BIBLIOTHEQUE JEAN BOURDEL. DEUXIEME PARTIE

74 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 75 215 [ Théodore Agrippa d’AUBIGNÉ ]. Les Tragiques donnez au public par le larcin de Promethee. Au dezert, par L.B.D.D. (Genève ou Maillé ?, Aubert ou Jean Moussat ?), 1616. In-4, veau glacé marron, filet doré en encadrement, dos à 4 nerfs orné avec mention au dezert en pied, tranches rouges (Reliure du XIXe siècle). Brunet, I-544 // Cioranescu, 2712 // Clouzot, 43 et s. // De Backer, 587 // Le Petit, 112 // Tchemerzine-Scheler, I-160 // Viollet-Le-Duc, 423. (14f. sur 15, dont ê4 blanc manquant ici)-291 (mal chiffrées 391)-(2f. sur 3, sans le dernier d’errata ou blanc) / ã4, ê4, A-Z4, Aa-Qq4 / 128 × 198 mm. Édition originale rare de ce tableau des malheurs de la France pendant les guerres de religion. Théodore Agrippa d’Aubigné, né en 1552 près de Pons en Saintonge, fut un historien, littérateur et capitaine militaire calviniste. En dépit des pressions et de quatre condamnations à la peine capitale, il refusa toujours d’abjurer sa religion et combattit sous les drapeaux du prince de Condé avant de s’attacher à la cause du roi de Navarre, refusant de déposer les armes avant son avènement au trône. Plusieurs fois tombé en disgrâce en raison de sa rude franchise, il s’attira toujours le pardon de Henri IV pour sa droiture et sa probité. Il rédigea une Histoire universelle, condamnée aux flammes pour la hardiesse dans les idées et une indépendance d’opinions (Larousse) et se réfugia en 1620 à Genève, où il s’éteignit en 1630. Les Tragiques, satires en vers incultes, mais d’une énergie passionnée (Larousse), sont composées de sept livres contenant environ 7.000 vers et dont le premier, intitulé Misères, est un triste tableau de l’état de la France en 1577 (Je veux peindre la France une mère affligée / qui est entre ses bras de deux enfants chargée…), tandis que le second dépeint les mœurs de la cour des derniers Valois. Les suivants renferment une description des malheurs soufferts par les calvinistes et des désordres du temps. Malgré la virulence du propos et la hardiesse du vocabulaire, Les Tragiques sont salués par Viollet-Le-Duc : Je ne sais si je me trompe, mais d’Aubigné me semble être l’un de nos poètes les plus originaux ; il n’emprunte rien ni aux anciens (…), ni aux modernes ; tout est de lui, pensées, images, style. Ce livre connut le même sort que l’Histoire universelle et fut condamné à cause des passages relatifs aux querelles religieuses. Écrites dès 1577 par un Théodore Agrippa d’Aubigné âgé de 25 ans, ces vigoureuses satires circulèrent très probablement dans un premier temps sous forme manuscrite. Ce n’est qu’après la mort de Henri IV qu’elles furent publiées, d’abord sans nom d’auteur ni d’éditeur, Au dezert, en 1616, sous l’acronyme L.B.D.D. qu’il faut lire, d’après Read, éditeur des Tragiques en 1872, Le Bouc Du Désert, surnom qui aurait été le préféré d’Aubigné. L’impression de cet ouvrage est attribuée par Tchemerzine à Aubert, imprimeur à Genève, et par H. Clouzot, A. Cioranescu et C. Read à Jean Moussat, imprimeur à Maillé. Le Petit pense que les caractères sont probablement ceux d’Aubigné lui-même qui avait installé une imprimerie à Maillé ou dans les environs sous la direction de Moussat. L’anonymat de cette édition originale ne trompant personne, Les Tragiques furent dès la seconde édition (1620) rendues à leur auteur. Exemplaire sans le feuillet d’errata final. Tchemerzine mentionne par erreur que le dernier feuillet doit être blanc et Scheler complète que quelques exemplaires contiennent un errata d’un feuillet. Il semble bien que le dernier feuillet, dit blanc par Tchemerzine, soit celui d’errata qui manque souvent. Bel exemplaire malgré de menus frottements aux coins, une petite tache au titre et un manque angulaire à un feuillet (O1). Une petite correction à l’encre (f. ê1r). Provenance : Jean Chedeau (3-13 avril 1865, n° 548) et Am. Berton (ex-libris, absent de la vente des 6-10 décembre 1892). 5 000 - 7 000 € 216 Jérôme d’AVOST. Essais de Hierosme d’Avost, de Laval, sur les sonets du divin Petrarque. Avec Quelques autres Poësies de son invention. Aux illustres sœurs, Philippe, & Anne du Prat, & de Tiert. Paris, Abel L’Angelier, 1584. Poesies… En faveur de plusieurs illustres & nobles personnes. S.l.n.n. 1583. 2 parties en un volume in-8, maroquin janséniste rouge vif, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Duru et Chambolle, 1863). Brunet, IV-562. I. (4f.)-61 (mal chiffrées 47)-(1f.) / A4, B-E8 // II. 20f. / A-B8, C4 // 102 × 168 mm. Édition originale de cette traduction des sonnets de Pétrarque par Jérôme d’Avost, suivie de poèmes d’Avost lui-même. Né en 1558 à Laval, Jérôme d’Avost fut attaché à la maison de Marguerite de Valois, épouse de Henri IV. Il traduisit plusieurs œuvres poétiques de l’italien au français et composa lui-même des élégies et sonnets. Éconduit par Philippine (ou « Philippe ») Du Prat, à laquelle il dédia des poésies, il retourna à Laval où il devint avocat et mourut en 1598 dans la misère. Dans ses Essais… sur les sonets du divin Petrarque, Jérôme d’Avost propose la traduction de trente sonnets. Chaque poème est imprimé en italien en caractères italiques, avec en regard sa traduction française en caractères romains. Ils parurent en 1584 chez Abel L’Angelier. La deuxième partie de l’ouvrage possède une page de titre propre, sans nom d’auteur et à la date de 1583. Pour Brunet, les deux ouvrages doivent se trouver ensemble, tandis que le catalogue de la BnF et Hoefer les inventorient séparément. Il s’agit probablement d’un ouvrage publié indépendamment en 1583 et joint par l’auteur et l’éditeur à l’édition des Essais sur les sonets publiée l’année suivante avec une page de titre mentionnant les deux parties. Les Essais sont illustrés de la marque d’imprimeur sur le titre (Renouard, n° 548) et d’un portrait de l’auteur gravé sur bois surmonté de sa devise De muerte vida, accompagné d’une épigramme latine par Jean Dorat (f. A4). Taches dans la marge intérieure des cahiers B et C du premier ouvrage. Petite déchirure marginale (f. A3) et restauration angulaire au dernier feuillet du second ouvrage. 600 - 800 €

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