444 445 □ 444 CHATEAUBRIAND, FRANÇOISRENÉ DE 5 lettres autographes à son épouse la vicomtesse Céleste de Chateaubriand. Waldmünchen, Venise ou Padoue, 22 mai-20 septembre 1833. 13 pages in-8, adresses d’une autre main au verso des lettres du 22 mai et du 16 septembre, avec marques postales. Minimes déchirures restaurées sur deux lettres. Correspondance relative au soutien apporté à la duchesse de Berry, dont les enfants sont retenus à la cour de Charles X, à Prague. Au printemps 1833, Marie-Caroline, détenue à Blaye, demande à Chateaubriand d’intercéder auprès de Charles X, exilé à Prague, le chargeant d’annoncer son mariage avec le comte Hector Lucchesi-Palli et d’exprimer son souhait de conserver le titre de princesse française et de revoir ses enfants. Waldmünchen 22 mai 1833, à Céleste. L’écrivain a dû s’arrêter en Allemagne, à plusieurs lieues de sa destination, en raison du manque de chevaux mais il en a profité pour bien dormir et se reposer. N’ayant obtenu que de vagues promesses de la part de Charles X lors de ce premier séjour pragois, Chateaubriand répond, quelques semaines plus tard, à un nouvel appel de la duchesse de Berry, réfugiée en Italie : – Venise, 12 septembre 1833. Tout en s’inquiétant de la santé de son épouse, Chateaubriand qui attend des nouvelles de la duchesse, par discrétion nommée ici leur “nièce”, profite de la cité des Doges : “Que nous serions bien ici pour finir nos jours, chère amie ! c’est toujours la brillante Venise que tu as vue et que tu aimes tant. Je suis dans un continuel ravissement. […] Tout □ 445 CHATEAUBRIAND, FRANÇOISRENÉ DE Minute autographe à la duchesse d’Angoulême. [Début juin 1833.] Une page in-folio plus une ligne. Pliure centrale marquée. De retour de Prague, où il a rencontré les enfants de la duchesse de Berry dont l’éducation a été confiée à leur tante, la duchesse d’Angoulême. Chateaubriand la remercie de son accueil et évoque un cadeau reçu. “Dites je vous en prie Madame, aux illustres enfants combien j’ai été touché du souvenir qu’ils m’ont fait donner sur la terre de France. […] Quand Mademoiselle sera une grande reine sur quelque trône de l’Europe, quand j’aurai vu Henri V à cheval à la tête des grands dans la cour des Tuileries, alors je m’en irai content à Dieu.” Dans les Mémoires d’outre-tombe, Chateaubriand raconte comment son valet Baptiste lui remit mystérieusement un bijou de la part du duc de Bordeaux et de sa sœur, quelques jours après avoir quitté Prague. Il décrit ainsi ce présent : “Le cachet a trois faces : sur l’une est gravée une ancre ; sur la seconde, les deux mots que Henri m’avait dits lors de notre première entrevue : ‘Oui, toujours !’ sur la troisième, la date de mon arrivée à Prague. Le frère et la sœur me priaient de porter le cachet pour l’amour d’eux. Le mystère de ce présent, l’ordre des deux enfants exilés de ne me remettre le témoignage de leur souvenir que sur terre de France, remplirent mes yeux de larmes. Le cachet ne me quittera jamais ; je le porterai pour l’amour de Louise et de Henri”. 600-800 € 5 000-6 700 HK$ 443 □ 443 CHATEAUBRIAND, FRANÇOISRENÉ DE 11 lettres autographes ou dictées, signées, à divers correspondants, dont une minute autographe à la duchesse de Berry. 1820-1843. 30 pages in-4 ou in-8. Quelques défauts et restaurations. Important ensemble de lettres témoignant de l’engagement de Chateaubriand, ardent défenseur de la cause légitimiste. – À un curé. Paris 16 octobre 1820. Il envoie son ouvrage sur le duc de Berry [Mémoires, lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S.A.R. monseigneur Charles-Ferdinand d’Artois, fils de France, duc de Berry, publié par Le Normant au mois de mai précédent]. – À un officier de la compagnie d’élite des gardes royaux. Paris 23 novembre 1820. La duchesse de Berry est forcée de refuser l’offre de cette fidèle compagnie, qui se proposait de servir le duc de Bordeaux [alors âgé de deux mois], puisque les gardes du corps de Monsieur ont déjà été affectés à ce service. Chateaubriand est chargé de leur dire “combien il lui eut été agréable de voir son fils entouré par les braves habitants de la ville dont il porte le nom”. – À la princesse Galitzine. Genève 3 octobre 1831. Il la remercie de son obligeant billet, avec retard. “J’ai été soir et matin occupé d’une défense de mon pauvre petit Henri, qu’on veut proscrire de nouveau avec ses parents. Je vais aller à Paris imprimer cette défense, car je ne sais point faire le brave à l’abri de l’ennemi, derrière une montagne. Ma vie est attachée à mon honneur et l’un va où l’autre l’appelle”. – Paris 31 octobre 1831. Il vient de publier sa brochure pour défendre le jeune duc de Bordeaux [De la nouvelle proposition relative au bannissement de Charles X et de sa famille], mais n’a pas grande illusion sur ses effets ou ses répercussions dans la presse, et pense quitter la France, “cette fois pour toujours”, au printemps prochain. – À son secrétaire Henri Hildebrand. Genève mardi 11 septembre 1832. Il le charge de lui renvoyer lettres et paquets. “Je ne songe plus à la politique et je ne lis aucun journal”. – Genève 12 novembre 1832. Après l’échec du soulèvement vendéen et l’arrestation de la duchesse de Berry. 