10 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 11 166 Pierre FABRI. Le grand & vray art de plaine Rethoricque: Utile, proffitable et necessaire a toutes gens qui desirent a bien elegantement parler et escripre… — Le second livre de vraye Rethorique… Paris, en la rue neufve nostre dame à l’enseigne de la corne de cerf : et au palais en la galerie par ou on va a la Chancellerie / par Vincent Sertenas (in fine), Estienne Caveiller, 1539. 2 tomes en un volume in-8, veau marron, décor dans le genre Du Seuil, avec double encadrement à froid, fleurons d’angle dorés et fleuron central à froid, dos à 4 nerfs orné d’un petit fleuron à froid répété (Reliure de l’époque). Bechtel, 280/F-6 // Brunet, II-1150 // Renouard, ICP, 1411 // Rothschild, I-426. I. (2f.)-CLXIIIIf. / A-V8, X6 // II. (2f.)-LXIIIIf. / [ ]2, Aa-Hh8 // 27 longues lignes, car. goth. / 95 × 156 mm. Nouvelle édition ornée d’un titre en rouge et noir pour la première partie. On sait très peu de choses de Pierre Le Fèvre, alias Pierre Fabri, sinon que ce prêtre et poète rouennais fut curé de Meray, qu’il mourut vers 1520 ou 1540 et qu’il signa ses œuvres de son nom latinisé « Fabri ». Il s’attacha à explorer des formes poétiques nouvelles et singulières, sans pousser aussi loin que Gratien Du Pont l’amour de ces combinaisons extravagantes dont le moindre défaut était de rendre les vers absolument inintelligibles (Picot). Son œuvre principale est ce traité de rhétorique, paru pour la première fois en 1521 à Rouen et divisé en deux livres. Le premier concerne l’art de composer & faire toutes descriptions en prose : comme oraisons, lettres, missives, epistres, sermons, recitz, collations et requestes, tandis que le second est consacré entièrement à l’art poétique, côme champs royaux, ballades, rondeaulx, virelays, chansons, et forme une sorte d’anthologie avec de nombreux exemples de poèmes tirés des œuvres de Guillaume Alexis, Alain Chartier, Jean Molinet, etc., ainsi que de divers poètes normands de l’époque. Pour composer son Grand art de pleine rhétorique utile et profitable, Fabri utilisa et compléta un traité de la rime paru anonymement à la fin du XVe siècle et parfois attribué à Jean Molinet. L’adaptation de Fabri connut un grand succès et on compte au moins cinq éditions entre l’originale de 1521 et la nôtre de 1539. Exemplaire de la bibliothèque des princes d’Oettingen-Wallerstein portant leur cachet sur le titre et, au premier contreplat, une cote manuscrite à l’encre : D/253. Une note manuscrite attribue à cet exemplaire la provenance de Marcus Fugger, dont la bibliothèque composa en partie celle des Oettingen-Wallerstein. Celle-ci fut partiellement dispersée en quatre ventes en 1933-1935, et cet exemplaire figure dans la quatrième vente (n° 102), mais nous ne pouvons certifier qu’il ait auparavant appartenu à Marcus Fugger. Reliure tachée avec le dos anciennement restauré et début de fente aux mors. Mouillures angulaires à plusieurs feuillets en début et fin de volume, restauration angulaire au feuillet R8, soulignements à l’encre et quelques annotations au feuillet P6 et au cahier Q. Provenance : Princes d’Oettingen-Wallerstein (cachet, IV, 7 mai 1935, n° 102). 