BIBLIOTHEQUE JEAN BOURDEL. DEUXIEME PARTIE

Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 163 312 [ LE ROY]. PLATON. Le Phedon de Platon traittant de l’immortalite de l’ame, presenté au Roy treschrestien Henry II. de ce nom, à son retour d’Allemagne. Le dixiesme livre de la Republique… Deux passages du mesme autheur a ce propos, l’un du Phedre, l’autre du Gorgias. La remonstrance que feit Cyrus Roy des Perses à ses enfans & amys… par Xenophon: Le tout traduit de Grec en François avec l’exposition des lieux plus obscurs & difficiles par Loys Le Roy, dit Regius. Paris, Sebastien Nyvelle, 1553. In-4, vélin souple doré à recouvrements entièrement orné d’un décor couvrant les plats et le dos avec pour les plats 3 filets en encadrement, de très larges écoinçons à fond azuré, un très large fleuron central losangé formé de la juxtaposition des écoinçons, le champ vierge décoré d’un semé de très petits points ou trèfles dorés, roulette sur les recouvrements, dos lisse entièrement recouvert d’un petit fer rectangulaire répété formant une guirlande dorée, tranches dorées et ciselées à motifs foliacés, traces de lacets (Reliure de l'époque). Adams, P-1452 // Brunet, IV-701 // Cioranescu, 13479 // De Backer, 350. (4f.)-350-(1f.) / A-Z4, AA-YY4 // 151 × 225 mm. Édition originale de ce recueil traduit et publié par Louis Le Roy. Né à Coutances en 1510, Louis Le Roy compléta son instruction par des voyages en Europe puis publia des traductions qui le firent connaître. Homme fort instruit et bon écrivain, il publia plusieurs œuvres en prose, en latin et en français, en divers genres, sur l’histoire, la philosophie, la politique… mais son caractère hautain et sarcastique lui valut beaucoup d’ennemis dont en particulier Joachim Du Bellay qui raillera son savoir pédantesque dans quelques épigrammes. Il devint professeur de grec au Collège royal, futur Collège de France, et s’éteignit en 1577. L’ouvrage que nous présentons est une compilation de traductions et le titre est suffisamment éloquent pour que nous nous abstenions de tout commentaire. Le volume est conservé dans une superbe reliure en vélin doré de l’époque dont on notera que le décor, d’une grande richesse, est obtenu à l’aide de deux fers seulement, placés en écoinçons et répétés dans le milieu et de la répétition d’un petit trèfle. On remarquera également la finesse et la délicatesse des tranches ciselées qui offrent un décor aussi raffiné que celui des plats. Bien que l’exemplaire n’en porte pas la marque, il provient de la bibliothèque de Hector De Backer où il a figuré sous le numéro 350. En dehors de la description qui ne laisse aucun doute, la notice mentionne un raccommodage au dos que l’on retrouve sur l’exemplaire que nous présentons, pièce de vélin de 6 sur 2 cm habilement placée sous le vélin d’origine et dorée avec un fer très proche de celui utilisé pour orner le dos. Superbe reliure en vélin doré de l’époque. Une petite tache au premier plat, réparation au dos et à un angle du second plat. Cachet sur le titre et petite découpe dans la partie supérieure pour ôter un ex-libris, pâles mouillures marginales à quelques feuillets, mention manuscrite sur la dernière garde. Provenance : Louis-Nicolas de Cayrol (cachets et signature manuscrite sur une garde, 1er mai 1861, n° 94) et Hector De Backer (17-20 février 1926, n° 350). 2 000 - 3 000 € 313 [ LE ROY ]. PLATON. Le Timee de Platon traittant de la nature du Monde, & de l’Hõme, & de ce qui concerne universelement tant l’ame que le corps des deux: translaté de grec en françois, avec l’exposition des lieux plus obscurs & dificiles, par Loys le Roy… [Trois oraisons de Demosthene prince des Orateurs, dittes Olynthiaques…]. Paris, Michel de Vascosan, 1551. In-4, veau blond, triple filet, dos à 5 nerfs orné de l’agneau de la Toison d’or répété, tranches dorées (Reliure vers 1700). Adams, P-1475 // BnF, R-8256 // Brunet, IV-703 // Cioranescu, 13478 // De Backer, 349 // Guigard, II-329 // USTC, 14874. 115f.-(3f.) / A-Z4, Aa-Ee4, Ff6 / 147 × 219 mm. Édition originale de la traduction de ce dialogue de Platon dans lequel il cherche à expliquer la formation du monde. Louis Le Roy, professeur de grec au Collège Royal [et traducteur de l’ouvrage], a beaucoup contribué à donner à la prose française de l’élégance et de l’harmonie (De Backer), mais sa pédanterie et son caractère hautain lui attirèrent nombre de critiques de ses contemporains. L’ouvrage contient quelques figures géométriques dans le texte. Le titre de cette édition annonce deux parties, la première contenant le Timée de Platon, la seconde contenant trois oraisons de Démosthène. Notre exemplaire ne contient pas les oraisons de Démosthène. Après examen et comparaison des bibliographies et exemplaires que nous avons pu rencontrer, il s’avère qu’il existe différentes compositions pour cet ouvrage. Certains comme le nôtre et celui de la BnF ne contiennent que Le Timée de Platon en 115 pages et (3f.) ; d’autres Le Timée plus trois oraisons de Démosthène avec 25 feuillets ajoutés (Adams, USTC) ; d’autres encore comportent Le Timée, les oraisons de Démosthène et trois livres d’Isocrate en 106 feuillets et (2f.) (De Backer), enfin d’autres encore, comme le cite Brunet, ont en plus deux livres de Xénophon. Nous considérons donc que l’absence des oraisons de Demosthène, malgré leur mention sur le titre, n’est pas un manque proprement dit mais peut-être une particularité des premiers exemplaires sortis des presses de Vascosan. Exemplaire réglé de Hilaire-Bernard de Roqueleyne, baron de Longepierre (1659-1721), secrétaire des commandements du duc de Berry avec son emblème, la Toison d’or, répété sur le dos. Nous ne résistons pas à l’envie de reproduire le jugement de Joannis Guigard sur son compte : Longepierre fut un de ces petits prodiges qui, à l’âge où l’on joue aux quilles, étonnent le monde par leur préciosité et qui, plus tard, ne font que de médiocres individualités. Il composa plusieurs tragédies sans grand succès à l’exception de Médée dont le succès l’enflamma tant qu’il prit pour emblème héraldique la Toison d’Or qui est une de ses pièces d’armes. Il reste, par le goût qu’il avait des livres, l’une des provenances prestigieuses recherchées des bibliophiles. Le titre porte une annotation manuscrite dont nous n’avons pu trouver la signification : Gai a chacun ferme et constant. 1555. Une coiffe manquante et manques à une charnière, épidermures, gardes renouvelées. Titre taché avec inscription manuscrite, plusieurs feuillets tachés. Provenance : Hilaire-Bernard de Roqueleyne, baron de Longepierre (pièce d’armes répétée au dos) et vicomte William Bateman (ex-libris armorié découpé le long des armes et amputé des deux lignes portant le nom du propriétaire : The Rt Honble William Ld Viscount Bateman). 400 - 600 €

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