BIBLIOTHEQUE JEAN BOURDEL. DEUXIEME PARTIE

50 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 51 199 [ Jehan de LACU ]. La Quenolle spirituelle. S.l.n.d. (vers 1525). In-8, maroquin rouge, triple filet, dos lisse orné en long, roulette intérieure (Reliure du XVIIIe siècle). Bechtel, 640/Q-8 // Brunet III-737 // Rothschild, I-498 // TchemerzineScheler, III-589-c // USTC, 55739 (?). (24f., le dernier manquant ici (blanc ?)) / a-c8 / 24-27 lignes, car. goth. / 85 × 133 mm. Édition très rare publiée vers 1525 d’une œuvre de Jehan de Lacu, auteur dont on ne sait quasiment rien sauf qu’il fut chanoine à Lille. Son nom figure au feuillet a2, en introduction du texte : Sensuit une devote contemplation ou meditacion de la croix de nostre sauveur et redempteur iesucrist q chascune devote femme pourra speculer en fillãt sa quenouille materielle faicte ク composee par maistre iehã de lacu chanoine de lille. Le texte aurait été composé en latin par Jehan de Lacu et traduit en vers français par Pierre Gringore dont on retrouve le nom en acrostiche au feuillet 23 (c7). C’est un dialogue entre le Christ et une jeune fille prénommée La pucelle dans lequel le Christ lui rappelle les épreuves qu’il a endurées et lui indique qu’à chaque fois qu’elle filera sa quenouille, elle devra penser à la Passion du Christ, la quenouille haute et droite devant lui rappeler la croix, le fil les liens par lesquels il fut attaché, etc. et lui rappelant ainsi la conduite que l’on doit avoir dans la vie. L’auteur conclut qu’il va communiquer sa vision a princesses dames ク damoiselles a bourgoises mesnageres pucelles. Quatre éditions sont répertoriées par Bechtel, toutes publiées vers 1525 sans lieu ni nom, sauf une chez Guillaume Nyverd en 20 feuillets, sans que l’on puisse accorder la priorité à l’une d’entre elles. Les trois autres éditions, dont les titres se distinguent par l’orthographe, Quenoulle, Quenouille et Quenolle, contiennent toutes 24 feuillets et elles sont toutes rares. Notre édition est ornée sur le premier feuillet d’une descente de croix, bois repris au verso du même feuillet. L’exemplaire que nous présentons provient de la bibliothèque La Roche Lacarelle (n° 154) qui précise dans la notice que l’exemplaire a 23 feuillets ; il y manque en effet le dernier feuillet. Le texte, complet, se termine bien par l’Incitation de lacteur, huitain où se lit l’acrostiche Gringore et que suit la mention Finis. La rareté de cette édition ne nous a pas permis de comparer cet exemplaire à d’autres, et nous ne pouvons établir avec certitude si le dernier feuillet est blanc, ou s’il doit comporter un ou deux bois comme c’est le cas de l’édition avec la graphie Quenouille. Bechtel affirme qu’il doit être blanc, sans que nous puissions le confirmer. L’USTC ne cite pas d’exemplaires. Brunet cite un exemplaire au catalogue Lavallière dont la description est si sommaire qu’elle ne nous apprend rien : In-8. Goth. m. r. (déc. 1783, n° 2888), ainsi qu’un exemplaire chez Richard Heber (IX, 11-24 avril 1836, n° 1637), dont la description est également peu instructive : contains 23 leaves, red morocco, very rare. Bechtel cite notre exemplaire ainsi que l’exemplaire Yemeniz (9-31 mai 1867, n° 1739) dont la description est tout aussi lacunaire : pet. in-12. mar. r. fil. dor. (anc. rel. genre Derome). Il est à noter que les quatre exemplaires recensés (La Vallière, Heber, Yemeniz et La Roche Lacarelle) sont tous reliés en maroquin rouge ancien. Compte tenu de la très grande rareté de l’édition, il est plus que probable que certains d’entre eux, sinon tous, ne fassent qu’un. Bel exemplaire. Provenance : Baron Sosthène de La Roche Lacarelle (ex-libris, 30 avril-5 mai 1888, n° 154). 