BIBLIOTHÈQUE POÉTIQUE DE JEAN PAUL BARBIER-MUELLER - 3E PARTIE.

53 106 RONSARD (Pierre de). Élégies, mascarades et bergerie. Paris, Gabriel Buon, 1565. In-4, maroquin brun, plats encadrés d’un filet doré et orné d’un grand décor d’entrelacs mosaïqué de maroquin fauve, dos orné avec chiffre doré répété dans des caissons dessinés par des listels de maroquin fauve, doublure de maroquin fauve serti d’un filet doré, gardes de moire chocolat, tête dorée, étui (G. Plumelle). Seconde édition, parue la même année que l’originale : exemplaire de premier état. Un des deux exemplaires connus selon J. P. Barbier-Mueller et N. Ducimetière, avec celui conservé à la bibliothèque de Munich. Recueil de pièces de circonstances composées à l’instigation de Catherine de Médicis, renfermant des poèmes adressés à la reine Élisabeth d’Angleterre et à des membres de son gouvernement, ainsi qu’aux souverains, princes et grands aristocrates français, notamment Catherine de Médicis, Charles IX, Louis de Condé, etc. On y trouve aussi une Bergerie dédiée à Marie Stuart, la reine d’Écosse, dont les acteurs devaient être les enfants de la famille royale avec Henri de Navarre et Henri de Guise, mais qui n’a jamais été représentée, ainsi que des poèmes composés pour les fêtes de la Cour réunis sous le titre Mascarades, combatz et cartelz, faitz à Paris et au carnaval de Fontainebleau. Avec ce recueil, Ronsard se fait l’ambassadeur officiel de Catherine de Médicis : Le 11 avril 1564, la France et l’Angleterre avaient signé le traité de paix de Troyes, qui mettait un terme aux très vieilles prétentions continentales de la couronne britannique. L’heure était à la réconciliation et Catherine de Médicis, soucieuse d’entretenir des rapports cordiaux avec la reine Elizabeth, commanda ces vers à Ronsard, son porte-parole poétique (N. Ducimetière). On retiendra particulièrement l’élégie adressée à Mylord Robert Du-Dlé, comte de L’Encestre (Robert Dudley, comte de Leicester, ministre de la reine d’Angleterre), dont Ronsard vante les qualités, le courage au combat, les aptitudes pour la musique et la danse, etc. Si ses goûts pour la bibliophilie, bien connus – les reliures faites pour lui portent son emblème, un ours enchaîné à un tronc d’arbre –, ne sont pas évoqués, le poète, en revanche, nous éclaire sur la passion de ce dignitaire pour la chasse (12 vers) : Nul mieux que toy ne suit par les bocages, / Les Cerfs rameux, ou les Sangliers sauvages... Exemplaire lavé, revêtu d’une jolie reliure à décor mosaïqué dans le style de la Renaissance. Il provient de la collection Maggs et était autrefois relié par Marmin (cf. Seymour de Ricci, Catalogue of unique early editions of Ronsard, 1927, n°55, pp. 126-127). Angle supérieur de plusieurs feuillets restauré. Sans le dernier feuillet, blanc. J. P. Barbier-Mueller, II-1, n°45. — Ronsard : la trompette et la lyre, n°242. — N. Ducimetière, Mignonne…, n°13 (cet exemplaire). — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°738. 4 000/5 000 € 106

RkJQdWJsaXNoZXIy NjUxNw==