BIBLIOTHEQUE JEAN BOURDEL. DEUXIEME PARTIE

156 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 157 306 [ Simon GOULART ]. Memoires de l’estat de France, sous Charles Neufiesme. Contenans les choses plus notables, faictes & publiees tant par les Catholiques que par ceux de la Religion, depuis le troisiesme edit de pacification fait au mois d’Aoust 1570. iusques au regne de Henry troisiesme. Meidelbourg, Henrich VVolf, 1577 (Genève, Jérôme Commelin et Pierre de Saint-André ?, 1576). 3 volumes in-8, veau marron, décor doré sur les plats avec encadrement de deux filets dorés, larges écoinçons et médaillon central doré à fond azuré, dos à 4 nerfs, tranches dorées (Reliure de l’époque). Adams, G-905 // Barbier, III-198 // Brunet, III-711-712 // Calemard, p. 9, type « b » // Jones, 10-a // Magnien, 15. I. (8f.)-783 / *8, A-Z8, Aa-Zz8, Aaa-Ccc8 // II. (4f.)-790- (1f. blanc manquant ici) / *4, A-Z8, Aa-Zz8, Aaa-Ccc8, Ddd4 // III. 410-(3f. dont le dernier blanc) / A-Z8, Aa-Cc8 // 99 × 170 mm. Édition originale de ces mémoires dans lesquels parut pour la première fois le Discours, De la servitude volontaire d’Étienne de La Boétie. Simon Goulart, théologien protestant, poète et traducteur français, né à Senlis en 1543 et mort à Genève en 1628, fut nommé pasteur de l’église de Genève, devint chapelain auprès de Catherine de Navarre et fut élu président de la Compagnie des pasteurs en remplacement de Théodore de Bèze. Il est l’auteur de nombreux ouvrages qui font état, dans un style simple et naturel, d’observations judicieuses et d’une érudition très vaste. Ses Mémoires parurent anonymement à la fausse adresse de Henrich Wolf à Meidelbourg en 1576. Il est établi aujourd’hui que l’édition est genevoise et qu’elle a certainement été financée par Claude Juge. Quant à l’impression, il est vraisemblable qu’elle a été effectuée par Pierre de Saint-André et Jérôme Commelin (Gilmont, p. 233). Claude Juge (1529307 [ GUÉROULT ]. PALÉPHATE. Le Premier livre des Narrations Fabuleuses, avec les discours et la Vérité et histoires d’icelles, Traduict par Guillaume Gueroult. Auquel avons adjousté aucunes œuvres poetiques du mesme Traducteur. Lyon, Robert Granjon, 1558. Petit in-4 de format in-8, maroquin janséniste bleu roi, dos à 5 nerfs, dentelle intérieure avec roulette à fond azuré, tranches dorées (Chambolle-Duru). Baudrier, II-59 // Brunet, IV-312 // USTC, 8158. (4f.)-LXf. (mal chiffrés LIX) /*4, a-p4 / 101 × 172 mm. Édition originale de la traduction en français par Guillaume Guéroult des Choses incroyables de Paléphate, imprimée en caractères de civilité. Il existe, d’après les textes antiques, plusieurs écrivains grecs du nom de Paléphate, ou Paléphatos, et il est possible qu’il ne s’agisse que d’une seule personne. On le situe dans la seconde moitié du IVe siècle avant Jésus-Christ et on lui attribue le traité Des choses incroyables, ou Histoires incroyables, composé de cinq livres dont seul le premier nous est parvenu. Les cinquante-deux Histoires qui ont subsisté se présentent toutes sur le même schéma, sauf les sept dernières qui sont peut-être apocryphes : l’auteur expose un mythe ou une légende, dit la Fable, rejette le mythe ou la légende comme absurde, puis en propose son interprétation, dite l’Histoire, c’est-à-dire l’événement historique qui a conduit à la naissance du mythe. Y sont traités les thèmes des Centaures, d’Orphée, de Bellérophon, de Cerbère, de Médée, de Dédale et Icare, etc. Guillaume Guéroult, né à Rouen vers 1507, étudia la médecine et la botanique avant de s’initier à l’imprimerie chez son oncle imprimeur dans la même ville. Converti à la Réforme, il rédigea des poésies religieuses, avant d’exercer comme correcteur à Paris. Réfugié ensuite à