religieux de la de Abbaye portent les Reliques de la glorieuse Vierge & Martyre S. Marguerite aux Reynes & Princesses du sang. [Paris 1661]. Manuscrit enluminé sur peau de vélin. Petit in-folio (303 x 210 mm). Maroquin rouge, encadrement à la Du Seuil ponctué aux angles d’un dauphin couronné, armes dorées, dos à nerfs orné de fleurs de lys et dauphins couronnés, roulette intérieure, tranches dorées (Reliure de l’époque). Emboîtage moderne de maroquin rouge. Quelques feuillets légèrement jaunis. Petites éraflures et taches brunes sur les plats. Très précieux manuscrit à peintures destiné à Marie-Thérèse d’Autriche à l’occasion de la naissance du Dauphin en 1661. Il fut offert, en 1820, à la duchesse de Berry, cette fois à l’occasion de la naissance du duc de Bordeaux, l’”enfant du miracle” et ultime représentant de la branche aînée des Bourbons. Collation : 37 feuillets non chiffrés dont 6 feuillets blancs. ff. 1-3v, blancs ; f. 4, armoiries de l’abbaye royale de Saint-Germain-des-Prés rehaussées à la gouache : “d’azur à trois fleurs de lys d’or, deux et une, chargées en cœur d’un écusson cousu de gueules à trois besants d’argent” (les armes du village de Puteaux sont adoptées par les moines de l’ancienne abbaye de Saint-Germain-des-Prés) ; f. 4v., blanc ; ff. 5-6, Avertissement, incipit : “La feste de sainte Marguerite vierge et martire se celebre fort solemnellement dans l’Eglise de l’abbaye saint Germain des prez tant en veue du merite de la sainte qu’en consideration de sa precieuse relique que chacun scait être d’un si grand secours pour les femmes enceintes […]” ; ff. 7-10, titre : Rituel de l’abbaye royale de S. Germain des Prez les Paris, Contenant les priéres & cérémonies à faire lorsque les Religieux de la de Abbaye portent les Reliques de la glorieuse Vierge & Martyre S. Marguerite aux Reynes & Princesses du sang, incipit : “Premièrement il est de coutume immemoriale de ne porter les SS. Reliques de l’illustre Martyre S. Marguerite […]” ; ff. 11-13, indulgences accordées par Urbain VIII : Indulgences plenieres donnees par N. Saint Père Urbain VIII a la confrerie de Sainte Marguerite erigee en l’abbaye royale de Saint Germain des Prez les Paris ; ff. 13v-19v, La vie de S. Marguerite vierge et martyre, incipit : “Depuis qu’une vierge a conçu un Homme-Dieu pour être le Sauveur du Monde […]” ; ff. 20-24, prières (en latin et en français) adressées à sainte Marguerite (patronne des parturientes) et à la Vierge : Oraisons a S. Marguerite, vierge et Martyre, incipit : “Vierge sainte qui paroissez ornée de lys et de palmes […]”, Autre oraison à la même pour les femmes enceintes se terminant par “Si les douleurs augmentent, il fut lire la Passion de J.C. Selon S. Jean, qui est au feuillet suivant” (fol. 24v.) ; ff. 25v29v, Passion selon saint Jean ; ff. 30-31v, De mulieribus post partum purificandis… Initium sancti evangelii secundum Joannem ; ff. 32-34v, litanies et prières à la Vierge se terminant par : “Apres le Te deum qui se doit dire a la fin des couches, il faut dire […]”. Texte en français et en latin, lettres romaines et italiques à l’encre brune, rouge, bleue et or, inscrit dans un cadre doré. Illustration 3 grandes compositions florales dont 2 à pleine page (ff. 6, 25 et 31v.), 16 lettrines ornées, 7 bandeaux sur fond or richement ornés, 7 culsde-lampe et armoiries à pleine page (f. 4r). La dévotion à sainte Marguerite. Sainte Marguerite d’Antioche, vierge martyre du IVe siècle, jouissait d’une grande popularité en raison des vertus maïeutiques qu’on lui conférait. Jacques de Voragine, dans la célèbre Légende dorée, rapporte qu’elle fut avalée par un dragon, dont elle transperça miraculeusement l’abdomen et en sortit indemne. Son culte se répand rapidement à l’époque médiévale et elle est invoquée par les femmes en couches à l’approche de leur délivrance. L’abbaye de Saint-Germain-des-Prés conservait une ceinture de la sainte thaumaturge que l’on appliquait sur le ventre de la parturiente afin de lui assurer un accouchement paisible. Proches de leur terme, reines et princesses de France implorent, elles aussi, l’intercession bienveillante de la sainte. À l’instar de Marie de Médicis et d’Anne d’Autriche, MarieThérèse d’Autriche, épouse de Louis XIV, a recours à Sainte Marguerite : Jacques Bouillart rapporte avec force détails la cérémonie COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 90 91

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==