1 500 - 2 500 € 167 FARCE NOUVELLE. Moralisee A. XIII. Personnages. Cest assavoir Dieu Michel Doulx parler. Franc cueur… Paris, Nouvellement imprimee… en la rue neufve Nostre dame A lêseigne de lescu de Frãce (atelier Trepperel), s.d. (ca 1505-1513). Plaquette in-folio étroite, maroquin janséniste anthracite, milieu des champs biseauté, dos à 5 doubles nerfs, triple filet intérieur avec petits fleurons angulaires dorés, tranches dorées, étui (René Aussourd). Bechtel, 283/F-38 // Pettegree, n° 19366 // USTC, 57503 // Manque aux autres bibliographies. (30f.) / A8, B-E4, F6 / 55 ou 56 lignes, car. goth. / 85 × 270 mm. Unique et rarissime édition d’une farce jouée au tout début du XVIe siècle et publiée concomitamment par les Trepperel. Les farces, soties et moralités qui constituent le théâtre comique de la fin du XVe et du début du XVIe siècle étaient le plus souvent jouées dans les rues et, dans le même temps, publiées sous forme de brochures destinées aux directeurs de troupes, acteurs professionnels et amateurs. Elles étaient vendues bon marché, comme de la littérature populaire, raison pour laquelle peu d’entre elles sont parvenues jusqu’à nous. Jean Trepperel, puis sa veuve et ses héritiers, s’étaient fait une spécialité des publications populaires vernaculaires : Ils ont imprimé des romans de chevalerie, des mystères dramatiques, des poèmes. Ce sont eux qui ont le plus vulgarisé, par leurs éditions, notre vieille littérature populaire (Claudin, II, p.162). Comme le souligne Droz, la publication des farces et des soties a le mérite de nous renseigner sur le goût du public, et du public parisien en particulier ; car il ne faut pas oublier que Trepperel, imprimeur-libraire à Paris, était un commerçant avisé, soucieux des préférences de ses clients. La Farce Nouvelle moralisée à XIII personnages, dont on sait qu’elle fut jouée à Metz le dimanche de la Trinité en 1513 sur la place de la Chambre, en contrebas du terre-plein de la cathédrale (Droz), oppose, suivant le schéma classique du genre, des personnages allégoriques qui s’affrontent dans une joute verbale savoureuse. Ici, Franc Cueur, Feaulte et Doulx Parler font face à Langue envenimée qui, assistée de Danger, Satan, Bellezebut, Lucifer et Sultus (ou Le Fol), médit cruellement de Bonne Renommée en lui prêtant des aventures gaillardes : Autre chose ie ne procure / Fors que par tout mettre discors / Cest tout mon bien cest ma nature / que avoir tousiours langue hors. Dieu intervient alors, envoyant Michel, soutenu par Lame (ou Anima), au secours des héros afin de les guider : ク que ie donne la sentence Sur faulce langue envenimee Qui est orde et desfiguree Cette farce est connue comme la trente-quatrième pièce du recueil dit Recueil Trepperel, réunion composite de trente-cinq farces, moralités et soties, regroupées en un volume découvert à la fin des années 1920 par le libraire florentin Léon Olschki. Acquis en 1928 par Edmée Maus, le Recueil Trepperel fut divisé par la nouvelle propriétaire, qui fit relier séparément chaque pièce. Au moment de leur acquisition groupée par la BnF en 1974, il manquait deux pièces, dont cette farce à treize personnages. Eugénie Droz, qui étudia l’ensemble pour en donner une édition moderne en 1966, en souligne déjà l’absence et précise qu’elle a dû, pour établir le texte de cette farce dans son Recueil Trepperel : fac-similé des trente-cinq pièces de l’original, travailler d’après des photocopies. Dans son introduction, Eugénie Droz mentionne que la Moralité à XIII personnages… de langue envenimée présente des manques dus à des taches d’encre et des déchirures. Ces manques correspondent en tous points à ceux de notre exemplaire, ce qui nous permet d’affirmer que ce dernier est l’une des deux pièces manquantes au moment de l’acquisition par la BnF du Recueil Trepperel. Notre exemplaire semble donc le seul connu. Dos légèrement passé. 13 feuillets restaurés dont 8 sans atteinte au texte et 5 avec réparations importantes et manques de texte ; petites piqûres à une dizaine de feuillets. Provenance : Edmée Maus. 2 000 - 3 000 €
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