Bibliothèque gastronomique Daniel MORCRETTE

31 65 BERTHOD. La Ville de Paris en vers burlesques, contenant toutes les Galanteries du Palais, la Chicane des Plaideurs, les Filouteries du Pont-Neuf, l’Éloquence des Harangères de la Halle, l’Adresse des Servantes qui serrent la Mulle, l’Inventaire de la Friperie, le haut Style des Secrétaires de S. Innocent, et plusieurs autres choses de cette nature. Paris, Veuve Guillaume et Jean-Baptiste Loyson, 1654. In-4, vélin ivoire (Reliure de l’époque). 1 000 / 1 200 Seconde édition de ce rare recueil illustré de deux fameuses planches gravées d’après François Chauveau. Le frontispice montre une harangère s’en prenant à un client qui, se bouchant le nez, met en doute la fraîcheur du poisson ; l’autre planche est une version modifiée du frontispice gravé pour l’Ovide bouffon de 1649. La première édition de ce recueil de poèmes gaillards évoquant les lieux pittoresques de Paris étaie parue chez les mêmes éditeurs en 1652. Le tirage daté de 1654 est particulièrement rare. Rare exemplaire en vélin du temps. Manque angulaire au frontispice, déchirures restaurées aux gardes et sur quelques feuillets, petites mouillures, reliure légèrement fripée et tachée. Vicaire, 88. 66 [BREVET DE GASTRONOME]. Vérone, Société gastronomique de Vérone, 18... [vers 1805]. Impression typographique sur papier complétée à la plume (27 x 40 cm, non décadrée) ; cadre en bois peint moderne, sous verre et marie-louise. 1 000 / 1 200 Très rare brevet de gastronome décerné dans l’éphémère royaume d’Italie par la « joyeuse et friande Société gastronomique établie à Vérone ». La Société gastronomique, fondée au commencement du XIXe siècle, « délivrait des diplômes après les épreuves ordonnées par l’article 4 de son Code, épreuves consistant à soumettre le récipiendaire à trois heures pleines employées aux dépècements, dégustations et libations usitées dans une réfection complète », écrit Dinaux, qui reproduit textuellement le présent brevet, en laissant pourtant en blanc l’indication de la ville – ce qui nous incline à penser que ladite Société gastronomique eut d’autres lieux de congrès que Vérone. Très belle pièce, ornée d’une vignette gravée en taille-douce à l’effigie de Lucullus et d’un large encadrement de fleurons et de filets typographiques contenant des distiques gastronomiques et bachiques tirés de Berchoux, ainsi que la mention Sous la protection de Comus et de Bacchus en lettres capitales. Elle est scellée du cachet de cire rouge de la société et signée de neuf de ses membres, y compris du récipiendaire. Ce dernier, nommé M. Demonts, a été recommandé à la Société gastronomique de Vérone par un de ses membres, M. Pouisot, capitaine au 4e régiment d›artillerie à cheval dans la Grande Armée. Ces éléments permettent probablement d’identifier ce gastronome en la personne de Bernard Demonts (1782-1846), originaire de Tarbes, officier au 25e régiment de chasseurs à cheval, qui prit part à la bataille de Vérone et de Caldiero en octobre 1805 et s’illustra dans la campagne d’Italie de cette date à 1809, avant de suivre l›empereur en Russie. Il termina sa carrière maréchal de camp. Dinaux, 367 – Saint-Maurice Cabany, « Bernard Demonts », Le Nécrologe universel du XIXe siècle, 1847, IV, pp. 301-377. 66 65

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