46 ÉDOUARD NIGNON (1865-1934) Fils d’un journalier et d’une lingère, il naît à Nantes le 9 novembre 1865. Édouard Nignon se fait embaucher dès 15 ans chez Potel et Chabot, la maison la plus renommée de Paris. Il devient le chef du Terminus Hôtel à 26 ans, puis file à Vienne Au Trianon (1892), maître-chef des cuisiniers de l’hôtel Claridge’s à Londres (1897-1901), chef au Grand Hôtel Métropole, Moscou où il travaille à partir de 1905. Appelé à Paris pour l’ouverture de l’hôtel Majestic (actuel Peninsula), avenue Kléber, Nignon quitte la Russie en 1908. Il achètera le restaurant Larue face à l’église de la Madeleine. Au cours de sa carrière, il aura servi le tsar Nicolas II et l’empereur d’Autriche François-Joseph. On lui attribue l’invention de la Beuchelle tourangelle, du homard à l’armoricaine et des huîtres au camembert. Il meurt le 30 octobre 1934. La Première Guerre mondiale bouleversant tout, les fêtes s’abolissent. Nignon, qui avait assuré pendant des années le service de l’Élysée pour les grandes réceptions, est promu chef pour le président Wilson, lors de ses deux séjours à Paris au Palais Murat. Profitant de son temps libre, il réunit et classe ses notes et ses recettes et publie, en 1919, L’Heptameron des Gourmets, qui fut réputé être durant des décennies « le plus beau et le plus cher des livres de cuisine ». Reprenant et continuant ses travaux, il publie Les Plaisirs de la Table en 1926 et, en dernier, les Éloges de la Cuisine Française en 1933. Cet ouvrage sera repris par Daniel Morcrette, qui fit connaître l’Heptaméron en publiant une nouvelle édition en 1979.
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