70 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 71 213 La LOUENGE ET BEAULTE DES DAMES. S.l.n.d. (Lyon, ca 1500). Plaquette petit in-4, bradel demi-percaline bleue (Reliure de la fin du XIXe siècle). Bechtel, 450/L-308 // USTC, 83459 // Manque à Brunet. (6f., sur 8) / a-b4 / 30 ou 31 lignes, car. goth. / 140 x 197 mm. La Louange et beauté des dames regroupe deux textes distincts. Le premier, La Louange, souvent faussement attribué à Jean de L’Espine du Pont-Alais, est un long poème à la gloire des femmes et louant leurs vertus. Il s’agit en réalité d’un fragment du plaidoyer de Noble Cœur, personnage central du Chevalier aux Dames, qui défend les femmes contre les médisances de deux géants misogynes. Le second texte, La Beauté, en prose et plus gaillard, chante les beautés des femmes « troys par troys », appliquant à divers qualificatifs (long, court, noir, gras, petit…) trois parties du corps pour dessiner l’idéal féminin. On trouve souvent ces deux textes réunis dans les éditions de la fin du XVe et du début du XVIe siècles, sans que cela soit systématique. Cette édition, sans lieu ni date, ne semble connue que par cet exemplaire, incomplet des feuillets b2 et b3, c’est-à-dire de la fin de la Louange et du début de la Beauté. Elle est inconnue à Brunet et n’est décrite par Bechtel que d’après la notice du catalogue Fairfax Murray où a figuré l’exemplaire (il avait été précédemment succinctement décrit dans le catalogue Lignerolles IV, en 6ff., sans mention de manque). C’est la notice Fairfax Murray qui propose, par l’apparence générale du volume, la composition du titre et les caractères utilisés, la place de Lyon comme lieu d’édition et la date de 1500, l’ensemble sans certitude. La lettrine M est notamment la même que celle utilisée dans une édition de l’Exposition de l’Ave Maria donnée à Lyon par Topié et Herenberck vers 1490. Édition illustrée d’un grand bois sur le titre représentant une femme nue au bord d’une rivière tenant en laisse une licorne, devant un arbre supportant trois écus d’armes. Probablement le seul exemplaire connu. Menus frottements au dos. Manque les feuillets b2 et b3. Provenance : Comte Raoul de Lignerolles (IV, 4-16 mars 1895, n° 397) et Fairfax Murray (étiquette, n° 668). 800 - 1 200 € 214 La LOUENGE ‡ BEAULTE DES DAMES. S.l.n.d., Nouvellement imprimees (Paris, Lotrian, ca 1527). Plaquette in-16, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées (Chambolle-Duru). Barbier, II-1344 // Bechtel, 451/L-310 // Brunet, III-1182 // Renouard, ICP, III-1257 // USTC, 72988. (8f.) / A8 / 26 lignes, car. goth. / 90 × 127 mm. Très rare plaquette chantant les vertus des femmes et ce qu’exige leur beauté. Il faut distinguer dans La Louange et beauté des dames deux textes différents. Le premier, la Louange, est un long poème de 319 vers en octosyllabes. Il s’inscrit dans la querelle des femmes qui agita la fin du XVe et la première moitié du XVIe siècle et prend résolument le parti de la gent féminine. Cette pièce fut souvent faussement attribuée à Jean de L’Espine du Pont-Alais, mais elle est en réalité un extrait du Chevalier aux Dames, poème anonyme dans lequel le chevalier Noble Cœur décide de venger les affronts faits aux femmes par les géants misogynes Cœur vilain et Male Bouche. La Louange des dames est un fragment du plaidoyer de Noble Cœur en faveur des femmes, auquel on a ajouté dans certaines éditions, comme ici, un huitain introductif anonyme mettant en garde les « Médisants » : Mesdisans crevez de douleur / Oyans la louenge des dames / A vous nappartient rien du leur / Maulditz soyez de corps et dames… S’ensuit le long poème à la gloire des femmes et de leur perfection : Dames sont lentretenement Du monde et tout le secours Ung pillier : un soustenement Ung tresmelodieux recours (…) Dames sont doulceur immortelle En richesse inestimable Chief de plaisance temporelle Une liesse incomparable. Cette première pièce est suivie d’une seconde, la Beauté des dames, qui occupe les trois dernières pages du volume. Également anonyme, ce texte très libre en prose qualifie et énumère les perfections physiques qu’exige la beauté féminine, au nombre de trois par adjectifs, sans oublier aucune des parties du corps : Belle femme doit avoir troys longz Long nez Longz bras Et long corsaige Troys cours Courtes tetines Courtes fesses Et courtz talons… Troys gros Grosse gorge Grosses cuisses Et gros con… Ces deux textes ne se trouvent pas réunis dans toutes les éditions. Celle-ci, sans date, est composée avec les caractères utilisés par ou pour Alain Lotrian dans son édition du Roman de la Rose publiée vers 1528. Elle est illustrée sur le titre d’un bois représentant le sacre d’un roi par un évêque, déjà utilisé dans la Mer des histoires donnée par Pierre Le Rouge en 1488-1489. Cette édition semble très rare. L’USTC ne recense que l’exemplaire de la BnF et celui-ci, provenant de la bibliothèque Fairfax Murray. La bibliothèque Lignerolles en contenait également un exemplaire, décrit en mar. rouge jans., dent. int., tr. dor., sans mention de relieur et avec Raccommodages ; il est très probable, sans que nous puissions l’affirmer, que cet exemplaire Fairfax Murray soit également l’exemplaire Lignerolles. Très habiles restaurations aux marges de trois feuillets (A3, A4 et A8) avec légère atteinte aux lettres dans la marge intérieure du dernier feuillet. Provenance : Comte Raoul de Lignerolles (?, II, 5-17 mars 1894, n° 1.129) et Fairfax Murray (étiquette, n° 334). 3 000 - 4 000 € 214
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