166 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 167 317 François RABELAIS. Le Quart livre des faicts et dicts Heroiques du bon Pantagruel. Composé par M. François Rabelais docteur en Medecine. Paris, De l’imprimerie de Michel Fezandat, au mont S. Hilaire, a l’hostel d’Albret, 28 janvier 1552. In-8, maroquin rouge, décor dans le genre Du Seuil avec triple filet et fleurons dorés, dos à 5 nerfs orné, doublure de maroquin vert sapin largement ornée d’une dentelle droite formée de fers répétés, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Brunet, V-1052 // Huchon, p. 65 // Plan, 78 // Rawles et Screech, 45 // Tchemerzine-Scheler, V-292. (19f.)-144f.-(4f. sur 5, le dernier blanc manquant) / A-X8 / 91 × 150 mm. Édition en grande partie originale avec pour la première fois le texte complet du Quart livre. C’est entre 1483 et 1494, selon les sources, que naquit à Chinon François Rabelais. Il étudia très jeune dans divers couvents et abbayes, avant de prendre l’habit des Cordeliers à l’abbaye de Fontenay-le-Comte, où il se passionna pour les études, ne négligeant pas les sciences profanes. Il y fut ordonné prêtre vers 1519, mais fut exclu de la communauté vers 1524, en partie pour avoir osé étudier l’Écriture d’après des textes grecs, ce que proscrivait la Sorbonne. Autorisé à passer dans l’ordre des Bénédictins, il trouva refuge auprès de Geoffroy d’Estissac, évêque de Maillezais, qui devint son ami et son protecteur et le resta même après que Rabelais eut jeté son froc aux orties et adopté l’habit de prêtre séculier. Il suivit alors Estissac dans ses pérégrinations, avant de s’inscrire à la faculté de médecine de Montpellier en 1530. Bien que reçu docteur seulement sept ans plus tard, il exerçait et professait déjà avec succès la médecine depuis au moins 1531, et avait entretemps suivi le cardinal Jean Du Bellay à Rome. De 1532 à 1551, il exerça la médecine dans diverses villes de France (en Poitou, à Lyon, Montpellier et Metz où il s’était réfugié après l’exécution d’Étienne Dolet) et fit plusieurs séjours en Italie. En janvier 1551, Jean Du Bellay fit attribuer à son protégé la cure de Saint-Martin de Meudon. On perd ensuite la trace de Rabelais qui serait mort en mars ou avril 1553. En parallèle de ses travaux humanistes, notamment sur les Aphorismes d’Hippocrate, Rabelais donna successivement, d’abord sous le pseudonyme anagrammatique d’Alcofribas Nasier et sous des titres divers puis sous son vrai nom, de 1532 à 1552, les quatre premiers livres de l’œuvre qui le fit passer à la postérité comme l’un des premiers prosateurs français, en antériorité comme en mérite, dont la truculence assumée et la verve joyeuse marquèrent la littérature du XVIe siècle : Gargantua et Pantagruel. Au milieu des évènements du XVIe siècle, au moment où la grande scission religieuse préparait les guerres civiles et allumait les bûchers, les saillies de Rabelais firent une diversion aux luttes acharnées des partis. Étrange époque ! Le mouvement prodigieux des esprits produit la Renaissance, … le moyen âge expire… les bûchers pétillent, le sang ruisselle de toutes parts…, et, au milieu de ces contrastes et de ces antagonismes, on entend retentir l’immense éclat de rire de ce Démocrite gaulois, de cet Homère bouffon (Larousse). Le succès fut immédiat et immense. Dans ces œuvres bouffonnes dont les héros sont des géants et où fourmillent des détails de la vie réelle, Rabelais critique les théologiens et la vie monastique, attaque les superstitions religieuses et prône l’idéal humaniste. Un cinquième livre, posthume et probablement apocryphe, parut en 1562. Une première édition du Quart livre avait été donnée à Lyon, sans doute chez Pierre de Tours, en 1548, qui contenait le prologue et onze chapitres dont le dernier inachevé. Elle fut suivie d’une seconde édition, la même année, à Lyon, qui lui est identique et probablement toujours chez Pierre de Tours. Vient ensuite l’édition que nous présentons qui donne le texte définitif avec le prologue et 67 chapitres, et qui est la première donnée par Fezandat en 1552. Il existe deux éditions distinctes du Quart livre publiées par Michel Fezandat en 1552 et remarquables par leur très grande similitude qui les avait fait passer aux yeux des bibliographes (Plan, TchemerzineScheler, etc) pour deux tirages d’une même édition, jusqu’aux travaux de Mireille Huchon, confirmés par Stephen Rawles et M.A. Screech. Le principal argument en faveur de tirages différents consistait en l’existence supposée de cartons pour le cahier B ; l’édition a en réalité été entièrement recomposée avec un souci de reproduction exacte (Huchon), probablement pour profiter de la publicité paradoxalement offerte à l’ouvrage par sa condamnation par le Parlement. Notre exemplaire appartient à la première édition, non recomposée et contenant le texte original du cahier B. Certains exemplaires contiennent en outre dix feuillets supplémentaires qui sont un glossaire pantagruélique intitulé Briefve declaration et qui ne sont pas présents ici. Splendide exemplaire, en reliure doublée de Trautz-Bauzonnet. La finesse du décor de la doublure est d’une remarquable qualité. Il est cité par Rawles et Screech (p. 236). La marge du haut est un peu courte. Provenance : Baron Charles-Athanase Walckenaer (d’après Potier, 12 avril-24 mai 1853, n° 1893, en demi-reliure), Armand Bertin (ex-libris, 4-20 mai 1854, n° 1158, à la date erronée de 1558), Maximilien-Louis de Clinchamp (ex-libris, 1er-5 mai 1860, n° 451), Félix Solar (I, 19 novembre-8 décembre 1860, n° 2118), comte Raoul de Montesson (ex-libris, exemplaire vendu en 1869 à L. Potier), Laurent Potier (29 mars-8 avril 1870, n° 1385), Robert Hoe (exlibris, II, 15-19 janvier 1912, n° 2849) et Lucien Gougy (I, 5-8 mars 1934, n° 221). 15 000 - 20 000 €
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