BIBLIOTHEQUE JEAN BOURDEL. DEUXIEME PARTIE

92 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 93 234 Madeleine et Catherine Neveu, dames DES ROCHES. Les Secondes œuvres de Mes-Dames des Roches de Poictiers, Mere & Fille. Poitiers, Nicolas Courtoys, 1583. In-4, vélin souple avec passants et traces de lacets, dos lisse avec le titre à l’encre (Reliure de l’époque). Brunet, IV-1342 // Cioranescu, 7864 // Tchemerzine-Scheler, II-911. (2f.)-3 à 87f.-(1f. blanc) / A-Y4 / 147 × 198 mm. Édition originale. On aurait peine à trouver dans la littérature française plus bel exemple de fraternité ou d’amour filial que celui qui existait entre cette mère et sa fille. Mariée fort jeune à André Frandonnet, sieur des Roches, Madeleine Neveu eut une fille, Catherine, avec laquelle elle partagea toute sa vie la passion qu’elle avait pour les lettres. Le salon de Madeleine avait attiré en 1579, pendant les Grands jours de Poitiers, l’élite des savants et des beaux esprits et la réputation des deux femmes s’établit bientôt dans tout le royaume. Scévole de Sainte-Marthe a dressé un éloge particulier des deux poétesses, principalement de Catherine qui fut l’une des femmes les plus accomplies de son temps, tant de corps que d’esprit : Leur maison étoit l’escole du sçavoir, l’Académie d’honneur… Qui voyoit Catherine Frandonnet voyoit une vraye Pallas. Il sembloit que ce fust quelque intelligence qui eust quitté ses globes célestes pour se venir enchâsser dans ce beau corps et converser avec les hommes. C’estoit la perle des dames poitevines et une des plus accortes filles de son temps. Une puce s’étant un jour logée sur son sein, le grave Estienne Pasquier lui fit un mot d’esprit et, de propos en propos, on en vint à promettre d’enchâsser la puce en quelques poésies, ce qui donna le merveilleux recueil intitulé La Puce de Madame Des Roches. Catherine ne se maria jamais et les deux femmes trouvèrent, dit-on, la mort le même jour, à la même heure, pendant la peste de 1587. Ces Secondes œuvres viennent compléter un premier volume qui avait été publié en 1578. Les poésies de Madeleine y occupent les feuillets 3 à 10 et celles de Catherine le reste du volume. Vélin taché, manque les lacets. Ex-libris manuscrit sur le titre. Provenance : Ar. de Pontac (ex-libris). 1 500 - 2 500 € 235 Joachim DU BELLAY. Divers Ieux rustiques, et autres œuvres poetiques. Paris, Federic Morel, 1558. In-8, maroquin rouge, triple filet, dos à 2 nerfs joliment orné en long, dentelle intérieure, tranches dorées (M. Godillot). Brunet, I-750 // Cioranescu, 8309 // Tchemerzine-Scheler, III-54. 76f. / A-T4 / 156 × 227 mm. Édition originale rare. Poète angevin né à Liré en 1522, Joachim Du Bellay vint à la cour de François Ier et de Henri II puis il suivit son oncle le cardinal Du Bellay à Rome où il séjourna pendant trois années. Ce séjour forcé lui fit amèrement regretter son pays d’origine et son Anjou natal. C’est là qu’il écrivit plusieurs de ses poésies les plus célèbres. Au retour de ce désastreux voyage, il publia trois recueils, Les Regrets, Les Antiquités de Rome et Divers jeux rustiques. Ce dernier contient 36 pièces en vers dont des poèmes de circonstance, des poèmes sur la nature « À Cérès », « D’un vanneur de blé », « D’un vigneron à Bacchus », sur l’antiquité, sur l’amour, « Chant de l’amour et du printemps », «Chant de l’amour et de l’hyver», «Élégie amoureuse», «Bayser», «Autre bayser », des épitaphes « d’un chien », « d’un chat »… et enfin une curieuse pièce intitulée «Hymne à la surdité» adressée à Ronsard qui était atteint de ce mal. Du Bellay loue cette maladie dont il souffrait également, affection presque divine qui lui permet de se séparer de ce monde qui l’a tant déçu. Très bel exemplaire, réglé, dans une parfaite reliure de Marcel Godillot. 1 500 - 2 500 € 236 Joachim DU BELLAY. Les Regrets et autres œuvres poétiques. Paris, Federic Morel, 1558. In-4, maroquin rouge, triple filet, dos à 2 nerfs joliment orné en long, dentelle intérieure, tranches dorées (M. Godillot). Brunet, I-750 // Cioranescu, 8320 // Tchemerzine-Scheler, III-52 // USTC, 1153. (4f.)-46f. / A-M4, N2 / 156 × 227 mm. Édition originale rare de l’un des plus célèbres recueils de poésie de Joachim Du Bellay. Les Regrets sont l’un des trois ouvrages que Joachim Du Bellay publia à la suite de son séjour forcé à Rome, où il accompagna son oncle le cardinal Jean Du Bellay après la mort de François Ier. À la demande de son oncle, il fut chargé de l’intendance de sa maison. Impatient de découvrir la ville éternelle et la culture antique, Joachim Du Bellay fut rapidement déçu du peu de liberté dont il jouissait et des intrigues de la cour papale auxquelles il se trouva mêlé. Il composa alors l’un de ses recueils les plus importants, Les Regrets, qui chante ses déceptions et son désir de retrouver son Anjou natal. L’ouvrage, paru pour la première fois en 1558, eut immédiatement du succès et connut six réimpressions en dix ans, de 1558 à 1569. Le recueil contient 183 sonnets ; en 1849, Anatole de Montaiglon y ajouta huit nouvelles pièces retrouvées dans un manuscrit. Bel exemplaire, réglé, dans une parfaite reliure de Marcel Godillot. Petit accroc à la coiffe supérieure et haut d’une charnière frottée, minime épidermure à un coin. 5 000 - 7 000 € 236 236 235 235 234

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