BIBLIOTHEQUE JEAN BOURDEL. DEUXIEME PARTIE

100 Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris Bibliothèque Jean Bourdel RTCURIAL 20 mars 2025 14h30. Paris 101 244 Martin FRANC. Le Champiõ des Dames, Livre plaisant copieux & habondant en sentences. Contenant la Deffence des Dames, contre malebouche & ses consors, & victoire dicelles. Compose par Martin Franc, secretaire du feu pape Felix. V. & et nouvellement inprime a Paris. Paris, Pierre Vidoue pour Galliot du Pré, 1530. Petit in-8, maroquin à long grain rouge, filet doré en encadrement et fleuron central à froid de type losange avec fond quadrillé rehaussé de points dorés, dos à 5 nerfs finement orné, roulette intérieure, doublure et gardes de tabis vert Empire, tranches dorées (R. P. Thouvenin). Brun, 210 // Brunet, II-1368 // Rothschild, I-447 // Tchemerzine-Scheler, III-353 // USTC, 27544. (12f.)-CCCCXf. (mal foliotés avec 2f.CCLV et pas de f.CCXVI) / Aa8, Bb4, a-z8, A-Z8, aa-dd8, ee10 / 89 x 134 mm. Seconde édition rare et première en lettres rondes de cet important ouvrage pour la défense du sexe féminin. Nous avons largement commenté, au numéro 171 du présent catalogue, la vie de Martin Franc et le contenu de son ouvrage Le Champion des dames. Rappelons ici que l’auteur naquit au début du XVe siècle, qu’il embrassa l’état ecclésiastique et qu’il fut attaché au pape Félix V et à son successeur Nicolas V, ce qui lui laissa le temps de cultiver la poésie. Son poème Le Champion des dames est un recueil de 34.000 vers sous forme de débat entre Malbouche et Franc-Vouloir, qui argumentent pour ou contre l’autre sexe, finissant conjointement par l’apologie des femmes et surtout du mariage. C’est une réponse à l’antiféminisme affirmé par Jean de Meung dans la seconde partie du Roman de la rose et une mise à l’honneur du sexe féminin. Dans le vaste débat entre Malbouche et FrancVouloir, se mêlent la philosophie, la mythologie, l’histoire contemporaine, les grecs et les latins anciens, les pères de l’Église… et des figures féminines qui vont d’Ève à Jeanne d’Arc. Une première édition, en caractères gothiques, avait paru vers 1485 (cf. le n° 171 du présent catalogue). Elle fut suivie quarante ans plus tard par cette seconde édition imprimée en caractères ronds. Titre imprimé en caractères rouges et noirs avec marque de Galliot Du Pré gravée sur bois (Renouard, n° 262), 21 petites figures gravées sur bois dans le texte, en réalité 13 figures dont 4 répétées une fois et 2 répétées 2 fois, et marque de l’imprimeur Pierre Vidoue au dernier feuillet (Renouard, n° 1098). Ainsi que le fait remarquer Tchemerzine dans la notice réservée à cet ouvrage, celui-ci fait partie de la même série que le Roman de la rose, les Œuvres d’Alain Chartier, le Coquillard et le Villon imprimés par Galliot Du Pré. Les présentations sont identiques, les titres sont imprimés en rouge et noir, les caractères employés sont les mêmes, jusqu’au format lui-même, ce qui laisse à penser que cet éditeur tentait là un essai de collection pour ses publications. L’ouvrage est peu commun et très recherché. L’exemplaire que nous présentons est d’une parfaite qualité et, contrairement au commentaire de Brunet qui indique n’avoir vu que des exemplaires dont les feuillets étaient maculés, le nôtre est impeccable, à part une minime restauration au titre. Superbe exemplaire très finement relié par Thouvenin. Inversion des feuillets LXXV, LXXVI, LXXVII et LXXVIII (k3 à k6). Provenance : Comte Jacques de Corbière (ex-libris) et Henri Bordes (ex-libris, catalogue de sa bibliothèque en 1872, n° 150, absent de la vente de 1911). 3 500 - 4 500 € 245 Gérard FRANÇOIS. De la maladie du grand corps de la France, des causes et premiere origine de son Mal: Et des remedes pour le recouvrement de sa santé. Paris, Jamet Mettayer et Pierre l’Huillier, 1595. Petit in-8, basane porphyre, roulettes et filets dorés sur les plats, dos lisse avec décor doré à répétition, grecque intérieure dorée, tranches dorées (Reliure vers 1800). Brunet, II-1378 // Cioranescu, 10252. (3f.)-92-(3f. le dernier blanc) / A-F8, G4 / 90 × 144 mm. Édition originale et unique édition. On connaît fort peu de choses sur la vie de Gérard François, poète à ses heures, en dehors du fait qu’il naquit à Étampes, qu’il fut affecté en qualité de médecin à la personne de Henri IV et qu’il mourut à la fin du XVIe siècle, ou au début du XVIIe, en tout cas après 1595, date de publication de l’ouvrage que nous présentons. Gérard François avait déjà publié, en 1583, un ouvrage de 6.000 vers intitulé Les Trois premiers livres de la santé, dans lequel il donnait, sous forme poétique, les conseils et remèdes pour l’hygiène, reconnaissant selon Hippocrate l’influence des lieux, des airs et des eaux, et enfin traitant de la gymnastique, des travaux à éviter, du sommeil… Cette seconde et dernière œuvre poétique de Gérard François semble moins répandue. Viollet-Le-Duc cite l’ouvrage en indiquant qu’il ne l’a pas vu et Hoefer précise que les termes de botanique et de médecine y sont employés de façon obscure et désagréable, ce qui surtout nous laisse à penser qu’il ne l’a pas lu. En effet, ainsi que le relève Brunet, l’ouvrage a une portée plus importante en ce qu'il conserve un intérêt historique et se veut aussi un combat contre les nuisances et le mal qu’ont apportés en France depuis plusieurs décennies les guerres de religion. Nous extrayons de ce long poème d’environ 3.000 vers ce court passage qui en dit plus que toute chose : Puis qu’il n’y a qu’un Dieu qui es Seigneur, toy mesme, Qu’une Religion, qu’une Foy, qu’un Baptesme, Qu’une Eglise & qu’un Roy qui commande aux Gaulois… Nous rappelons ici pour l’histoire que Henri IV abjura la religion protestante et reçut l’absolution en juillet 1593, qu’il fut sacré le 17 février 1594 à Chartres, qu’il entra dans Paris le 22 mars de la même année et que l’Édit de Nantes ne fut signé que le 15 avril 1598. Poème de circonstance ou œuvre de commande d’un proche de Henri IV, nul ne pourrait le dire, mais le but de Gérard François est clair puisqu’il termine sa dédicace à Henri IV par ces mots : Vivez Sire, & Dieu reussisse vos desseins à son honneur & gloire, à votre salut, & au commun bien de tous voz subiects. Annotation autographe signée du bibliophile Édouard Turquety sur une garde, relative à l’auteur et à son ouvrage qui attira un grand nombre d’ennemis à Gérard [François] et qui s’achève par ce jugement : Il est malheureux qu’il ne soit pas aussi bien écrit qu’il est bien pensé. Minimes épidermures et un feuillet taché. Provenance : Édouard Turquety (annotation signée, 22-25 janvier 1868, n° 206). 400 - 600 €

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