Genève pour fuir les tourments infligés aux protestants, Guéroult s’opposa à la rigueur morale imposée par Calvin et se lia au parti des « Libertins », menant avec eux une joyeuse vie et courant les tavernes. Condamné pour paillardise, puis chassé de Genève, il se fixa alors à Lyon vers 1550, rédigea des livres d’emblèmes, traduisit Cicéron et Fuchs, composa des poésies, etc., et y eut encore une vie fort agitée. En butte aux attaques du Consistoire de Genève, il s’éteignit à Lyon en 1569. Il semble qu’il se soit associé vers 1557 à l’imprimeur lyonnais Robert Granjon pour l’édition d’œuvres musicales. C’est en tout cas chez Granjon que paraît, l’année suivante, en 1558, sa traduction en français du Premier livre des Narrations Fabuleuses de Paléphate. Cette traduction en prose est suivie de dix pièces en vers de Guillaume Guéroult, dont des sonnets, odes et odelettes adressés à Jodelle, Du Bellay, Amyot, etc. Édition entièrement imprimée en caractères de civilité, dont Robert Granjon avait été l’inventeur et pour lequel il obtint un privilège d’exploitation en 1557. Ces caractères cursifs gothiques avaient pour ambition de reproduire l’écriture manuscrite du temps et connurent une grande vogue en Europe. Titre orné de la marque de Granjon (marque n° 3, cf. Baudrier, p.59). Très bel exemplaire relié par Chambolle-Duru. Infimes frottements à 2 nerfs. Habiles restaurations marginales à 31 feuillets (cahiers * à e et cahier p, et feuillets h1 à h3). 5 000 - 7 000 € 1600), conseiller du roi, trésorier auprès des cantons suisses et membre du Conseil, joua un rôle décisif dans l’édition genevoise de 1575 à 1583. On trouve dans ce recueil de très nombreux documents sur le règne de Charles IX et notamment les troubles générés par les guerres de religion et la Saint Barthélemy en particulier. On y trouve également l’histoire de Marie Stuart et de son adultère avec le comte de Bothwell, le procès criminel contre La Mole, l’amiral de Coligny… Brunet précise que ce recueil ayant été publié par les Protestants, il est suspect de partialité. Pour notre part, nous le pensons surtout une source de renseignements de premier ordre. Outre les multiples informations que l’on peut y trouver, ce recueil est précieux pour une autre raison. Il contient, en effet, la première parution d’un texte fondamental de la littérature française Le Discours de la servitude volontaire d’Étienne de La Boétie qui se trouve aux pages 160 à 195 du troisième volume. Ce texte avait circulé sous forme manuscrite dans les milieux protestants, avant que deux passages, truqués et remaniés, ne paraissent en latin et en français dans Le reveil-matin des françois et de leurs voisins de Nicolas Barnaud publié en 1574. La forme définitive et complète du texte parut donc dans le troisième volume des Mémoires de Goulart, et c’est unanimement cette édition qui est considérée comme l’originale du Discours de la servitude volontaire. On trouve des exemplaires de cette première édition à la date de 1576 ou à la date de 1577 avec des titres réimprimés. Notre exemplaire a appartenu à la collection de Fairfax Murray dont il porte l’étiquette au premier contreplat. Il est décrit à son catalogue sous le numéro 371 et l’on peut s’étonner qu’il n’y soit pas fait mention de la parution en originale de l’écrit de La Boétie. Reliures abîmées avec importants manques à deux coiffes, dos et charnières frottées, avec débuts de fente à 3 charnières, gardes renouvelées aux tomes II et III. Quelques cahiers roussis et taches, marques marginales de 5 mm à 2 feuillets. Provenance : Geronimo marquis d’Adda (ex-libris) et Fairfax Murray (étiquette, n° 371). 1 200 - 1 800 € 307 306

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