BIBLIOTHÈQUE POÉTIQUE DE JEAN PAUL BARBIER-MUELLER - 3E PARTIE.

39 74 LE CARON (Louis). La Poésie. Paris, Pour Vincent Sertenas, 1554. In-8, maroquin bleu nuit, médaillon de feuillages doré au centre, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées sur marbrure (Trautz-Bauzonnet). Édition en partie originale de ce recueil poétique publié dix mois après La Claire (voir le lot précédent). Sur les 143 pièces qui la composent, 94 sont inédites et 49 sont reprises de La Claire, souvent avec des modifications de vers. On y trouve notamment un long poème en décasyllabes, intitulé Le Démon d’amour (ff. 28v°-38). Près d’un an après la parution de La Claire, Le Caron décida de donner l’intégralité des vers écrits pour son amie dans un recueil baptisé La Poésie. [...] loin d’être un tombeau littéraire consacré à pleurer la disparue, [l’ouvrage] chantait une jeune femme toujours en vie, une amie tendrement aimée [...]. En définitive, le poète décida de publier ses poèmes comme s’il les avait présentés à la jeune fille de son vivant (N. Ducimetière, Mignonne..., pp. 174 et 177). La Claire et La Poésie sont les deux seules œuvres poétiques publiées par Le Caron qui se tourna ensuite exclusivement vers le droit et la philosophie : elles sont toutes les deux rares. Ex-libris manuscrit effacé en bas du titre. Ancienne mention manuscrite dans la marge du feuillet 67 v°, presque effacée. Très bel exemplaire, provenant des bibliothèques Chaponay (1863, n°309), Édouard Turquety (1868, n°137), Bancel (1882, n°273) et Édouard Moura (1923, n°259). J. P. Barbier-Mueller, IV-3, n°33. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°458. 2 000/3 000 € 75 LE DIGNE (Nicolas). Les Fleurettes du premier meslange. Rassemblées par A. de La Forest, Écuyer, Sieur du Plessis. Paris, Jeremie Périer, 1601. In-12, maroquin bleu nuit, bordure dorée, dos orné, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrure (Duru 1847). Édition originale de ces poésies amoureuses de Nicolas Le Digne, sieur de L’Espine-Fontenay, dont environ 220 sonnets, des stances, des pastorelles, des odes, une élégie, etc. Parmi ces pièces, citons le poème À un rossignol, des vers pour une Mascarade de six fous, une Mascarade rustique et une Mascarade des mariniers, ou encore les Eaux des fontaines de Pougues. Originaire de Champagne, né vers le milieu du XVIe siècle et mort en 1611, ce poète comptait parmi ses amis Béroalde de Verville, Durant de La Bergerie, ou encore le peintre-poète Daniel du Monstier dont il loue la « main sçavante » dans le premier poème. Le Digne porta les armes quelques années au début de sa vie ; on raconte même qu’il fut blessé par un boulet de canon, événement qu’il narre sans doute dans le sonnet LI (f. 38) : Au bruict tout foudroyant d’un canonnier tonnerre / [...] Au plus fort de la charge il tire contre moy. Bel exemplaire, de belles provenances : Duplessis (1856, n°391), Chaponay (1863, n°356), Turquety (1868, n°273), Bancel (1882, n°359) et Herpin (1903, n°255). Lachèvre, Recueils collectifs de poésies libres et satiriques, pp. 265-267. — Diane Barbier-Mueller, Inventaire…, n°466. 2 000/3 000 € 74 75

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