BIBLIOTHÈQUE POÉTIQUE DE JEAN PAUL BARBIER-MUELLER - 3E PARTIE.

56 110 RONSARD (Pierre de). Les Quatre premiers livres des Odes. Ensemble son Bocage. Paris, Guillaume Cavellart [sic], 1550. In-8, veau fauve, double encadrement de trois filets à froid, fleuron doré au centre et petit fleuron aux angles, dos à nerfs, boîte moderne (Reliure de l’époque). Édition originale du premier recueil poétique de Ronsard (1524-1585). Exemplaire de premier état, sans les 2 feuillets de suravertissement mais contenant les 2 feuillets d’errata. Le recueil ne renferme que des poèmes inédits, à l’exception de trois pièces. La parution des Odes ronsardiennes résonna comme un coup de tonnerre dans le monde des Lettres au XVIe siècle, bouleversant alors le paysage de la poésie en France. Nourri des œuvres de Pindare et d’Horace, Ronsard, qui ne cache pas son dédain pour la vieille école, s’y présente non sans orgueil comme le premier auteur Lirique François et se vante d’avoir le premier enrichi la langue française du terme « ode », vieux genre poétique prisé des auteurs de l’Antiquité : quand tu m’appelleras le premier auteur Lirique François, et celui qui a guidé les autres au chemin de si honneste labeur, lors tu me rendras ce que tu me dois [...]. i’allai voir les étrangers, & me rendi familier d’Horace, contrefaisant sa naive douceur, des le meme tens que Clement Marot (seulle lummière en ses ans de la vulgaire poësie) se travailloit à la poursuite de son Psautier, & osai le premier des nostres, enrichir ma langue de ce nom Ode. L’œuvre suscita la plus vive réaction de la part des Marotiques : une bataille littéraire, connue sous le nom de « Querelle du Louvre », débuta alors entre les Anciens et les Modernes, représentés d’un côté par Mellin de Saint-Gelais, poète officiel à la cour d’Henri II, et le jeune Ronsard. On a relié la suite : – L’Hymne de France. Paris, De l’Imprimerie de Michel Vascosan, 1549. Édition originale de ce poème exaltant le sentiment national, en 224 vers décasyllabiques à rimes plats ; c’est là le premier hymne composé par le poète qui revendique la gloire d’être le premier à célébrer la France. (J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°2. — Ronsard : la trompette et la lyre, n°19.) – Ode de la paix. Paris, Guillaume Cavellat, 1550. Édition originale, connue à 7 exemplaires seulement selon J. P. Barbier-Mueller. Ode appartenant au genre pindarique, dans laquelle Ronsard chante en 500 vers la paix qui fut signée cette même année 1550 avec l’Angleterre : La France paya 400000 écus d’or et les Anglais rendirent Boulogne. Au surplus ils évacuèrent l’Écosse (J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°8.) Précieux volume réunissant trois œuvres de jeunesse de Ronsard, conservé dans une reliure parisienne strictement contemporaine des éditions. Il provient des bibliothèques Eugène Piot (1891, n°482), Tobie Gustave Herpin (1903, n°107), Robert Hoe (1912, n°2929), William Augustus White et F. M. Weld. Des rousseurs claires, petite mouillure claire à quelques feuillets. Reliure restaurée aux coins, le dos refait. J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°5. — N. Ducimetière, Mignonne..., n°3. — Ronsard : la trompette et la lyre, n°46. — Diane BarbierMueller, Inventaire..., n°673, 670 et 676. 15 000/20 000 € 110

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==