BIBLIOTHEQUE JEAN BOURDEL. DEUXIEME PARTIE

116 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 117 265 Michel QUILLIAN, Sieur de La Touche, breton. La Derniere semaine, ou Consommation du Monde… Reveu & augmenté par l’Autheur. Rouen, Claude Le Villain, 1597. In-12, maroquin rouge, triple filet, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Brunet, IV-1018 // Cioranescu, 17930. (6f.)-192 / a6, A-H12 / 72 × 137 mm. Seconde édition, la première ayant paru en 1596. Michel Quillian a échappé à la plupart des biographes. Seuls ViolletLe-Duc et Nicolas Ducimetière dans Mignonne, allons voir consacrent un article à ce poète. Né dans les environs de la ville de Nantes à une date qui nous est inconnue, Michel Quillian y mourut en 1614. Guillaume Colletet, dans son Histoire des poëtes français, rapporte que c’était un homme rêveur et mélancolique. On sait par ailleurs, grâce à une épître liminaire adressée à Henri IV dans laquelle il se présente, qu’il était jurisconsulte. C’est là tout ce que l’on semble savoir de sa vie. Son ouvrage La Dernière semaine, ou Consommation du monde est à mettre en parallèle de celui de Guillaume de Saluste Du Bartas, La Semaine ou Création du monde. Quillian décrit ici la destruction du monde et divise celle-ci en sept journées. Son poème devait inciter le lecteur au repentir et à la préparation du salut de son âme. Le premier jour est une prise de conscience d’une fin du monde ; les trois jours suivants sont relatifs aux moyens, c’est-à-dire la guerre, la famine et la peste ; le cinquième jour voit la venue de l’antéchrist ; le jugement vient le sixième jour et le paradis et l’enfer sont le sujet du septième jour. L’ouvrage eut quelque succès puisque c’est ici la seconde édition de ce poème dont la première publication fut l’année précédente, en 1596, à Paris, chez François Huby. Superbe exemplaire en maroquin rouge de Trautz-Bauzonnet. Provenance : Robert Hoe (ex-libris, II, 15-19 janvier 1912, n° 2839). 800 - 1 200 € 266 Mathurin RÉGNIER. Les Premières œuvres. Paris, Toussaincts du Bray, 1608. In-4, maroquin rouge, triple filet doré, dos à 5 nerfs joliment orné, dentelle intérieure, tranches dorées (M. Godillot – R. Paris dor). Arbour, 42 // Brunet, IV-1187 // Cioranescu, 19038 // Ducimetière, Mignonne, 137 // Le Petit, 108 // Tchemerzine-Scheler, V-382 // USTC, 6025662. (4f.)-47f. (mal chiffrés 45)-(1f. blanc) / [ ]4, A-M4 / 144 × 211 mm. Rarissime édition originale des premières satires de Mathurin Régnier. Mathurin Régnier, satiriste né à Chartres en 1573, l'un des écrivains les plus savoureux de notre langue (Larousse), était le neveu de Philippe Desportes. Sans l’empêcher de se livrer à la poésie, sa famille voulut lui faire suivre une carrière ecclésiastique et Régnier étudia la théologie, reçut la tonsure et suivit, en 1593, le cardinal de Joyeuse à Rome où, malgré sa profession ecclésiastique, il mena une vie dissipée. De retour en France en 1604, il fut promu à un canonicat à la cathédrale de Chartres et publia peu après ses premières satires. Là où Régnier excelle surtout, c’est dans la connaissance de la vie, dans l’expression des mœurs et des personnages, dans la peinture des intérieurs (Sainte-Beuve). Il mourut prématurément en 1613 à Rouen, probablement des suites d’une maladie héritée de ses débordements. Se croyant guéri, il voulut célébrer avec son médecin cet heureux évènement en faisant une débauche de vin d’Espagne, dont il mourut au bout de huit jours (Hoefer), laissant derrière lui une œuvre composée de satires, d’épîtres, d’élégies et de quelques pièces de poésie diverses. Les Premières œuvres est le premier ouvrage que publia Mathurin Régnier, chez Toussaint Du Bray en 1608, probablement imprimé par Gabriel ou Nicolas Buon. Elles contiennent une Épître liminaire en prose, une Ode composée par Motin, les neuf premières satires, la satire XII qui est intitulée Satyre X et un Discours au Roy qui clôt le volume. Cette édition contient des passages qui furent modifiés ou atténués dans les éditions suivantes. Elle est ornée de la marque de Toussaint Du Bray sur le titre, ainsi que de bandeaux ornementaux dans les feuillets liminaires et en tête de chaque satire (dont certains portent le nom et le monogramme de Gabriel Buon, père de Nicolas Buon), de lettrines et de culs-de-lampe gravés sur bois. Cette édition est très rare et on n’en connaît, d’après Tchemerzine, que sept ou huit exemplaires, l’USTC ne recensant que celui conservé à la BnF. Pour Nicolas Ducimetière, l’édition originale des Satyres de Régnier fait partie des titres mythiques de la bibliophilie littéraire française. Les trois premières éditions des Satyres sont rares et on estime qu’il subsiste moins de dix exemplaires de chaque. Aucune des grandes bibliothèques des XIXe et XXe siècles ne semble les avoir réunies ; ce fut chose faite par Jean Bourdel (cf. les n° 267 et 268 du présent catalogue). Le titre de cet exemplaire est très restauré et lourdement encollé. Dans ses notes complétant la bibliographie de Tchemerzine, Lucien Scheler mentionne cet exemplaire : un ex. en vélin d’époque, dont le titre avait été malheureusement brûlé par un acide déversé, à n’en pas douter, pour faire disparaître un cachet, a été cédé par moi, en 1945, à Me Jean Bourdel. Ce dernier fit ensuite restaurer le titre et relier le livre par Marcel Godillot. Le reste de l’ouvrage est en très bel état, avec une petite étiquette de relais corrective au feuillet D4 et malgré une petite restauration en pied du feuillet E1. 3 000 - 4 000 €

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