129 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 19 juin 2024 14h30. Paris Notre édition est probablement la seconde, l’originale ayant paru à Paris en 1538 chez Janot. Elle porte sur les trois titres la marque de l’imprimeur lyonnais Denis de Harsy, représentant Dédale et portant la devise « Ne hault. Ne bas. Mediocrement », la quatrième partie de l’ouvrage ne comportant pas de page de titre. Elle est illustrée de 4 lettrines et de 62 charmants bois gravés dans le texte (respectivement 31, 17, 12 et 2), en réalité 44 gravures dont 11 répétées. L’un des bois, répété en tête des trois premières parties, représente Hélisenne de Crenne écrivant à sa table de travail. Les autres représentent des scènes typiques de l’amour courtois (couples devisant ou jouant de la musique, femme dans un château, etc.) et des romans de chevalerie (scènes de batailles, bateaux, etc.). Finement gravées, certaines de ces illustrations ont également été utilisées pour l’Histoire du chevalier doré donnée par le même imprimeur à la même époque. Notre exemplaire provient de la bibliothèque de Marcus Fugger et porte au contreplat sa signature à l’encre Marcus Fuggerus. La reliure, faite pour ce bibliophile, est parfaitement caractéristique des reliures dites simples que contenait sa bibliothèque, en veau orné d’un double encadrement à froid, de fleurons angulaires et d’un sénestrochère central à l’oiseau. Issu d’une des plus riches familles d’Allemagne dont l’origine remonte à Jean Fugger, maître tisserand à Graben au milieu du XIVe siècle, Marcus Fugger (1529-1597), chef de la branche de Norndorf, se livra à l’étude de la science et s’occupa de la recherche de la pierre philosophale. Il fut également banquier de la ville d’Augsbourg, traduisit un ouvrage de Nicéphore Calixte et fut l’auteur d’un ouvrage sur l’élevage des chevaux. Il avait formé une bibliothèque de premier ordre. Il aimait les belles reliures et les ouvrages en langue romane, en français notamment, dont il possédait un grand nombre. C’est très vraisemblablement son petit-fils Marquart qui disposa de la bibliothèque en faveur de son beau-frère le comte Ernst d’Oettingen-Wallerstein, vers 1650. La bibliothèque resta ensuite dans cette famille. Une partie est aujourd’hui conservée à la Munich State-Library, une autre à l’Université d’Augsbourg et une troisième à Vienne. Une dernière partie fit l’objet de quatre ventes aux enchères à Munich de 1933 à 1935. Les ouvrages provenant de la collection Fugger sont très recherchés. Bel exemplaire anciennement restauré. Provenance : Marcus Fugger (ex-libris manuscrit, I, 3 mai 1933, n° 29), cote ancienne à l’encre B133. Annotation au crayon de Lucien Scheler. 8 000 - 10 000 €
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