478 478 478 [HUGO, VICTOR] Le Conservateur littéraire. Paris, Au bureau du Conservateur Littéraire, et chez Le Normant, Pichard, Pélicier, Ponthieu, 1819-1820. 3 volumes in-8 (214 x 135 mm). Brochés, couvertures imprimées. Chemises et étui modernes. Couvertures salies, frottements, dos restaurés, coins émoussés. Rousseurs éparses, parfois prononcées. Restauration angulaire à la couverture du premier volume. Étui moderne fendu. Collection complète de cette très rare revue fondée par le jeune Victor Hugo royaliste. Exemplaire unique, corrigé, avec poème et envoi à Juliette Drouet. Exemplaire à toutes marges, tel que paru. Édition originale complète, “extrêmement rare” (Clouzot), de la revue littéraire fondée par Victor Hugo et ses frères Abel et Eugène, parue en 30 livraisons du 11 décembre 1819 au 31 mars 1821. Victor Hugo, âgé de 17 ans au moment du lancement, en est le contributeur principal : il y publie poèmes, textes en prose, articles, essais, multipliant les publications et les pseudonymes. On y découvre notamment les odes sur la mort du duc de Berry et sur la naissance du duc de Bordeaux (voir lot précédent), mais aussi une première version de BugJargal, son article sur André Chénier et des comptes-rendus de la vie théâtrale parisienne. Envoi autographe signé à Juliette Drouet, sur la page de titre du premier volume : “Exemplaire unique à ma Juliette bien aimée. V.H.”. Un poème autographe du poète amoureux rehausse aussi l’exemplaire. Daté d’août 1833, il suit de quelques mois la rencontre avec Juliette Drouet : “Oh Je suis le regard et vous êtes l’étoile ! je contemple et vous reluisez. je suis la barque errante et vous êtes la voile ! je flotte et vous me conduisez. près de vous qui brillez je marche triste et sombre, Car le jour radieux touche aux nuits sans clarté, Et comme après le corps vient l’ombre L’amour pensif suit la beauté ! — 20 août 1833. Minuit.” Exemplaire de Victor Hugo, portant des corrections éditoriales autographes, à l’encre : passages barrés ou déplacés, corrections typographiques et stylistiques, ajouts de texte dans les marges ou sur des béquets contrecollés. Dans les trois tables des matières, sont cochés d’une croix chacun des articles dont il est l’auteur caché. S’il annote cet exemplaire en 1833, c’est qu’il travaille alors à la publication du volume Littérature et philosophie mêlée dans lequel certaines pièces seront retouchées. Ces annotations sont particulièrement précieuses : d’après la liste publiée dans le catalogue Noilly (1886, n° 666), 83 pièces en prose ou en vers avaient alors été attribuées à Hugo, jusqu’à ce que Jules Marsan étudie le présent exemplaire, conservé par Louis Barthou, et qu’il identifie avec davantage de précision les pièces hugoliennes, soulignant la “distraction” du poète qui s’attribua un poème, probablement de la main de Vigny (p. XXXV). Provenance : Louis Barthou (ex-libris ; vente I, 1935, n° 171), qui décrit l’exemplaire en 1918 dans Les Amours d’un poète : “en août 1833, elle [Juliette] met la main sur les trois volumes du Conservateur Littéraire… évidemment il ne faut pas juger de la rareté du livre en 1833 par celle qui en a fait depuis un des joyaux les plus exceptionnels de la littérature romantique. Mais l’exemplaire de Juliette, qui est aujourd’hui dans mes mains, n’en est pas moins, même pour son époque, un bibelot curieux et précieux. [...] Les trois volumes portent en effet, de la main de Hugo, les corrections qu’il a faites pour les articles publiés dans Littérature et Philosophie mêlées.” — Pierre Duché (ex-libris ; 20 mars 1972, n° 4). — H. Bradley Martin (ex-libris ; Sotheby’s, 1990, n° 3473). — Philippe Zoummeroff (2 avril 2001, n° 5). Bibliographie : Carteret II, 386 : “Le Conservateur Littéraire et La Muse Française doivent être considérés comme les hérauts du romantisme. Ces recueils précieux contiennent les œuvres de Victor Hugo dont la plupart n’ont jamais été réimprimées. Revues rarissimes dont on ne connaît qu’un très petit nombre d’exemplaires”. — Clouzot, 84 : “Ce journal de 30 livraisons réunies en 3 vol., en grande partie rédigé par Victor Hugo, est extrêmement rare. La plupart des articles de Hugo n’ont pas été reproduits ensuite, ou seulement corrigés et déformés dans Littérature et Philosophie”. — J. Marsan, édition critique du Conservateur littéraire, Paris, Hachette, 1922. — Pour une liste des contributions de la revue aujourd’hui attribués à Victor Hugo, voir en ligne (http://groupugo.div.jussieu.fr). 15 000-20 000 € 125 000-166 000 HK$ 478 COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 89 88
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