BIBLIOTHEQUE JEAN BOURDEL. DEUXIEME PARTIE

112 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 113 259 [ MARGUERITE DE NAVARRE ]. [ Anne, Marguerite et Jeanne SEYMOUR ]. Le Tombeau de Marguerite de Valois Royne de Navarre. Faict premierement en Disticques Latins par les trois Sœurs Princesses en Angleterre. Depuis traduictz en Grec, Italiê, & François par plusieurs des excellentz Poètes de la Frãce. Avecques plusieurs Odes, Hymnes, Cantiques, Epitaphes, sur le mesme subiect. Paris, Michel Fezandat et Robert Granjon pour Vincent Sartenas, 1551. In-8, maroquin Lavallière orné au centre des plats d’une fleur de lys mosaïquée de maroquin noir chargée de deux marguerites dorées, petites fleurs de lys dorées dans les angles, dos à 5 nerfs orné de fleurs de lys dorées, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (TrautzBauzonnet). Barbier, IV-719 // Barbier-Muller, MBP, II-64 // Brunet, V-879 // De Backer, 246 // Tchemerzine-Scheler, IV-374-b. (104f.) / A-N8 / 100 × 163 mm. Seconde édition, la première en français, des poésies composées par les sœurs Seymour en l’honneur de Marguerite de Navarre. Rare recueil contenant également des pièces originales de Ronsard, Baïf, Dorat, etc. Anne, Marguerite et Jeanne Seymour, filles du duc de Somerset et nièces de Jane Seymour qui fut la troisième épouse de Henry VIII, n’aimèrent, en ce temps d’hypocrisie et de dévergondage, que les choses de l’esprit, que l’étude des lettres (Larousse). Elles cultivèrent surtout la poésie et composèrent cent distiques latins sur la mort de Marguerite, reine de Navarre, qui parurent pour la première fois à Paris en 1550 sous le titre Annæ, Margaritæ, Joanæ, sororum virginum heroidum Anglorum in mortem divæ Margaritæ Valesiæ, Navarrorum reginæ hecatodisticon, et aliorum carmina. Dès l’année suivante, Nicolas Denisot en publia cette traduction en français, grec et italien, imprimée par Michel Fezandat et Robert Granjon pendant leur éphémère association (1550-1551) pour le libraire parisien Vincent Sertenas (orthographié Sartenas sur le titre). Dans ce curieux recueil, chaque distique est reproduit en latin et suivi de sa traduction dans les trois langues : en grec par Jean Dorat, en italien par Jean-Pierre de Mesmes et en français par Nicolas Denisot (sous son pseudonyme-anagramme de Conte d’Alsinois), Joachim Du Bellay, Jean-Antoine de Baïf et la poétesse et femme de salon Antoinette de Loynes (Damoiselle A.D.L.). Les cent distiques sont suivis de plusieurs odes, hymnes et cantiques sur le même sujet, toujours dans les quatre langues, composés par les mêmes auteurs et Sainte-Marthe, Du Trillet, etc. et surtout Pierre de Ronsard, dont quatre pièces paraissent ici pour la première fois : une ode Aux trois sœurs, Anne, Marguerite, Jane de Seymour (f. A5 à A7), la traduction en français d’une ode latine de Dorat (f. H5), un Hymne triumphal sur le trespas de Marguerite de Valois (f. H8 à K1) et une ode pastorale Aux cendres de Marguerite de Valois (f. L8 à M2). Édition ornée sur le titre de la marque de Michel Fezandat utilisée pendant l’association avec Robert Granjon (Renouard, n° 322) et au verso du titre d’un portrait gravé sur bois de Marguerite de Navarre âgée de 52 ans. Très bel exemplaire de ce livre rare provenant des bibliothèques Double et Portalis. Provenance : Baron Léopold Double (ex-libris, 30 mai-4 juin 1881, n° 27) et baron Roger Portalis (ex-libris, 1er-3 avril 1889, n° 134). 3 000 - 4 000 € 260 [ MARTIN ]. Jacques SANNAZAR. L’Arcadie… mise d’Italien en Francoys par Jehan Martin secretaire de Monseigneur Reverendissime cardinal de Lenoncourt. Paris, Michel de Vascosan, demeurant en la rue Sainct Iaques à l’enseigne de la Fontaine, pour luy, et Gilles Corrozet libraire tenant sa boutique en la grand salle du Palais, pres la chambre des consultations, 1544. In-8, maroquin rouge avec fleuron losangé central, dos à nerfs orné d’un petit fleuron répété, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Brunet, V-129 // Cioranescu, 14712 // Tchemerzine-Scheler, IV-602. 135f.-(1f. blanc) / A-R8 / 92 × 161 mm. Édition originale de la traduction en vers de L’Arcadie de Sannazar par Jean Martin. Poète latin et italien, Jacopo Sannazaro est né à Naples en 1458, ville où il s’éteignit en 1530. Il éprouva les premières atteintes de l’amour vers l’âge de 8 ans et s’éprit d’une jeune fille nommée Carmosina Bonifacio. Toujours amoureux quelques années plus tard, il résolut de chercher l’oubli dans l’éloignement et se mit à voyager, sans doute en Orient. C’est pendant ce voyage qu’il composa L’Arcadie, mélange de prose et de vers, sorte d’itinéraire spirituel dans lequel le narrateur, sous le nom de Syncero, désireux d’oublier un amour malheureux, décide de quitter Naples et de se réfugier en Arcadie où il partage l’existence simple des bergers et participe à leurs concours de poésies et à leurs fêtes païennes. L’œuvre se compose de douze chapitres contenant chacun une partie en prose et un églogue. Le succès fut tel qu’elle connut environ soixante éditions au XVIe siècle. L’Arcadie fut traduite pour la première fois en français par Jean Martin, littérateur français (?-1553) qui fut secrétaire du duc Maximilien Sforza, retiré en France après avoir cédé à François Ier le duché de Milan. Il fut ensuite secrétaire du cardinal de Lenoncourt auquel il resta attaché jusqu’à la fin de sa vie. Il est l’auteur de plusieurs autres traductions dont le Roland furieux d’Arioste, L’Architecture de Serlio, La Théologie naturelle de Sebon… Jolie impression en italiques avec deux lettrines à fond criblé. Très bel exemplaire malgré une petite griffure sur le premier plat. Provenance : Baron Sosthène de La Roche Lacarelle (ex-libris, absent de la vente du 30 avril 1888). 800 - 1 200 €

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