66 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 67 210 Le LIVRE DU IOUVÊCEL Traictãt de diverses matieres bellicques et munitions tant pour assieger forteresses que duire gês au fait de guerre selon Vegece Frontin spartien et aultres acteurs antiques. On les vent a Paris en la grãt rue saîct Jacques par Phelippe le Noir, 31 mars 1529. Petit in-4, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Chambolle-Duru). Bechtel, 402/J-180 // Brunet, III-582 // Renouard, ICP, III-2002 // USTC, 46974. 87f. (mal chiffrés avec nombreuses erreurs)-(1f.) / A6, B-H4, I6, K-O4, P8, Q-V4 / 34 longues lignes, car. goth. / 126 × 180 mm. Troisième édition, presque aussi rare que les deux premières, de ce traité d’art militaire écrit par Jean de Bueil, capitaine au XVe siècle qui fit toute sa carrière dans le métier des armes. Fils d’un chambellan de Charles VI, Jean de Bueil combattit à Orléans aux côtés de la Pucelle, accompagna le roi Charles VII à Reims et se signala par sa bravoure dans toutes les guerres contre les Anglais (Larousse). Surnommé le Fléau des Anglais, il devint amiral de France en 1450 et s’éteignit en 1474. Il rédigea à la fin de sa vie ce roman allégorique, historique et militaire, œuvre de fiction pleine de vie qui conte la carrière idéale d’un jeune noble qui s’engage dans le métier des armes, a quelques aventures puis deviendra un valeureux capitaine, épousera la fille d’un roi et finira régent du royaume de son beau-père. Ce roman, que Louis Aragon considérait comme le premier roman réaliste en langue française, fut interrompu par la mort de son auteur en 1474, puis continué par Jean Tibergeau, seigneur de La Mothe, Martin Morin et Nicole Riolay. Enfin, Guillaume Tringant, qui fut écuyer de Jean de Bueil, y ajouta une conclusion où est expliquée toute l’allégorie du roman. L’édition est ornée de plusieurs bois gravés. Le titre, imprimé en rouge et noir est illustré d’un bois représentant des soldats livrant bataille, 8 autres bois ornent les feuillets de texte, en réalité 5 bois différents, certains étant répétés. Cinq de ces bois qui sont de la main de Gabriel Simon avaient été utilisés pour Les Menus propos de la Mère Sotte de Pierre Gringore publiés chez Le Noir en 1525 (cf. le n° 188 du présent catalogue). L’exemplaire que nous présentons ne comporte pas de bois au verso du titre contrairement à celui de la BnF (Res-R-1198). Ce bois, imprimé tête-bêche, représente l’auteur lisant son livre avec l’allégorie de la Raison sur ses épaules. Nous avons comparé notre exemplaire avec celui de la bibliothèque de Chantilly (III-F-106) et les deux volumes sont absolument identiques avec le verso du titre blanc. Il est probable que le bois supplémentaire au verso du titre de l’exemplaire de la BnF soit dû à une erreur de l’imprimeur, ce bois étant d’une part imprimé tête-bêche et d’autre part figurant déjà par trois fois dans le corps d’ouvrage aux feuillets D2v, A3r et V4r. Enfin l’exemplaire de la BnF est incomplet des folios XXXVI et XXXVIII (I3 et I4), bien présents dans l’exemplaire de Chantilly et le nôtre. Par ailleurs, un dernier bois, qui semble d’une autre main, a échappé au recensement fait par Renouard dans l’Inventaire Chronologique des Éditions Parisiennes du XVIe siècle qui cite les pages où sont placés ces bois et ne cite rien au folio 24 (F1v). Ce bois est bien présent dans l’exemplaire de la BnF et dans celui de la bibliothèque de Chantilly. Marque de l’imprimeur au dernier feuillet. Très bel exemplaire dont on peut seulement déplorer que le feuillet A2 ait été mal imprimé et qu’il présente des traces de pliure qui, lors de l’impression du texte, ont provoqué des décalages dans les lignes. 2 000 - 3 000 € 211 Guillaume de LORRIS et Jean de MEUNG. Le Romant de la rose. Codicille ク testament de maistre Jehã de meun: Nouvellement Imprme… S.n.n.d. (Vérard, ca 1505). 