Bibliothèque gastronomique Daniel MORCRETTE

82 202 LECOINTE (Jourdan). La Santé de Mars, ou moyens de conserver la santé des troupes... d’assurer la salubrité des hôpitaux militaires et de produire un surcroît de population suffisant pour tenir complets tous les régimens du royaume. Paris, Briand, 1790. In-12, basane fauve marbrée, dos à nerfs orné, tranches marbrées (Reliure de l’époque). 500 / 600 Édition originale extrêmement rare du dernier ouvrage de Jourdan Lecointe (dont il n’existe aucune biographie), l’auteur de La Cuisine de santé et de La Pâtisserie de santé, les derniers grands manuels de l’ancien régime. C’est un livre d’un plus curieux, traitant, comme il se doit de la nourriture et de la boisson des soldats (ce doit être le premier manuel de cette importance), de la table des officiers, au pain de la viande, des marmites... mais aussi du libertinage. Lecointe rejoint là Restif avec un système de maisons publiques (sérails) et de reproduction des beaux hommes nécessaires à l’armée (chaque année 30 000 enfants à l’État, pour faire la plus belle armée d’Europe !). La valeur militaire, les habillements, la formation d’un camp, les chariots pour les blessés, les pansements, les maladies de l’âme, le mal du pays (une sorte de Croix rouge avant la lettre, sur le champs de bataille – et l’organisation complète d’hôpitaux « modernes ». L’exemplaire comporte bien la grande planche dépliante. De la bibliothèque L. Guillemeau, 1789, avec ex-libris. Quelques rousseurs. 203 LECOINTE (Jourdan). La Pâtisserie de santé, ou moyens faciles et économiques de préparer tous les genres de pâtisseries de la manière la plus délicate et la plus salutaire. Paris, Briand, 1792. 2 volumes in-12, basane fauve marbrée, dos à nerfs orné, tranches marbrées. (Reliure de l’époque). 500 / 600 Deuxième édition, la première ayant paru en 1790. Elle est extrêmement rare. « En tête, on trouve en guise de préface, un Hommage à la beauté du sexe. L’auteur, un médecin, s’inquiète des nombreuses maladies nerveuses et vapeurs des femmes du monde, causées par l’ennui et la monotonie de leur existence. Il leur conseille de s’occuper l’esprit en réalisant des pâtisseries : «Femmes aimables et charmantes, que l’ennui ou les douleurs dévorent, sortez du fauteuil meurtrier qui consume le printemps de vos jours. Que ces moules destinés à former tant de friandises, cessent d’être maniés par des mains souvent dégoûtantes, que le sucre, le jasmin et les roses soient désormais mariées par la main des grâces»... » (Cat. Lacam, n°118). Grande planche dépliante gravée en taille-douce représentant la coupe d’un four et de nombreux ustensiles de cuisine. Fines restaurations, feuillets de garde renouvelés avec du papier marbré de l’époque. Vicaire, 506. 204 LEONARDI (Francesco). Apicio moderno. Edizione seconda revista, corretta, ed accresciuta da l’autore. Roma, Nella stamperia dei Giunchi, presso Carlo Mordacchini, 1807-1808. 6 volumes in-8, demi-veau brun à coins, dos à nerfs ornés, tranches peignées. (Reliure de la fin du XIXe siècle). 400 / 500 Seconde édition, en partie originale (la première date de 1790). Ce traité est un des plus rares de la littérature culinaire et une des œuvres majeures du XVIIIe siècle. L’auteur (vers 1730-après 1816) devint chef du prince Grigorij Grigorevic Orloff et, à sa mort en 1783, chef personnel et maître de cérémonie de l’impératrice Catherine II. En 1791, il est de retour à Rome, travaillant comme chef personnel du cardinal de Bernis. En 1803, il est en Autriche, à la suite du prince Soltikoff, et en 1804, il est à Naples, comme chef du duc de Gravina, jusqu’à l’arrivée des Français et le départ de son maître pour la Sicile en janvier 1806. Il retourne ensuite à Rome où il travaille comme maître de cérémonie au somptueux banquet donné par le pape Pie VII au palais du Quirinal pour l’empereur d’Autriche, François Ier, à l’occasion de sa visite d’État à Rome au printemps 1816. Leonardi a été le premier grand chef à utiliser régulièrement des tomates et il a revendiqué l’invention de la combinaison napolitaine classique de pâtes avec des tomates. Ce qui est certain, c’est que sa sauce, faite de tomates sans pépins mijotées avec des oignons, du céleri, de l’ail et du basilic, est encore utilisée de nos jours dans beaucoup de plats. Accroc à la coiffe tome II ; mouillure au tome III ; quelques rousseurs éparses. Pas dans Vicaire. – Westbury 132 (A2).

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