2 500 - 3 500 € 200 [ Jehan de LA FONTAINE de Valenciennes ]. La Fontaine des amoureux Nouvellewêt Imprimee… Paris, Jehan Janot, a lenseigne sainct Jehan Baptiste en la Rue neusve Nostre dame : Pres Saincte geneviesve des ardans, s.d. (vers 1521). Plaquette petit in-4, maroquin rouge, triple filet, dos à 6 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Niédrée). Barbier, II-480 // Bechtel, 297/F-158 // Brunet, III-746 // Brunet, Supplément I-746 // Fairfax Murray, I-298 // Renouard, n° 474 // Renouard, ICP, III-85-149 // USTC, 59213. (24f.) / A8, B-E4 / 40 lignes sur 2 colonnes, car. goth. / 121 × 179 mm. Seconde édition très rare de cette œuvre à la fois ésotérique et littéraire. L’auteur, né en 1381 à Valenciennes, étudia à Montpellier où il fut initié à l’alchimie, puis revint dans sa ville natale et devint mayeur ou échevin de cette ville, charge qu’il occupa jusqu’à sa mort en 1441. Il avait, dixit Larousse, une connaissance approfondie de la poésie française, des mathématiques et de la philosophie et écrivit plusieurs ouvrages, mais on ne connaît que le suivant : La Fontaine des amoureux en science. La Fontaine des amoureux, ou Fontaine des amoureux en science, se compose de plusieurs parties. Elle s’ouvre par La Fontaine des amoureux en science proprement dite (ff. A2-A8), long poème allégorique et ésotérique de 1.116 vers octosyllabes à rimes plates qui s’achève par Cy fine le livret intitule la fontaine des amoureux en science. L’auteur, endormi près d’une fontaine, rencontre dans son rêve Raison, Connaissance et Nature et donne sous leur initiation une description du Grand Œuvre. La seconde partie de l’ouvrage est un dialogue entre Narcisus, Echo et Le Fol, intitulé Comment lacteur fainct personnages estans en la fontaine des amoureux mondains. Et comment narcissus se plaint (ff. A8-D1) et la troisième Commêt lamoureux qui est en la fõtaine damours prent cõgé apres quil si est baigne, est une longue plainte de l’amoureux qui suit la réponse de la dame (ff. D1-D3). La dernière partie, qui commence au feuillet D3, s’intitule Comment lamoureux est en la fontaine damours et se baigne en faisant rondeaux et balades. Diverses éditions de la première partie sont citées dans les bibliographies sur les sciences occultes : Dorbon (2436), Caillet (II-5969), Ouvaroff (824) et ce poème fut repris dans les œuvres de Lenglet Du Frenoy publiées à Paris en 1735. L’édition est ornée sur le titre d’une lettrine et d’un bois gravé représentant Nature et Mercure, ce bois répété deux fois dans le texte, au verso un grand bois et un autre bois gravé répété trois fois dans le texte. Marque de l’imprimeur au verso du dernier feuillet. C’est à tort que Bechtel mentionne une marque de libraire au verso du titre. Notre volume présente à cet emplacement un bois gravé montrant une femme et un homme (l’auteur ?) dans un jardin et nous avons comparé notre exemplaire page à page avec le seul autre cité par l’USTC, qui se trouve à Chantilly, et qui lui est en tout point comparable. L’édition est datée d’avant 1512 par Fairfax Murray, à qui cet exemplaire a appartenu, mais Renouard, dans l’Inventaire chronologique des éditions parisiennes du XVIe siècle, la date de 1521 par la marque de Janot ou Jehannot au dernier feuillet. L’édition est très rare, sans doute connue à deux exemplaires. Très bel exemplaire relié par Niédrée. Provenance : Edward Vernon Utterson (ex-libris, 20-26 mars 1857, n° 707) et Fairfax Murray (étiquette, n° 298). 3 000 - 4 000 €

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