2 parties en un volume in-4, veau brun, dos à 5 nerfs orné aux petits fers (Reliure du XVIIIe siècle). Bechtel, 354/G-373 // Bourdillon, 47-H // Brunet, III-1173 // Fairfax Murray, 325 // Macfarlane, 185 // Tchemerzine-Scheler, IV-224 // USTC, 768084. (150f.) /a-z6, ク6, ‡6 / 41 lignes sur 2 colonnes, car. goth. // (42f.) / a-g6 / 41 lignes sur une ou deux colonnes, car. goth. // 152 × 217 mm. Huitième édition et troisième donnée par Antoine Vérard du plus célèbre poème de la littérature médiévale. Il est dû pour la première partie à Guillaume de Lorris (ca 1200-ca 1238), né à Lorris dans le Gâtinais, qui commença son poème vers 1230 mais fut interrompu par la Parque Atropos au vers 4028. L’œuvre conte la quête initiatique d’un jeune héros qui, à la vue du reflet d’une rose dans la fontaine de Narcisse, est frappé par les flèches de l’amour. S’ensuit son initiation amoureuse semée d’embûches et d’espoirs. Ce long poème fut continué par Jean de Meung, de son véritable nom Jean Clopinel ou Chopinel, surnom qui lui fut donné en raison de sa boiterie. Poète français né à Meung-sur-Loire vers 1240 et mort à Paris vers 1305, docteur en théologie, il se fit connaître pour des traductions d’auteurs latins et fut l’un des plus savants hommes de son temps. C’est sur l’ordre de Philippe Auguste que cet auteur continua l’œuvre de Lorris en y ajoutant 18.000 vers, mais cette seconde partie s’oppose à la première tant par son esprit que par sa morale. De mystique et sentimentale qu’était la première partie, Jean de Meung l’a transformée en un poème satirique dans lequel il aborde toutes les questions philosophiques et scientifiques qui opposaient les divers savants de son époque. Son poème fait continuellement le procès de l’amour qu’il représente comme les galères de la pauvre humanité (Larousse). Il est plein de traits mordants contre les femmes, les moines et les prélats et son œuvre tente de démontrer le caractère factice et hypocrite de l’amour courtois et affirme un antiféminisme virulent. L’œuvre connut une telle importance que Christine de Pisan chercha à en démontrer l’immoralité afin d’en détourner les lecteurs, tandis que le clergé cherchait à en faire un livre de piété. Enfin, lorsque Jean de Meung mourut, celui-ci fut inhumé au couvent des dominicains de la rue Saint Jacques. Il leur avait légué un grand coffre dans lequel on trouva des ardoises sur lesquelles étaient inscrits des signes énigmatiques, ce pourquoi certains alchimistes virent dans le Roman de la rose la clef du Grand Œuvre. L’édition se compose de deux parties. La première, en 150 feuillets, contient le Roman de la rose proprement dit. La seconde, en 42 feuillets, contient Le Codicille et le Testament de Maistre Jehan de Meung. Le Roman de la rose parut pour la première fois vers 1481, à Genève chez Croquet. La première édition chez Vérard fut publiée vers 1493, suivie d’une seconde vers 1494-1496 à laquelle succéda notre édition vers 1505. Elle est illustrée, pour la première partie, de 86 petits bois gravés dans le texte, en réalité 83 dont 3 répétés une fois, et de la marque de l’imprimeur au dernier feuillet. La seconde partie est ornée de 3 bois représentant l’auteur à son pupitre, dont un répété une fois, et le troisième repris d’un de ceux décorant Le Roman de la rose. L’exemplaire comporte des annotations manuscrites anciennes au titre et à 4 feuillets. Dos redoré, tache au premier plat. Titre déchiré et doublé avec manques, sali avec annotations manuscrites anciennes, réparations grossières aux feuillets a2, a3, a4 ; mouillures marginales, taches et petite galerie de vers aux 40 premiers feuillets, déchirure dans la marge supérieure des 7 premiers feuillets. 3 000 - 4 000 €
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