3 lettres signées dont une lettre ouverte adressée à la duchesse, sollicitant la haute faveur de lui servir de défenseur. Chateaubriand transmet cette lettre au ministre de la Justice [Félix Barthe] ainsi qu’au journal ultra-royaliste Le Messager des Chambres. – À M. Dulçat, avocat à Perpignan. Paris 3 mars 1833. Lettre dictée à Pilorge, évoquant une étonnante déclaration émanant de Blaye. “Moi, j’ai été jugé et absous ; voilà où nous en sommes”. – À la duchesse de Berry. [Automne 1833]. Importante minute autographe après la libération de la duchesse, et peu de temps avant la majorité du duc de Bordeaux [fixée à le monde est encore ici à la campagne, il n’y a guères à Venise dans ce moment que le fond de la population et des étrangers. Mais comme la gazette de Venise a annoncé mon arrivée, je m’attends à entendre parler de quelques uns de nos anciens amis”. – Venise, lundi 16 septembre 1833. Il pense avoir des nouvelles de leur “nièce” vers le 18 ou 19 septembre, et en attendant, il recherche des cartons pour les canons d’autel demandés par Céleste. – Ferrare, mercredi 18 septembre 1833. “Notre nièce est arrivée, elle veut absolument que je l’accompagne. J’ai résisté toute la nuit, mais enfin après avoir fait toutes les objections imaginables il a fallu me résigner. Je pars donc. Cela prolongera mon absence d’un mois. […] Je ne puis te dire à quel point je suis content de tout ce qui est ici, mais je ne me console pas de ne pas faire la St F[rançois d’Assise, fêtée le 4 octobre] avec toi. Je t’embrasse”. – Padoue, 20 septembre 1833. Chateaubriand a accepté de retarder son retour en France et d’accompagner la duchesse de Berry à Prague où elle compte revoir ses enfants et assister à l’acte de majorité du jeune Henri. “On m’a dit qu’en me retirant, je porterois le poids de la responsabilité de l’avenir […] qu’on exigeoit de moi le sacrifice que j’aurois la gloire d’achever mon ouvrage en réconciliant des parents, et cent mille autres choses que je ne puis te dire. Tant de confiance et d’abandon dans une aussi grande infortune, m’ont touché”. Chateaubriand relate longuement son attachement à la cause légitimiste et à la duchesse de Berry dans les Mémoires d’outretombe, notamment ses démarches auprès du vieux roi déchu en 1833. 1 000-1 500 € 8 300-12 500 HK$ 13 ans selon les anciennes lois du royaume]. Chateaubriand, envoyé en mission auprès de la famille royale à Prague par la duchesse, craint de ne rien pouvoir obtenir de Charles X et s’inquiète du sort de la duchesse si elle s’installe en Autriche et préférerait la savoir en Italie. Si le roi exilé n’envoie pas le projet de déclaration qu’il a rédigée au nom du jeune Henri, Chateaubriand a décidé de ne plus le servir. – À l’auteur d’un article de La Revue de Paris. Paris 9 mars 1834. Quelques jours avant que ne paraissent la Préface et la conclusion des Mémoires, Chateaubriand en ayant déjà fait la lecture à ses amis. – Au baron de Vitrolles. Paris 12 mai 1834 et au cardinal Affre. 14 janvier 1842. 2 lettres dictées à Pilorge. La première au sujet de la rédaction des Mémoires et la seconde à propos d’une dette. – Paris, 9 octobre 1843. Chateaubriand accepte de se rendre à Londres sur la demande du duc de Chambord, “malheureusement j’ai perdu en Angleterre mes deux puissants amis, Lord Liverpool et M. Canning, ma fidélité me reste”. [On joint :] DENOIX DES VERGNES, Fanny. 29 juin 1832. Une visite à Monsieur de Chateaubriand détenu à la Préfecture de Paris. Manuscrit autographe signé (9 p. grand in-8). Vibrant récit de sa rencontre avec l’écrivain, en détention provisoire depuis le 16 juin pour “conspiration contre la sûreté de l’État” après l’arrestation de la duchesse de Berry. VILLEMAIN, Abel. Lettre autographe signée [à Chateaubriand], mardi 17 février (2 p. ½ in-8). Lettre d’éloges sur un texte que lui a déposé Chateaubriand, souhaitant que son auteur en donne lecture à l’Académie française. Avec une lettre signée de Villemain, alors ministre de l’Instruction publique, 10 juin 1843, à propos de collections laissées par MM. Soleinnes et Deschiens. Chateaubriand et les dames de la halle. À propos de la naissance du duc de Bordeaux. Paris, Champion, 1917. In-8, broché. Exemplaire de tête sur Hollande, n° 10. 1 500-2 000 € 12 500-16 600 HK$ COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 65 64
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