BIBLIOTHEQUE JEAN BOURDEL. DEUXIEME PARTIE

108 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 109 255 Olivier de MAGNY. Les Amours…, et quelques odes de luy. Emsemble Un recueil d’aucunes œuvres de Monsieur Salel Abbé de saint Cheron, non encore veues. Paris, Estienne Groulleau, 1553. In-8, maroquin bleu roi, branches foliacées s’entrecroisant au centre des plats et formant un médaillon, dos à 5 nerfs orné de même, roulette foliacée intérieure, tranches dorées sur marbrure (Mercier sr de Cuzin). Brunet, III-1303 // Cioranescu, 13911 // De Backer, 305 // TchemerzineScheler, IV-260 // USTC, 14254. (8f.)-83f. (avec de très nombreuses erreurs de pagination)-(1f. blanc) / A-L8, M4 / 92 × 148 mm. Édition originale très rare de l’un des plus importants recueils de poésie d’Olivier de Magny. Issu d’une famille aisée, bourgeoise et cultivée, Olivier de Magny naquit à Cahors vers la fin des années 1520. Il fut à la fois homme d’état et excellent poète. Engagé comme secrétaire par Hugues Salel, abbé de Saint Chéron, il entra ensuite au service de Jean de Saint-Marcel, seigneur d’Avanson, maître des requêtes du roi, très proche de Diane de Poitiers. Vers la fin de l’année 1554, Magny partit pour Rome où son maître, qui avait été nommé ambassadeur auprès de Jules II, devait plus tard le rejoindre. S’arrêtant à Lyon, il fit la connaissance de Louise Labé et de là naquit une rumeur ou peut-être une légende sur leurs amours. À la fin de l’hiver 1554-1555, notre poète, alors installé à Rome, rencontra Joachim Du Bellay avec lequel il se lia et partagea les mêmes sentiments de dégoût et d’ennui pour la ville éternelle. Il regagna la France au bout de dix-neuf mois et devint secrétaire du roi. Il entra en disgrâce après la mort de Henri II, le 10 juillet 1559, car trop proche de Diane de Poitiers, et s’éteignit quelque temps plus tard, probablement en 1561. Les Amours d’Olivier de Magny et quelques odes de lui est son premier recueil de poésies. Ce sont des poésies de jeunesse qu’il recueillit à la demande de son protecteur Hugues Salel et qu’il lui dédia. Le recueil fut publié en 1553 sous l’autorité de parrains prestigieux, Jodelle, Ronsard, Baïf, Murat, Belleau, Colet… qui le présentent chacun dans un poème au début de l’ouvrage. Suivent les poésies de Magny qui sont au nombre de 102 sonnets en vers décasyllabiques et dix-huit odes adressées, selon l’usage, à quelques grandes dames, quelques seigneurs ou sa maîtresse, une certaine Castianire dont on n’a jamais pu percer l’identité et dont le portrait figure au second feuillet de l’ouvrage. Le volume se termine par des vers de Hugues Salel, le protecteur d’Olivier de Magny que celui-ci appelle son seigneur et maître. Cette édition originale est rare. L’USTC n’en recense que cinq à l’adresse d’Étienne Groulleau et deux à l’adresse de Vincent Sertenas qui partagèrent cette édition. La pagination étant des plus fantaisistes, nous avons comparé notre exemplaire avec ceux de la BnF (RES-YE-1667) et de Chantilly (III B 49) qui sont, comme le nôtre, à l’adresse d’Étienne Groulleau. La pagination des exemplaires est identique, mais on note une différence avec le nôtre au feuillet K3r qui ouvre les vers de Salel. Notre exemplaire présente au bas de ce feuillet une épitaphe de 6 lignes qui n’existe pas dans les deux autres exemplaires. Cette épitaphe a manifestement été composée par Magny en l’honneur de Salel mort cette année-là. Notre exemplaire a été lavé mais on distingue les fantômes de ratures à l’encre biffant cette épitaphe. Nous pensons donc que notre exemplaire possède un premier état du feuillet k3 et que cette strophe a été ensuite supprimée. Bel exemplaire dans une fine reliure de Mercier. 3 000 - 4 000 € 256 Olivier de MAGNY. Les Odes. Paris, André Wechel, 1559. In-8, maroquin janséniste rouge, dos à 5 nerfs, doublure de maroquin émeraude avec grand décor à la fanfare et armes centrales, doubles gardes, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Brunet, III-1303 // Cioranescu, 13919 // De Backer, 307 // TchemerzineScheler, IV-263. 192f. / A-Z8, Aa8 / 96 × 164 mm. Édition originale rare du second recueil de poésie d’Olivier de Magny et sans doute le meilleur. Olivier de Magny avait publié, en 1553, des poésies de jeunesse qu’il avait rassemblées à la demande de son protecteur Hugues Salel, et qu’il publia sous le titre Les Amours. C’était, dans la très grande majorité, des poèmes adressés à des dames et principalement à une certaine Castianire dont l’identité est restée inconnue. À ce recueil de poésies succèda un second recueil, Les Odes, qui est sans doute la plus considérable de ses œuvres. Proche de Diane de Poitiers, ayant été attaché au service de Jean de Saint Marcel, seigneur d’Avanson et maître des requêtes du roi, Olivier de Magny fut nommé secrétaire du roi et côtoya les gens proches du pouvoir. Ses odes sont presque toutes dédiées à des personnes connues soit par leur naissance, leurs fonctions élevées ou leur amour pour les lettres. D’autre part, elles ont un certain parfum d’antiquité qui prouve en faveur des études classiques de leur auteur et de son goût naturel (Viollet-Le-Duc). Le recueil est rempli de lyrisme et a un grand souffle poétique, joignant une grande richesse de vocabulaire, d’expression et de souplesse. Superbe exemplaire dans une reliure janséniste richement doublée avec décor à la fanfare. Le titre porte la mention ancienne à l’encre Donné par Lhauteur / De Sainct Germain et la doublure porte au centre les armes d’Étienne-Marie Bancel (1809-1893), qui mit en vente sa bibliothèque en 1882. Par ailleurs, le volume porte au dernier feuillet un cachet d’exemplaire en double vendu de la Bibliothèque Palatine de Vienne Biblioth. Palat. Vindobon. Dupl. Petite tache à 3 feuillets (E6 à E8). Provenance : Bibliothèque Palatine de Vienne (cachet de double, vendu), Étienne-Marie Bancel (armes, mai 1882, n° 284) et Anatole de Claye (ex-libris, I, 1904, n° 51). 5 000 - 7 000 €

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