Collection Hubert-Guerrand-Hermès Duchesse de Berry

413 □ 413 [BERRY, CHARLES-FERDINAND D’ARTOIS, DUC DE] 5 ouvrages sur sa mort, dont 4 aux armes. CHATEAUBRIAND, François-René de. Mémoires, Lettres et pièces authentiques touchant la vie et la mort de S.A.R. Monseigneur Charles-Ferdinand d’Artois... Paris, Le Normant, 1820. In-8. Maroquin rouge, dentelle à froid et filet doré en encadrement, armes dorées, dos à nerfs orné, doublure et gardes de soie verte, tranches dorées (Reliure de l’époque). Charnières et coins un peu frottés. Mouillure au premier plat, mors usés. Édition originale. Intransigeant légitimiste depuis la mort du duc d’Enghien (1803), Chateaubriand le sera resté toute sa vie. À l’annonce de la mort du duc de Berry, il arrive revêtu de son habit de pair de France et veille le corps, aux côtés de la duchesse de Berry et de Louis XVIII. Il rentre chez lui au matin et raconte à Mme de Duras : “j’ai passé la nuit au milieu de la scène, j’ai tout vu. Je l’ai entendu expirer. J’irai vous voir, mais je n’en puis plus.” Dès lors, Chateaubriand se posera comme le défenseur le plus ardent des intérêts de la veuve du duc de Berry : il publie ces Mémoires où il donne un dramatique récit de la mort du duc, mettant très clairement en cause l’un des proches de Louis XVIII, Decazes, dans ce qu’il considère être une odieuse machination politique. Il quittera ensuite le ministère des Affaires étrangères en 1824 et effectuera même un court séjour en prison pour son Mémoire sur la captivité de la duchesse de Berry. L’une des phrases de cet ouvrage deviendra rapidement le cri de ralliement des légitimistes : “Madame, votre fils est mon roi !”. Provenance : duchesse de Berry (armes ; ex-libris Bibliothèque de Rosny). — Alain de Rothschild (ex-libris ; Sotheby’s, 24 mai 2006, n° 116). Bibliographie : Clouzot, p. 64. — Talvart, III, p. 19. — Chateaubriand, Livres et manuscrits provenant principalement de la collection Maurice Chalvet, Paris, 1996, n° 32. HAPDÉ, M. Relation historique heure par heure des évènements funèbres de la nuit du 13 février 1820… Sixième édition. Paris, Pillet l’Aîné, 1825. Maroquin aubergine à long grain, armes dorées, dos lisse, tranches dorées (Reliure de l’époque). Provenance : duchesse de Berry (armes ; ex-libris Bibliothèque de Rosny, catalogue 1837, n° 1838). LAS HORMAZAS. Memorias, cartas y documentos autenticos concernientes a la vida y muerte de S.A.R. Carlos Ferdinando de Artois, infante de Francia, duque de Berry… Madrid, Imprenta Real, 1825. In-8. Maroquin rouge avec un riche décor doré à compartiments néoclassiques dorés, chiffre “MC”, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin vert, tranches dorées (Reliure espagnole de l’époque). Provenance : duchesse de Berry (chiffre ; ex-libris Bibliothèque de Rosny, catalogue 1837, n° 1838-5). 412 □ 412 [BERRY, CHARLES-FERDINAND D’ARTOIS, DUC DE] Important dossier de 50 lettres et pièces, manuscrites ou imprimées, relatives à son assassinat et à son meurtrier Louis-Pierre Louvel. Février-juin 1820. Environ 70 pages de formats divers, dont 10 imprimées ; une partie sous chemise demimaroquin rouge à coins, dos titré (Reliure moderne). DECAZES, Élie. Lettre autographe signée au Chancelier de France [Charles-Henri Dambray, ministre de la Justice]. A l’opéra à 5 h. du matin [14 février 1820] (1 p. in-4, adresse au verso). Petite déchirure par bris de cachet touchant 2 mots. Les derniers instants du duc. Une heure avant le décès, Decazes annonce à Dambray que le blessé est sur le point de rendre l’âme, que le roi est attendu à l’opéra, toute la cour s’y trouvant déjà. Il enjoint le chancelier d’y venir également, de prévenir M. Cauchy [greffier de l’état civil de la maison royale], et convoquer la Chambre des Pairs. Decazes l’engage à venir chez lui dans la matinée, le roi désirant que les députés et les ministres s’y réunissent. Alors Président du conseil, Decazes sera soupçonné de complaisance envers les libéraux et donc complice de cet assassinat. Contraint de démissionner, il sera par la suite nommé ambassadeur en Grande-Bretagne. [On joint :] billet autographe signé, ce samedi, invitant un ami à dîner (1/2 page in-8). BÉTHISY, Charles comte de. Lettre autographe signée à un colonel de la garde royale. Paris 21 février 1820 (3 pages in-4). Instructions sur les modalités du deuil à observer dans le 6e régiment et détails sur le “crime affreux”, plus exacts que ceux rapportés par les journaux. Béthisy souligne le courage sublime de la jeune duchesse de Berry, probablement enceinte, et rapporte les propos de l’assassin Louvel durant son interrogatoire. [On joint :] copie manuscrite d’un récit de l’assassinat auquel assista Madame de Béthisy, dame de compagnie de la duchesse (3 p. in-4). [LOUVEL, Louis-Pierre]. – “Discours de Louvel après celui de son défenseur”, copie manuscrite de la déclaration faite devant la Chambre des Pairs, se terminant par ces mots : “Suivant moi et suivant mon sytème les bourbons sont coupables et la Nation ne doit pas se laisser gouverner par eux sans se déshonorer ; ce sont là mes derniers....”. – Dessin original, plume et lavis, légendé (118 x 82 mm) : “Louvel, dessiné à la chambre des pairs le jour qu’il a lu son discours”. 3 lettres ou minutes de condoléances adressées à Louis XVIII ou à Charles-Philippe d’Artois [futur Charles X], par les citoyens de Florensac dans l’Hérault et par ceux de la ville de Bourges. 8 pièces imprimées relative à l’assassinat du duc de Berry : – Assassinat de Monseigneur le Duc de Berry, Chinon, imp. Breton-Challuay an 1820. – Relation de l’horrible assassinat de Mgr le duc de Berri… – Élégie sur la mort de S.A.R. Mgr le duc de Berri dédiée aux Français, – Acte d’accusation de la Cour des Pairs contre LouisPierre Louvel…, Lille, Leleux, 1820. – Détails exacts et circonstanciés sur Louis-Pierre Louvel, Jacques Clément, Jean Chatel, Ravaillac et Damiens… Paris, V. Renaudière [1820]. – Don funèbre. Romance sicilienne… par Félix Blangini (2 pages de musique avec paroles). – Aux Mânes de son Altesse Royale Monseigneur le Duc de Berri par Martorey. Dossier composé de 33 pièces, manuscrites ou imprimées : – “Vers les onze heures et demie du soir, au moment où S.A.R., Mgr le duc de Berry montait en voiture pour s’en retourner, il a été frappé d’un coup de stilet au-dessus du teton droit, par le nommé Louvel garçon cellier travaillant chez le nommé Leroy” (copie du rapport de police du 4e régiment de la Garde royale). – “Monseigneur le duc de Berry n’est pas rentré chez lui depuis le coup de poignard qu’il a reçu à la sortie de l’opéra. Du reste rien de nouveau” (rapport signé par le capitaine du poste de police de l’ÉlyséeBourbon / Château des Tuileries). – 2 lettres signées du marquis de Latour-Maubourg, alors ministre de la Guerre, au duc de Bellune avec apostilles de ce dernier, 15 février et 10 mars 1820. – Fiche de renseignement sur Louvel. – 3 lettres du procureur Bellart chargé de l’instruction de l’affaire à Bellune, 18 février et 16 mars 1820. – 2 lettres du général de Lauriston, également à Bellune, 3 mars et 3 juin 1820. – Correspondance d’officiers de la Garde Royale (Bourmont, Courson, Houdetot, Vergennes, Fézensac…), notamment au sujet des funérailles du duc de Berry et d’une souscription lancée en faveur de Desbiez, le garde qui arrêta Louvel. – Lettre signée d’une croix au nom dudit Desbiez. – Rapport sur l’état de santé de Louvel, à la Conciergerie le 3 juin, cinq jours avant son exécution. – Deux numéros de la Gazette de France (14 et 18 février 1820) et feuille de colportage communiquant l’arrêt de la Chambre des Pairs du 6 juin 1820, condamnant à mort Louis-Pierre Louvel, convaincu d’assassinat prémédité. Provenance : Dr. Lucien-Graux (VII, 18 juin 1958, partie du n° 167). 3 000-5 000 € 24 900-41 500 HK$ Le duc de Berry ou Vertus et belles actions d’un Bourbon. Paris, Papy Descabane, 1821. In-4. Cartonnage rouge façon cuir de Russie, couverture (Reliure de l’époque). Suite comprenant un portrait du duc de Berry dessiné par Colin et gravé par Jazet et 11 planches par divers artistes. Provenance : Louis XVIII [?] (timbre humide “Service du Roi” sur la page de titre). Procès du service funèbre célébré le 14 février 1831… accusation contre MM. Valerius, Durouchoux Fils, Boblet, Quinel et de Balthasar. Paris, G.A. Dentu, 1831. In-8. Veau blond, armes dorées, fleurs de lys aux angles, filets dorés, dos orné, tranches dorées (Danzanvilliers). Épidermures, petites taches, rousseurs et piqûres. Dix ans après l’assassinat du duc de Berry, sa commémoration donna lieu à d’importants troubles sous le régime de Louis-Philippe. Le procès qui suivit est l’objet de l’ouvrage. Exemplaire enrichi d’une lettre signée par Valerius et Durouchoux à la duchesse de Berry (3 p.) et d’une lettre d’un admirateur de Valerius à l’épouse de celui-ci (Caen, 25 avril 1831, 3 p.), signée également par Valerius pour copie conforme. Provenance : Charles X (armes). — [Bibliothèque Lebaudy] (ex-libris de Rosny). 2 000-3 000 € 16 600-24 900 HK$ COMPLETE CATALOGUING AVAILABLE AT SOTHEBYS.COM/PF2353 39 38

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